A chaque fois que je vous parle d'un enfant qui est mort après avoir été harcelé, j'ai le coeur serré. Cependant, l'histoire de Rehtaeh Parsons est peut-être la pire dont j'ai jamais entendu parler.
Il y a deux ans, Rehtaeh, alors âgée de quinze ans, se trouvait à une soirée qui a particulièrement mal tourné. En état d'ébriété, à moitié consciente, elle dût subir des actes sexuels de la part de quatre garçons. L'un de ses agresseurs présumés n'a eu aucun scrupule à prendre une photo de la scène et à la publier sur les réseaux sociaux.
Pendant des mois, l'adolescente a été la cible d'injures, de quolibets et d'intimidations. Certains camarades de son lycée l'ont traitée de "pute". Sur Internet, les insinuations et les insultes étaient presque quotidiennes. "On ne la laissait jamais tranquille" a expliqué la mère de Rehtaeh Parsons sur la chaîne canadienne CBC. "Ses amis étaient contre elle, des garçons inconnus lui envoyaient des textos et des messages sur Facebook pour lui demander de coucher avec eux puisqu'elle l'avait fait avec leurs copains. Cela ne s'arrêtait jamais".
Après un an d’enquête, l’affaire avait été non-classée : pas de charges légales contre les agresseurs de la jeune fille, faute de preuves. Sa mère s’était déclarée « dévastée » et les insultes n’avaient pas cessé. Rehtaeh, qui n'en pouvait plus, s'est pendue. Elle est décédée trois jours après, ce dimanche 7 avril 2013. Son père crie son chagrin.
"Je veux que la justice poursuive les garçons qui ont posté les photos", a déclaré la maman de Rehtaeh. "Je ne veux pas que quelqu’un d’autre les poursuive." Nous espérons tous qu'elle obtiendra gain de cause.
Repose en paix, Rehtaeh.