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5 octobre 2023 4 05 /10 /octobre /2023 12:32

Le sujet que je vais aborder aujourd’hui est sensible. N’était ni une psychologue, ni une professionnelle de l’enseignement, je n’ai peut-être pas de légitimité directe à en parler. Je vais cependant essayer. Peut-être que j’ai raison, peut-être que j’ai tort, à vous de juger.

J’ai été harcelée au collège et l’une des phrases que j’ai entendues le plus souvent, en général de la part d’adultes, c’était « fais-toi des amies ». Croyez-le ou non, cette injonction m’a fait énormément de mal même si elle partait probablement d’une bonne intention.

Pourquoi ? Parce que certain.e.s enfants sont naturellement plus sociables et/ou plus extravertis que d’autres. D’autres ont besoin d’un peu plus de temps pour s’ouvrir aux autres. D’autres encore préfèrent la qualité à la quantité quand il s’agit d’amitié. Chaque enfant est unique et c’est très bien comme ça.

Ensuite, en amitié, la compatibilité joue pour beaucoup, même quand on est très jeune. On ne s’entend pas forcément avec toutes les personnes qu’on croise. Il est vrai qu’on peut toujours faire des compromis, par exemple en pratiquant un loisir qu’on n’aime pas spécialement pour faire plaisir à un.e pote. Mais une personne qui, par exemple, milite contre la maltraitance animale n’acceptera jamais de copiner avec une autre personne qui s’amuse à agresser des animaux, et c’est très bien comme ça. Votre enfant a peut-être d’excellentes raisons d’éviter un.e autre enfant.

De plus, se faire des ami.e.s n’est pas facile pour tout le monde. Même les adultes ne savent pas forcément comment s’y prendre. On peut trouver en librairie des livres donnant des méthodes pour se faire des ami.e.s, il existe des réseaux sociaux pour les personnes en recherche de potes, et ces livres et ces sites sont souvent destiné.e.s aux adultes, preuve que les adultes aussi peuvent avoir besoin d’un mode d’emploi. Une amitié peut être difficile à démarrer et il y a des tas de gens très bien qui ont du mal à se faire des ami.e.s pour des raisons diverses.

En outre, tout le monde n’a pas la même définition de l’amitié. Quand j’étais une préado harcelée et qu’on me disait : « fais-toi des amies, on te laissera tranquille », ce que j’entendais, c’était « utilise d’autres enfants pour te servir de bouclier contre le harcèlement ». Je trouvais ça extrêmement insultant pour ces amies potentielles. Pour moi, l’amitié aurait dû naître d’une bonne connexion émotionnelle, pas de la peur d’être harcelée.

Il y a d’autres raisons pour lesquelles l’injonction à l’amitié peut être problématique. Je pense entre autres au harcèlement par intermittences, quand un.e ami.e se change en harceleur.se un jour sur deux. Une amitié peut très bien s’avérer toxique, et il vaut souvent mieux être seul.e que mal accompagné.e. Mais le pire (d’après moi), c’est l’effet négatif que cette injonction a sur l’estime de soi.

J’espère que ce que je vais dire ne va pas être mal interprété. L’amitié, c’est super. Je souhaite à tout le monde de connaître des amitiés constructives au cours de sa vie. Seulement, il peut arriver à n’importe qui d’avoir des périodes de solitude et ce n’est pas un drame. Les enfants peuvent avoir une vision assez binaire du monde et si vous leur dites qu’iels doivent impérativement se faire des potes, iels risquent de penser que les personnes sans ami.e.s ne valent rien, que vous les aimez moins que leurs frères et sœurs plus sociables, et leur estime de soi pourrait s’effondrer.

Mon conseil personnel, c’est d’essayer de valoriser votre enfant pour autre chose que sa sociabilité. Dites-lui que c’est bien d’être autonome, glissez-lui des compliments sur tel ou tel aspect de sa personnalité. Paradoxalement, le fait de le/la valoriser de cette façon pourrait l’aider à développer une meilleure estime de soi, donc d’apparaître plus attirant.e et plus intéressant.e aux yeux des autres enfants. Si ça ne va vraiment pas, je vous conseille de consulter un.e psychologue.

