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18 avril 2023 2 18 /04 /avril /2023 14:44

le harcèlement moral est une forme de harcèlement que l'on peut trouver (entre autres) dans des établissements scolaires. D'après le dictionnaire larousse, il s'agit d'agissements malveillants et répétés à l’égard d’autrui, susceptibles notamment d’altérer sa santé physique ou mentale, de porter atteinte à ses droits ou à son avenir professionnel, ou, quand ils s’exercent à l’égard du conjoint ou concubin, par exemple, d’altérer ses conditions de vie.

Dans les écoles, il peut s'agir de moqueries, de critiques ou de mots blessants, par exemple. Une seule moquerie ne constitue pas un harcèlement, des moqueries répétées, si. Ce type de harcèlement est difficile à détecter car il ne laisse ni bleus, ni traces sur internet. Cependant, il peut avoir des conséquences graves (dépression, échec scolaire, déscolarisation...) Les profs comme les élèves peuvent être cibles de harcèlement moral.

Que faire?

Si vous connaissez une personne harcelée, vous pouvez prendre sa défense ou simplement lui dire que vous êtes là pour elle. Vous pouvez demander de l'aide à une personne de confiance ou contacter une association. Il est également possible de demander de l'aide au 3020.

bon courage!

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24 juillet 2022 7 24 /07 /juillet /2022 10:12


 

Aujourd’hui, j’aimerais vous parler d’un type de harcèlement en particulier. Les quelques témoignages que j’ai recueillis concernaient uniquement des filles. Il est possible que des garçons soient aussi concernés par ce type de situation mais il est également possible que les garçons étant davantage socialisés pour se servir de leurs poings et les filles, de leurs émotions (ou de celles des autres), ce soit surtout un problème féminin. Les témoignages éventuels sont les bienvenus.

Dans cette situation, il y a généralement une harceleuse et une harcelée qui commencent par être amies. Cependant, la harceleuse a tendance à manquer de confiance en elle et/ou à voir la harcelée comme une menace. Sous un prétexte quelconque, la harceleuse décide que l’amitié a pris fin et se met à agresser et à rabaisser la harcelée, montant souvent d’autres personnes contre elles et ne lui laissant aucun répit.

Ça, c’est la phase d’agression, qui est suivie tôt ou tard par une phase de pseudo-réconciliation. La harceleuse propose alors une réconciliation, souvent en feignant une extrême gentillesse. Elle peut très bien pratiquer un gaslighting sur la harcelée, par exemple en lui reprochant d’être immature quand elle refuse la réconciliation ou en lui faisant croire que les torts sont partagés. Elle manipule les adultes et/ou les autres enfants en se faisant passer pour une amie loyale et sincère. Ensuite, elle repasse en phase d’agression. Et ainsi de suite. Le même schéma peut se reproduire toutes les semaines.

Il ne faut pas confondre le harcèlement par intermittences avec une simple amitié. Il est vrai que toutes les amitiés connaissent des disputes de temps en temps. Cependant, lors d’un harcèlement, il y a à la fois une relation déséquilibrée et un manque d’empathie de la part d’une des personnes. Par exemple, si A donne un surnom blessant et humiliant à B sous prétexte que « c’est de l’humour » mais pique une crise de colère quand B lui donne un surnom, c’est du harcèlement. Si B insiste pour que chacune parte de son côté et laisse l’autre tranquille lors d’une dispute tandis que A refuse d’envisager cette éventualité et agresse B, c’est du harcèlement mal déguisé en amitié.

Ce type de harcèlement peut faire beaucoup de mal, d’une part parce que les personnes concernées ne se rendent pas forcément compte que c’est du harcèlement, d’autre part parce que les adultes peuvent très bien le confondre avec des chamailleries et même pousser la harcelée à se montrer patiente envers la harceleuse et à toujours lui pardonner. En outre, la harceleuse est davantage armée pour blesser la harcelée car pendant les phases de pseudo-réconciliation, elle a accès à ses secrets et à ses fragilités. Que faire ?

 

- Si vous soupçonnez votre enfant de pratiquer ce type de harcèlement, essayez de comprendre pourquoi elle agit comme ça. Peut-être qu’elle manque de confiance en elle, peut-être qu’il y a un problème dans sa vie privée. Emmenez la consulter un psychologue et si besoin est, interdisez-lui de fréquenter l’autre personne.

- Si vous soupçonnez votre enfant d’être la cible de ce type de harcèlement, dites-lui bien que ce n’est pas de sa faute. Aidez-la à se faire de nouveaux.lles potes, par exemple en lui suggérant une nouvelle activité. Dites-lui qu’une ancienne amitié doit prendre fin si elle fait vraiment trop mal.

