Il peut arriver à n’importe qui d'avoir été harcelé pendant sa scolarité. Pour certaines personnes, c’est de l’histoire ancienne même si la cicatrice est toujours là. Pour d’autres, cela peut être un peu plus pénible. Voici mes conseils aux survivants du harcèlement :
- Faites-vous aider. Le fait de suivre une psychothérapie peut très bien vous aider à tourner la page. D’ailleurs, en général, les gens qui disent que « les psys c’est nul » sont ceux qui ont le plus besoin d’être aidés.
- Parlez à d’autres personnes qui sont également passées par là, par exemple via les blogs et les forums. Ça aussi, ça fait du bien.
- De temps en temps, vous aurez besoin de pleurer un bon coup. C’est humain et tout le monde pleure de temps en temps. Seulement, le piège, c’est de se complaire dans la tristesse et de rester en mode victime pendant toute sa vie. Accueillez vos accès de tristesse quand il le faut mais ne faites pas exprès de trainer des boulets.
- Un autre piège consiste à rester centré uniquement sur ses propres problèmes. Quand quelqu’un vous parle, écoutez bien cette personne, faites attention et évitez de la juger trop vite. Evitez aussi de lui couper la parole ou de lui répondre systématiquement « eh bien, moi je… ». Posez-lui des questions. D’ailleurs, plus vous vous intéresserez aux autres, plus ils auront envie de s’intéresser à vous.
- Ne vous comparez pas à autrui : c’est toxique. On avance chacun à notre rythme et sur notre propre chemin. Dites-vous que si untel réussit mieux ou moins bien que vous dans tel ou tel domaine, ça veut simplement dire que vous êtes différents.
- De temps en temps, lancez-vous un nouveau défi. Inscrivez-vous à une nouvelle activité, préparez un entretien d’embauche, découvrez un endroit où vous n’êtes jamais allé(e). Sortez de votre zone de confort. Il n’y a pas de petites victoires ni de petites nouveautés.
- Ne demandez pas à votre partenaire amoureux/se de vous guérir de votre passé. Qu’on soit célibataire ou en couple, il arrive à tout le monde d’être malheureux, d’avoir des coups durs ou des moments de déprime. La vie de couple n’est pas un moyen magique pour être heureux, c’est juste une possibilité.
- Certains survivants ont tendance à attirer les personnes toxiques ou abusives, pas parce qu’ils sont « mauvais » mais parce qu’ils n’ont rien connu d’autre. De temps en temps, renseignez-vous sur les personnalités toxiques et demandez-vous si telle relation ne vous rend pas malheureux. De toute façon, il vaut mieux être seul(e) que mal accompagné(e).
- Si comme moi, vous avez connu un harcèlement de type sexuel, gardez à l’esprit que ce n’est pas votre faute. Si votre partenaire vous reproche d’être « coincé(e) au lit », il est temps de rompre. Le sexe n’est ni une course, ni une compétition.
- Restez modestes. Certains survivants ont malheureusement tendance à « surcompenser » en se prétendant meilleurs que les autres, parfois même en se vantant très fort d'être de bons militants. Quand on crie sur tous les toits que « moi, on m’agressait parce que j’étais cent fois plus beau et plus intelligent que tout le monde et qu’ils étaient tous jaloux », on apparait tout de suite comme quelqu’un de prétentieux, immature et qui ne s’intéresse pas aux autres. Plutôt que de vous faire des compliments à vous-mêmes, faites-en à autrui, c’est plus gratifiant.
- A l’inverse, évitez de répéter « je suis nul(le) » toutes les trois phrases. L’excès de modestie part peut-être d’une bonne intention mais ça peut devenir un peu énervant pour votre entourage. Si vous pensez que vous êtes nul(le) (ce qui n’est sûrement pas le cas), trouvez-vous une activité sympa qui vous valorise.
- En cas d’échec, relativisez. Il arrive à tout le monde d’échouer au permis de conduire ou de se faire éconduire, par exemple. Ce n’est pas la fin du monde.
- De temps en temps, faites une petite liste de toutes les choses positives dans votre vie (un voisin sympa, un joli lever de soleil, votre chanson préférée qui passe à la radio…) ça remet de bonne humeur !
- Gardez à l’esprit que vous ne pouvez pas changer votre propre passé. En revanche, vous pouvez très bien changer l’avenir. Demain, votre vie sera meilleure.
- Si le sort des enfants qu’on harcèle aujourd’hui vous rend malade, faites quelque chose. Il existe des associations qui luttent contre le harcèlement. Voici une liste, classée par régions. Vous pouvez les aider, par exemple en collant l’une de leurs affiches quelque part ou en leur faisant don de quelques euros. On peut rendre le monde meilleur !
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