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30 août 2020 7 30 /08 /août /2020 13:59

J'étais au collège, je crois que j'étais en quatrième ou en troisième. On me harcelait à l'époque et je détestais ça. J'avais les nerfs à fleur de peau et un jour, ça a débordé.

Ce garçon m'a dit qu'il me proposait son amitié. Malheureusement, il me l'a dit de façon terriblement condescendante, probablement sans même s'en rendre compte.

Il a dit (à peu près): "tu as l'air tellement malheureuse et ça me fait de la peine. Je veux être ton ami."

J'ai entendu: "je suis un être supérieur et je fais la charité aux personnes pitoyables en leur proposant mon amitié. En tant que personne inférieure, tu ferais mieux d'accepter."

Evidemment, je l'ai engueulé. Personne n'a envie d'être la "B.A. du jour" d'une autre personne.

Tout ça pour vous dire que si vous avez envie de devenir pote avec une personne harcelée, cette personne n'aura pas forcément envie de se jeter à vos pieds et de vous remercier. Elle a sa fierté. Evitez de vous montrer condescendant.e et si possible, essayez de valoriser cette personne tout en vous montrant aussi sincère que possible. Partez du principe que vous avez affaire à quelqu'un de positif.

Voici des propositions de phrases d'approche, à adapter selon les cas:

- T'as vu le film hier soir? T'en as pensé quoi?
- T'as un nouveau tee-shirt? La couleur te va très bien!
- J'ai pas compris la fin du cours de math. Je sais que t'es très fort.e en math. Peut-être que tu peux m'expliquer.
- L'exposé d'histoire va se faire par groupes de quatre. ça te dirait qu'on le fasse ensemble, avec Truc et Truque?
- T'aimes le basket? J'ai un pote qui joue au basket aussi. Je pourrais vous présenter, peut-être que vous pourriez parler sport ensemble.
- Il y a un super atelier théâtre qui vient d'ouvrir. J'aimerais bien y aller mais j'ai un peu peur d'y aller seule. Je me disais qu'on pourrait y aller toutes les deux, pour voir, si t'as le temps.

Si vous ne savez vraiment absolument rien de cette personne, vous pouvez simplement dire: "tu as l'air d'être quelqu'un d'intéressant. J'aimerais te connaitre".

Si ça ne marche pas, peut-être que vous n'êtes pas compatibles, tout simplement. On n'a pas forcément des affinités avec tout le monde. Mais peut-être que votre geste donnera envie à cette personne d'aller vers d'autres personnes. On ne sait jamais.

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12 juillet 2019 5 12 /07 /juillet /2019 11:12

Il arrive qu'un.e enfant demande à changer d'école à la suite d'un harcèlement scolaire. Il n'y a pas de mal à cela.

voici un modèle de lettre à envoyer à la mairie (pour les écoles) ou à l'inspection de l'académie (pour les collèges et lycées). Ne pas oublier de faire ça en recommandé, avec accusé de réception, et garder les preuves du harcèlement (certificats médicaux, affaires abîmées...).


Objet: demande de changement d'école à la suite d'un harcèlement

Madame, Monsieur,

Je soussignée [Prénom Nom] vous adresse ce courrier afin de scolariser mon enfant, [prénom nom], âgé de [âge] à l'école [nom et adresse de l'école] pour la prochaine rentrée scolaire.

En effet, depuis [date], mon/ma fils/fille a subi régulièrement des actes de harcèlement de la part de l'élève/enseignant/directeur [nom du harceleur]. [Description détaillée des brimades]. [Nom de l'enfant] ne peut plus travailler sereinement à l'école et je suis très inquièt.e.

Evidemment, je tiens à votre disposition les preuves de ce harcèlement.