- Si vous avez le même âge que la personne harcelée et que vous assistez à ce type de harcèlement, ne riez pas. Dites à la harceleuse qu’elle abuse et qu’elle va trop loin. Si vous êtes potes avec elle, demandez-lui pourquoi elle fait ça et essayez de la raisonner. Et si vous avez des affinités avec la harcelée, devenez potes avec elle. Ce serait vraiment formidable.

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19 mai 2018 6 19 /05 /mai /2018 17:17

 

Louis (prénom choisi au hasard) se rend à son travail. Sur le quai du métro, il voit un homme qui harcèle une adolescente. Louis est choqué. Il pense très fort que quelqu’un devrait intervenir.

 

Il y a de plus en plus de gens qui s’arrêtent pour regarder l’agression. Louis pense sincèrement qu’avec tous ces gens autour, quelqu’un va intervenir. D’ailleurs, Louis a décidé que dès que quelqu’un aura fait le premier pas, il va s’avancer et dire qu’il est d’accord, que c’est une honte, que l’agresseur est un pignouf et un lâche, qu’on n’a pas idée d’agresser comme ça une innocente.

 

Finalement, une dame âgée intervient et dit à l’homme d’arrêter. L’homme engueule copieusement la jeune fille ET la dame âgée et il n’y a toujours personne qui réagit. Le métro arrive et Louis monte. Il a un peu honte. Il sait qu’il aurait dû intervenir mais en même temps, il n’est pas si coupable que ça, si ? Quelqu’un d’autre aurait dû faire quelque chose !

 

Ce que Louis ne sait pas, c’est que tout le monde autour de lui a eu les mêmes pensées. Tout le monde s’est dit : « allez, quelqu’un d’autre va intervenir, on est tellement nombreux qu’il y a forcément quelqu’un qui va faire le premier pas ». C’est pour cela que paradoxalement, plus les spectateurs d’une agression sont nombreux et moins ils interviennent alors que si TOUT LE MONDE intervenait, l’agression prendrait fin. Et ça n’arrive pas que dans le métro, mais aussi dans la rue, au travail ou à l’école.

 

Il n’y a pas de moyen parfait pour mettre fin à l’effet spectateur mais voici des pistes :

 

- Si c’est vous qui êtes agressé.e, regardez l’un.e des témoins dans les yeux et adressez-vous à ellui. Dites, par exemple : « vous, le grand avec le tee-shirt vert, aidez-moi ! » Il y a plus de chances pour qu’on vous aide.

 

- Si vous assistez à l’agression, vous pouvez par exemple faire semblant de connaître la personne agressée et l’emmener en lieu sûr. Par exemple, vous pouvez cligner de l’œil et dire : « Sophie ! T’étais où ? On t’a cherchée partout avec la bande ! Viens, on va être en retard ! »

 

- Si vous êtes plusieurs, vous pouvez confronter les autres témoins, par exemple en disant : « vous trouvez ça normal, ce qu’il fait ? » Cela peut détourner l’attention de l’agresseur, gagner du temps et peut-être même stopper l’agression.

 

Si vous préférez les conseils sous forme de bande dessinée, voici une page formidable.

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9 mars 2018 5 09 /03 /mars /2018 11:42

Je vais parler d'un sujet tabou et qui peut réveiller de très mauvais souvenirs. Je tiens à prévenir les lecteurs et surtout les lectrices.

Tous les jours, il y a des élèves qui sont agressées sexuellement à l'école, au collège et au lycée. Je dis agressEES car les cibles sont principalement des filles et des personnes considérées comme telles. Les agressions peuvent prendre des formes diverses:

- Attouchements
- Menaces, insultes et commentaires à caractère sexuel
- Slut-shaming et prude-shaming
- Rumeurs
- Revenge porn
- Cyber-harcèlement
- Viol

La liste n'est pas exhaustive. Ces situations peuvent se produire dans tous les types d'écoles et dans tous les milieux sociaux et d'après mon expérience, ce type de harcèlement est rarement pris au sérieux. On a même tendance à blâmer les victimes et à les accuser d'être 'provocatrices' Paradoxalement, on demande à la fois aux adolescentes de ne pas s'habiller de façon "aguicheuse" pour ne pas attirer les garçons, et on leur demande aussi ne ne pas s'habiller de façon "prude" pour ne pas les repousser. On ne sait plus quelle tenue choisir!

Côté garçons, c'est le silence radio. Que ce soit à la télé, au cinéma, dans les livres ou dans le monde réel, je n'ai jamais vu un père expliquer à son fils qu'il ne faut JAMAIS toucher une fille sans son consentement. Pourtant, leur rôle est primordial. Si chaque père expliquait sérieusement le consentement à son fils, ça ferait déjà un pas de plus dans la lutte contre la culture du viol.