Bien cordialement,

[Prénom nom]

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20 novembre 2018 2 20 /11 /novembre /2018 17:54

 

Cet article est basé uniquement sur mon expérience personnelle. Je suis intervenue dans un lycée et voici ce que j’en ai retiré. Peut-être que ce que j'ai vécu ne s'applique pas dans d'autres types d'établissements.


Je suis devenue intervenante un peu par hasard : j’ai vu une annonce sur facebook et je me suis proposée. Il y a des intervenant.e.s indépendant.e.s, d’autres qui travaillent pour des associations.

Ce que je conseille d'abord, c'est bien se préparer à l'oral. Préparez un plan et entrainez-vous à faire un exposé oral une fois par jour, au moins une semaine avant le grand jour. Quand j’ai répété mon texte pour la première fois, j'ai été submergée par les émotions et je n'ai pas pu parler longtemps mais à force de répéter tous les soirs, j'ai fini par faire mon exposé sans problèmes.

Il y a sûrement beaucoup de façons de faire ce genre d'exposés. Voici ma méthode : je commence par expliquer le principe du harcèlement (en expliquant que c’est un phénomène de groupe, de longue durée, en citant des chiffres...) Ensuite, je raconte mon témoignage et ensuite je demande si les personnes présentes ont des questions.

Pour la partie suivante, on demande aux élèves de former des petits groupes (5 ou 6 personnes) et de réfléchir à ce qu'iels peuvent faire lors d'une situation de harcèlement. Enfin, on met les idées en commun.


Conseils pour agir sur place:

- N’hésitez pas à poser des questions au personnel de l’établissement avant de commencer.
 
- Renseignez-vous sur ce qui concerne le harcèlement en général (le 3020, les méthodes contre le harcèlement, les réseaux sociaux…). Si vous n’arrivez pas à répondre à une question, ne culpabilisez pas. Ça arrive à tout le monde.
 
- Pour faire votre intervention, vous allez devoir sans doute rester debout un long moment. Tenez-en compte et portez des chaussures confortables et des vêtements dans lesquels vous vous sentez bien.

- Prévoyez une bouteille d’eau et de quoi grignoter. Si vous utilisez les toilettes des élèves à un moment, prévoyez aussi des serviettes en papier et du gel hydro-alcoolique. On ne sait jamais.

- Eteignez votre téléphone portable avant de commencer.

- Attendez-vous à entendre des questions insolites, ou même des propos déplacés. Certain.e.s élèves vont peut-être proposer comme solution de tabasser le harceleur. Il faudra expliquer pourquoi c'est une mauvaise idée.

- On va sûrement vous demander pourquoi vous n’avez pas fait ceci ou cela ou pourquoi votre voisin de table n’a pas débarqué pour vous aider en mode Superman… renseignez-vous sur l’effet spectateur et l’effet de sidération.

- Il se peut qu'à un moment, vous détectiez un.e enfant qui a vraiment l'air en souffrance. N'hésitez pas à signaler discrètement le problème au personnel de l'établissement.

- Si une question vous gêne vraiment, vous pouvez toujours refuser gentiment de répondre. Rien ne vous y oblige.

 
Le glurge

Si vous racontez votre expérience de harcèlement, vous pouvez être tenté.e d’en rajouter et d’exagérer ce qui vous est arrivé et/ou ce que vous avez ressenti, dans le but d’impressionner votre auditoire.

Vous n’avez pas besoin de faire ça. Au contraire, c’est contre-productif. Les enfants sont souvent bien plus perspicaces qu’on voudrait le croire et s’ils se rendent compte que vous essayez de manipuler leurs émotions en leur mentant, ça va vous faire perdre toute crédibilité.

Soyez honnêtes. Dans une classe de 30 élèves, il y en aura probablement un.e qui ne vous croira pas mais ce n’est pas grave. L’important, ce sont les 29 qui vous auront écouté.e.


Important

Beaucoup d'entre vous aiment bien se prendre en selfie et les poster sur les réseaux sociaux, et il n'y a aucun mal à cela. Seulement, demandez la permission de l'école avant de poster des images reconnaissables, et ne photographiez pas les gens sans leur consentement, qu'il s'agisse des autres intervenant.e.s, des enseignant.e.s ou des élèves. Le droit à l'image, ça existe. (la photo qui illustre l'article provient d'une banque de données d'images libres de droits).


L'après intervention

Après l'intervention, vous aurez peut-être besoin de vous isoler. Ou peut-être qu'au contraire, vous aurez besoin d'en parler beaucoup. Ces deux réactions sont valables. Faites quelque chose d'agréable et essayez de décompresser.


Bonne intervention!  :)

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19 mai 2018 6 19 /05 /mai /2018 17:17

 

Louis (prénom choisi au hasard) se rend à son travail. Sur le quai du métro, il voit un homme qui harcèle une adolescente. Louis est choqué. Il pense très fort que quelqu’un devrait intervenir.

 

Il y a de plus en plus de gens qui s’arrêtent pour regarder l’agression. Louis pense sincèrement qu’avec tous ces gens autour, quelqu’un va intervenir. D’ailleurs, Louis a décidé que dès que quelqu’un aura fait le premier pas, il va s’avancer et dire qu’il est d’accord, que c’est une honte, que l’agresseur est un pignouf et un lâche, qu’on n’a pas idée d’agresser comme ça une innocente.

 

Finalement, une dame âgée intervient et dit à l’homme d’arrêter. L’homme engueule copieusement la jeune fille ET la dame âgée et il n’y a toujours personne qui réagit. Le métro arrive et Louis monte. Il a un peu honte. Il sait qu’il aurait dû intervenir mais en même temps, il n’est pas si coupable que ça, si ? Quelqu’un d’autre aurait dû faire quelque chose !

 

Ce que Louis ne sait pas, c’est que tout le monde autour de lui a eu les mêmes pensées. Tout le monde s’est dit : « allez, quelqu’un d’autre va intervenir, on est tellement nombreux qu’il y a forcément quelqu’un qui va faire le premier pas ». C’est pour cela que paradoxalement, plus les spectateurs d’une agression sont nombreux et moins ils interviennent alors que si TOUT LE MONDE intervenait, l’agression prendrait fin. Et ça n’arrive pas que dans le métro, mais aussi dans la rue, au travail ou à l’école.

 

Il n’y a pas de moyen parfait pour mettre fin à l’effet spectateur mais voici des pistes :

 

- Si c’est vous qui êtes agressé.e, regardez l’un.e des témoins dans les yeux et adressez-vous à ellui. Dites, par exemple : « vous, le grand avec le tee-shirt vert, aidez-moi ! » Il y a plus de chances pour qu’on vous aide.

 

- Si vous assistez à l’agression, vous pouvez par exemple faire semblant de connaître la personne agressée et l’emmener en lieu sûr. Par exemple, vous pouvez cligner de l’œil et dire : « Sophie ! T’étais où ? On t’a cherchée partout avec la bande ! Viens, on va être en retard ! »

 

- Si vous êtes plusieurs, vous pouvez confronter les autres témoins, par exemple en disant : « vous trouvez ça normal, ce qu’il fait ? » Cela peut détourner l’attention de l’agresseur, gagner du temps et peut-être même stopper l’agression.

 

Si vous préférez les conseils sous forme de bande dessinée, voici une page formidable.

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3 octobre 2013 4 03 /10 /octobre /2013 11:14

Quand on parle de harcèlement, il y a une question qui revient souvent : « on me harcèle, que faire ? » J’ai déjà parlé ici de certaines choses indispensables à faire (dénoncer, garder une trace écrite, garder espoir) mais une question divise : lors d’une agression, faut-il attendre que cela passe ou rendre les coups ?