En revanche, j'ai vu beaucoup de gens qui blâmaient des filles pour avoir réagi à un attouchement par une gifle. Croyez-moi, je suis non-violente mais il existe quelque chose qui s'appelle la légitime défense. Et à l'inverse, il est absurde et cruel de reprocher à une fille de ne pas avoir réagi lors d'une agression. La sidération, ça existe.

Selon certaines personnes, on ne pourrait pas empêcher les agressions sexuelles car les garçons cis seraient complètement dominés par leurs hormones et incapables de se contrôler dès qu'ils voient un peu de peau. Evidemment, c'est absurde. Il existe des cultures dans le monde où les hommes sont éduqués au respect dès le plus jeune âge et dans ces cultures, les viols et les agressions sexuelles sont quasiment inexistantes.

Depuis le mouvement #BalanceTonPorc, le harcèlement sexuel est déjà un peu moins tabou mais j'ai l'impression que le harcèlement sexuel scolaire fait nettement moins parler de lui. Certaines personnes pensent qu'il suffirait de supprimer les smartphones pour l'éradiquer. Personnelement, je n'y crois pas. J'ai été agressée sexuellement au collège avant l'invention des smartphones et je ne suis pas la seule. Ce qu'il faut, c'est éduquer.

A toutes les personnes qui ont été agressées sexuellement, ne perdez pas espoir. Vous valez beaucoup mieux que ça.

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3 septembre 2015 4 03 /09 /septembre /2015 18:29

Cet article traitera d’un phénomène que j’ai observé dans mon collège mais que je n’ai jamais retrouvé dans aucun livre traitant du harcèlement scolaire (et j’en ai lu pas mal). Je n’ai aucune donnée précise à vous livrer concernant ce phénomène, aucune statistique, juste mes souvenirs. Voici ce dont je me souviens.

 

J’avais onze ans quand je suis entrée en sixième, en l’an de grâce 1990. C’était un collège privé bcbg qui avait une bonne réputation mais j’ai vite constaté qu’il y avait une guerre ouverte entre les sixième et les cinquième. En effet, beaucoup de cinquième s’acharnaient régulièrement sur les sixième, les bousculaient dans les couloirs, se moquaient d’eux, les traitaient de bébés ou encore critiquaient leurs tenues. « Espèce de petit sixième » était l’insulte la plus répandue.

 

Dans un monde parfait, les sixième auraient organisé la résistance contre les cinquième et fait front pour que le harcèlement cesse. Malheureusement, ça ne s’est pas passé comme ça. Beaucoup de sixième ont trouvé logique de passer leurs nerfs sur la petite intello timide qui débarquait, à savoir moi, ou sur d’autres sixième discrets. J’ai été harcelée à la fois par les sixième et par les cinquième et j’en ai bavé.

 

Je n’oublierai jamais une rencontre étrange que j’ai fait un jour sur les pelouses de l’établissement. Une fille m’a demandé gentiment si on m’embêtait, si j’avais des amies, et m’a informée qu’elle non plus n’en avait plus. Elle était en cinquième, ce qui m’a sidérée. J’étais tellement habituée à être traitée comme une saleté par tous les cinquième que sa douceur m’a mis du baume au cœur. Avec le recul, je me demande si elle n’essayait pas de me proposer une amitié, et je regrette maintenant de ne pas l’avoir proposé moi-même. Dans tous les cas, je ne me souviens même plus de ton prénom mais si tu lis ces mots (tu étais brune, très calme, aimant lire, en région lilloise et probablement née en 1978), sache que je ne t’ai jamais oubliée et que tu m’as redonné foi en l’espèce humaine !

 

Fermons la parenthèse. Plusieurs mois plus tard, je suis entrée en cinquième et j’ai constaté avec effroi que beaucoup de personnes de ma classe se mettaient à harceler les sixième. Métaphoriquement, celles et ceux qui venaient de monter d'une marche s'attaquaient aux personnes qui prenaient leur place sur la marche la plus basse. J’ai vu une fille qui en avait elle-même bavé employer cette insulte abhorrée, espèce de petite sixième. Pour elle, c’était logique : elle en avait bavé alors qu’elle était innocente, il fallait maintenant qu’elle punisse une autre innocente pour perpétuer cette chaine de haine et de bêtise. Ceux et celles qui voulaient briser la chaine en épargnant les sixième étaient minoritaires. 