Mes réponses sont tirées de mon expérience personnelle, de mes lectures et de l’avis de personnes concernées. Je ne prétends pas détenir la vérité absolue et je ne prétends pas que les pistes que je vais proposer vont forcément marcher à tous les coups. Prenez simplement cela comme des conseils personnels.

 

 

Rendre l’agression ou ne rien faire ?

 

Dès l’enfance, on nous répète que la violence c’est pas bien, qu’il ne faut pas frapper, cogner, griffer, que les pacifistes ont toujours raison, que les vraies filles sont gentilles et douces comme Blanche-Neige et qu’on peut régler les conflits uniquement en parlant.

 

Personnellement, je pense que c’est formidable d’être pacifiste. J’ai une très grande admiration pour les apôtres de la non-violence comme Gandhi ou Martin Luther King. Je suis certaine que la violence gratuite n’avance jamais à rien, sinon à faire vendre les places des blockbusters. Seulement, il y a des circonstances dans lesquelles on n’arrive à rien en se contentant de sourire et d’attendre. Le harcèlement a justement pour but de faire réagir et quand un gosse à problème agresse et ne constate aucune réaction, il peut très bien agresser davantage pour provoquer les réactions. Ne pas réagir, c’est une mauvaise idée.

 

On peut aussi être tenté d’avoir des coups de colère et d’aller rendre l’agression au centuple. C’est parfaitement humain et on a tous déjà eu envie de faire ça, moi la première. Le problème, c’est que c’est une stratégie risquée parce qu’à ce moment-là, on passe pour la grosse brute/hystérique/personne à problèmes.

 

 

Alors que faire ?

 

D’après moi, le mieux, c’est encore de se défendre de façon proportionnée, de montrer qu’on est un être humain et qu’on a le droit d’exister autant que n’importe qui. D’une certaine façon, vous rendrez service à vos bullies : ils se rendront peut-être plus facilement compte qu’ils n’ont pas le droit de frapper le premier venu.

 

 

L’auto-défense verbale

 

Voici quelques pistes pour vous défendre quand quelqu’un vous insulte ou vous dénigre. Evidemment, mieux vaut les adapter à la situation :

 

L’acquiescement

Cette méthode consiste à faire semblant d’être d’accord avec la remarque de votre agresseur, en retournant ses propos à votre avantage, afin qu’il/elle se lasse. Voici quelques exemples :

 

- T’es qu’une petite gamine !

- C’est vrai, j’ai une âme d’enfant, joyeuse et innocente.

 

- Tu t’habilles comme un taré !

- C’est vrai que j’ai un look unique et créatif.

 

Le questionnement

Cette autre méthode consiste à demander calmement à l’agresseur pourquoi il/elle a dit telle ou telle chose. Elle a pour but de montrer au bully que ses attaques n’ont pas d’effet sur vous et donc de le déboussoler. Voici un exemple :

 

- On sait que t’as couché avec trois mecs, grosse p… !

- Pourquoi penses-tu que j’ai couché avec trois mecs ?

- C’est S… , à la soirée de N… Elle l’a vu !

- Elle l’a vu ? Pour ça, il aurait fallu qu’elle soit dans la pièce. Elle n’a rien fait ?

- Oh, je sais pas… Mais tout le monde le dit !

- Tout le monde le dit ? C’est qui, tout le monde ?

- Tout le monde au lycée !

- Tu as parlé avec tout le monde au lycée ?

Etc…

 

La contestation

Quand on conteste, on dit simplement et calmement qu’on n’est pas d’accord. Voici des exemples :

 

- T’as des grosses fesses, c’est moche !

- Tu trouves ? Moi, je les trouve très bien, mes fesses.

 

- Ton tee-shirt est moche, mais moche !

- C’est ce que tu penses. Moi, j’adore ce tee-shirt !

 

L’humour

Cette méthode est difficile à mettre en place car elle demande un bon sens de la répartie, ce qui ne s’acquiert pas facilement. Cependant, justement dosée, elle peut parfois aider en mettant les spectateurs de votre côté. A utiliser plus particulièrement quand d’autres personnes regardent. Voici des exemples :

 

- Hé, t’es vierge ?

- Non, je suis balance.

 

- T’es qu’un bébé et t’auras jamais ton bac !

- Dommage. Les bébés adorent jouer avec des bacs.

 

- T’es nul et ta mère, c’est une s… !

- Quand j’entends ça, je regrette que les oreilles n’ont pas de paupières !

 

 

Autant que possible, quand vous répondez, évitez d’avoir l’air apeuré ou même de sourire. Dans l’esprit des petites brutes, une personne qui sourit est une personne gentille et la gentillesse est signe de faiblesse.

 

Avertissement : il y a peu de chances pour que ces techniques marchent du premier coup. Ce n’est pas de votre faute : la personne qui vous harcèle a juste un problème. Persévérez. Entraînez-vous à parler fort, à prendre un ton calme, tenez-vous droit et regardez le bully dans les yeux. Réservez-vous un bon moment de détente pour décompresser tous les jours, après l’école. Ensuite, entraînez-vous, même cinq minutes, à parler calmement et avec assurance.


Eventuellement, enregistrez les insultes et les propos désobligeants avec votre téléphone portable. Ça vous fera une preuve si vous voulez porter plainte.

 

 

L’auto-défense physique

 

Il y a une histoire qui me hante, celle de la petite Noélanie. Harcelée à huit ans, elle devait subir des actes de harcèlement de la part d’enfants de son âge, dont des strangulations. Prévenue, les membres du corps enseignant l’ont punie pour avoir rendu les coups. La petite fille est morte peu après d’un œdème cérébral.

Or, de l’avis général, Noélanie n’était pas du tout une enfant violente. Au contraire, c’était une pacifiste au cœur tendre qui rêvait de changer le monde. On lui reprochait de pratiquer la légitime défense, ce qui était franchement stupide. Je le répète, je suis contre la violence gratuite. Seulement, essayer de sauver sa peau, ce n’est pas de la violence gratuite.

 

Ce que je vais écrire va sûrement être contesté et critiqué mais tant pis : si on vous frappe et si vous avez envie que ça s’arrête, vous pouvez rendre les coups. Faites-le de façon proportionnée et n’attaquez pas le/la premièr(e). Vous avez le droit de vous défendre : inutile de vous retrouver avec dix bleus quand vous en avez déjà deux. Eventuellement et si vous aimez le sport, apprenez un sport de combat ou un art martial : cela vous aidera à mieux contrôler votre stress et votre respiration.

 

Je ne vais pas vous mentir : après avoir rendu les coups, il est possible et même probable que vous allez vous retrouver dans le bureau du principal, avec le bully qui pleurniche en disant que vous l’avez attaqué sans raison. Accrochez-vous. Expliquez bien que c’est lui/elle qui vous a agressé(e) et que ce que vous avez fait s’appelle de la légitime défense. Dites-lui que vous avez gardé des preuves du harcèlement et que vous pouvez les lui montrer. Encore une fois, entraînez-vous à parler calmement et/ou préparez un petit discours (Monsieur, X. m’a poussée à bout. Cela fait une semaine qu’il essaie de me tripoter à chaque fois qu’il me croise dans les couloirs. Je me suis défendue, c’est tout).

 

Evidemment, on va vous reprocher d’avoir utilisé la violence au lieu de dénoncer votre agresseur. Répondez franchement, par exemple en disant :

 

- Evidemment, je n’ai pas eu le temps de le dénoncer. Il m’a agressé il y a cinq minutes.

- X. a menacé d’aller faire ceci ou cela si je le dénonçais. J’ai essayé de régler ça tout seul.

- Au début, elle m’a seulement insultée. Je ne pensais pas qu’elle irait jusqu’à me frapper.

 

Vous risquez de vous prendre une heure de colle, d’accord. Et alors ? Cela vaut mieux que de se laisser agresser. Affirmez-vous. Si une autre personne est harcelée en même temps que vous, faites équipe avec lui/elle. Vous avez le droit d’exister autant que n’importe qui.

 

Au passage, les filles seront peut-être davantage blâmées de s’être défendues. De nos jours, un garçon qui se sert de ses poings passe pour un « vrai mec » (j’aime pas cette expression, insultante pour tous les garçons qui n’aiment pas la violence) tandis qu’une fille qui répond à un attouchement par un coup de poing est vite traitée de « furie » ou « d’hystérique ». On va peut-être vous reprocher de vous être défendues. Seulement, ça n’a aucun sens : on est au 21ème siècle, après tout. Toutes les filles/femmes ne peuvent pas se permettre de prendre l’air fragile et d’appeler le prince charmant au secours dès qu’il y a un problème. Essayez un peu de penser à ces héroïnes fortes et indépendantes qu’on voit à la télé ou dans les livres, comme Buffy Sommers, Katniss Everdeen ou Ellen Ripley. Si elles se défendent quand on les agresse, pourquoi pas vous ?

 

 

Enfin, et j’insiste sur ce point, n’utilisez la violence qu’en tout dernier recours et ne vous contentez pas de rendre les coups. Gardez une trace écrite de ce qui se passe, conservez toutes les preuves et demandez de l’aide à un adulte de confiance. Insistez. Se défaire d’un harceleur n’est jamais facile mais il vous faut persévérer. Eventuellement, portez plainte ou demandez à changer d’établissement. Vous avez droit à la sécurité.

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2 mars 2012 5 02 /03 /mars /2012 15:52

Vous tombez des nues : le chef d'établissement vient de vous annoncer que votre enfant tyrannise ses camarades de classe. Pourtant, jamais vous n'auriez pu imaginer qu'il se conduisait de cette manière à l'extérieur.  Pourquoi se conduit-il ainsi et pourquoi n'avez vous rien vu venir ?

Voici un article très intéressant qui apporte pas mal de réponses.

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7 février 2012 2 07 /02 /février /2012 14:18

Quand on veut prévenir un adulte responsable qu’un camarade est harcelé, on peut être gêné et craindre de ne pas être pris au sérieux. Dans ce cas, on peut éventuellement s’inspirer de la lettre suivante :

 

 

 

         Madame/Monsieur, (effacer la mention inutile)

 

Si je vous fais parvenir ce mot, c’est parce qu’il y a de gros problèmes en classe en ce moment et parce que ça passera peut-être mieux à l’écrit. (Nom de la cible) s’est régulièrement fait harceler par (nom de l’agresseur). Ça a commencé par des petits trucs et ensuite, ça n’a fait qu’empirer. (Description des brimades).

 

Ça n’a peut-être l’air de rien mais (nom de la cible) va très mal en ce moment. Il/Elle déprime et ne sait pas comment réagir. Il/Elle pense qu’on le/la traitera comme une « balance » si il/elle dénonce. Il/Elle a déjà essayé de faire pas mal de choses pour se défendre mais (nom de l’agresseur) a vraiment décidé de lui pourrir la vie et ne veut pas s’arrêter. Je suis vraiment inquiet/inquiète et j’ai peur que ça tourne mal.

 

Ce serait bien si vous convoquiez les parents de (nom de l’agresseur) pour les mettre au courant, par exemple. (Nom de la cible) est quelqu’un de sensible, je suis sûre qu’il/elle irait beaucoup mieux si on tirait cette affaire au clair.

 

D’avance merci.

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13 mai 2011 5 13 /05 /mai /2011 09:22

Quand on veut avertir une école que son enfant est harcelé ou doit subir des brimades ou des actes de violence, on peut être pris au dépourvu et avoir du mal à trouver ses mots à l'écrit. Voici un modèle de courrier dont vous pouvez vous inspirer :

 

 

 

[Prénom][NOM]

[Adresse1]

[Code Postal] [VILLE]

Tél. : 01.23.45.67.89

[Nom Destinataire]

                                                                                  [Adresse Destinataire]

                                                                                  [Code Postal] [VILLE]

 

 

 

 

Lieu, date

 

Objet : Harcèlement entre élèves

 

Madame la directrice/Monsieur le directeur,

 

 

Ainsi que j'ai pu vous le signaler de vive voix lors de notre dernier entretien du [date], mon enfant, [nom], scolarisé(e) dans la classe [nom de la classe], subit depuis plusieurs mois un véritable harcèlement de la part de ses camarades, [noms].

 

Pourtant, la loi du 4 août 2014 protège les enfants et les faits sont punis qu'ils aient lieu ou non dans les bâtiments de l'école.

 

Malheureusement, je m'inquiète beaucoup car la réalité du quotidien de mon enfant est devenue toute autre depuis qu’il/elle doit se rendre à l’école en présence de [noms]. Il/Elle fait régulièrement l'objet de brimades, de réflexions et d'intimidations visant à l'humilier et à le/la dévaloriser. En outre, [description des brimades].

 

Comme mon fils/ma fille est de nature très pacifique, il/elle a déjà essayé à maintes reprises de résoudre lui-même/elle-même le problème en dialoguant. Malheureusement, cela n’a pas marché car [noms] refusent toute tentative de dialogue.

 

Par la présente, je sollicite votre intervention afin d'informer les parents de [noms] de ces pratiques et de demander une enquête pour établir la réalité de ces faits.

 

Je tiens bien sûr à votre disposition les preuves de ce harcèlement.

 

Veuillez agréer, Madame, Monsieur, l'expression de mes respectueuses salutations.

 

 

 

 

Signature

 

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26 avril 2011 2 26 /04 /avril /2011 15:04

Très franchement, je ne sais pas du tout comment je réagirais si j’avais un enfant et si j’apprenais que mon enfant harcèle ses camarades.

 

A défaut de conseils plus personnels, je vous traduis cette page du site anglophone Bullying UK, que je recommande.

 

 

Votre première réaction peut être l’incrédulité. Vous pouvez avoir du mal à croire que votre fils ou fille au comportement correct est accusé(e) de harcèlement.

 

Vous pouvez vous attendre à ce qu’ils le nient.

Mais avant de rejeter cette pensée, écoutez ce que l’école a à vous dire. Les parents se plaignent rarement auprès de l’école dès que le harcèlement commence. Le malheur s’est généralement installé depuis pas mal de temps. Parfois, la cible a dû s’éloigner de l’école à cause de la peur et peut se sentir tellement désemparé(e) qu’il/elle a eu besoin d’une aide médicale.

 

Vous devez prendre au sérieux ce que dit l’école et travailler avec son personnel pour trouver une solution. Il arrive parfois que des gens soient injustement accusés de harcèlement mais une enquête minutieuse devrait le révéler.

 

Sanctions

Les sanctions contre votre enfant peuvent inclure un avertissement, une punition, une exclusion temporaire ou permanence (expulsion). Un incident unique et violent qui met en danger un autre élève peut entrainer une expulsion.

 

Vous pouvez trouver utile de demander une copie de la politique anti-harcèlement de l’école (s’il y en a une) afin de la lire avec votre enfant.

 

 

Conseils personnels : vous pouvez vous promener sur les liens à droite. Ils conduisent vers d’autres sites sur le harcèlement scolaire, que je recommande. Cet article aussi est très intéressant.

 

Prenez le problème au sérieux. Contrairement à ce qu’on croit parfois, le harcèlement entre élèves est un problème grave. Ça n’a rien à voir avec de petites chamailleries.

 

Emmenez votre enfant voir un psy, il n’y a absolument aucun mal à cela, au contraire. Un suivi psychologique peut prendre pas mal de temps mais il s'agit à la fois du bien-être de votre enfant et de ceux des autres.

 

Bon courage !

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