 

Je n’ai rien pu faire. Je sais que ça n’aide personne de dire cela mais personnellement, je ne connais aucun remède contre le cas particulier du harcèlement en escalier. Je ne sais même pas si ce phénomène est répondu ou non. C’est pour cela que je profite de cet article pour vous demander des pistes : si vous savez comment lutter contre ce type de harcèlement, ce serait sympa de laisser un commentaire. Si vous avez le temps, j’aimerais aussi que vous répondiez à mon petit sondage.

 

Merci d’avance !

 

 

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23 juillet 2013 2 23 /07 /juillet /2013 18:49

Les gens qui harcèlent osent rarement l'avouer par la suite, pour diverses raisons. Cependant, le site Madmoizelle a réussi à réunir le témoignage de plusieurs anciennes harceleuses. Je vous conseille l'article, il est très intéressant.

 

Cliquez ici.

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28 mars 2013 4 28 /03 /mars /2013 18:33

J’ai trouvé un très beau texte, à cette adresse. En voici la traduction :

 

 


Les bullies se donnent toujours des raisons qu’ils considèrent comme valables pour harceler et maltraiter leurs cibles. C’est toujours de la faute des autres. Les petites brutes pensent que leurs excuses et justifications devraient les dispenser de faire face aux conséquences de leur comportement.

 

Ils sont profondément narcissiques et se bercent d’illusions.

 

Qu’est-ce qui ne va pas dans ces histoires ?

 

*          Walter bousculait les jeunes enfants à l’école. Il les attaquait dans les couloirs, dans la cour, dans la cafeteria et dans les toilettes. Walter prétextait que les autres enfants n’étaient pas assez gentils avec lui et que de toute façon, ils exagéraient la douleur qu’il leur causait. Le directeur savait que Walter n’était pas sympathique et que son père le maltraitait mais qu’il ne pouvait pas porter plainte pour ce genre de maltraitances. La stratégie anti-harcèlement du directeur consistait à demander aux autres enfants de se montrer plus compréhensifs envers Walter, d’être plus gentils avec lui et d’attendre qu’il soit sorti de ses problèmes.

 

*          Sonja était connue comme la fille la plus vicieuse de l’école. Quelques filles, qui admiraient son apparente assurance ou avaient peur d’elle, obéissaient à ses ordres. Elles l’aidaient à faire des remarques sarcastiques à propos des autres filles, les bousculaient, les harcelaient et se moquaient de toutes les particularités physiques ou mentales qu’elles appelaient des « défauts ». Sonja prétendait que les autres filles avaient commencé en se montrant méchantes avec elle et qu’elles méritaient ce qui leur arrivait. De toute façon, elle ne faisait que s’amuser un peu. Le directeur savait qu’en fait, Sonja manquait terriblement de confiance en elle et que ses parents la critiquaient continuellement. Rien de ce qu’elle faisait n’était jamais assez bon pour eux. La méthode anti-harcèlement du directeur consistait à encourager les cibles de Sonja à se montrer plus compréhensives avec elle, à essayer de gagner son affection et son amitié et à attendre qu’elle apprenne à être gentille, en dépit des exemples désastreux que lui montraient ses parents.

 

Dans les deux cas, ces directeurs avaient accepté les excuses que Walter et Sonja avaient données. Ils avaient également accepté les explications psychologiques et socialement acceptables du comportement de ces enfants comme des excuses et des justifications afin que rien ne leur retombe sur le nez. Ils souffaient déjà assez comme ça chez eux.

 

Dans les deux cas, les directeurs avaient changé leurs cibles en victimes.

 

Il n’y eut pas de conséquences pour Walter et Sonja : pas d’heures de colles, pas de renvois. Comme rien ne leur arrivait, ils n’avaient aucune raison de changer. En fait, comme ils avaient le droit de continuer à harceler, ils étaient en position de force à l’école.

 

En plus de ne rien faire pour protéger les élèves, les directeurs n’essayèrent pas une seule fois d’inciter les élèves à se regrouper pour lutter contre le harcèlement. Quand les gens ne peuvent pas amener les autorités responsables pour les protéger, ils n’ont plus le choix qu’entre des possibilités très simples : se soumettre aux petites brutes ou former des groupes d’autodéfense pour assurer eux-mêmes la justice. Evidemment, ces directeurs les punissent, même s’ils n’ont jamais rien fait à Walter et Sonja.

 

Le message qu’on peut tirer de ces histoires est que même si on peut avoir de la sympathie et de la compréhension pour les excuses, justifications et problèmes des brimeurs, il nous faut quand même faire en sorte qu’ils cessent de harceler.

 

Evidemment, pour expliquer mon point de vue, j’ai simplifié les cas présentés. Mais le problème est simple. Les complications et difficultés signifient simplement qu’il nous faut simplement nous montrer plus déterminés et plus astucieux pour mettre en place un plan efficace. Mais ces complexités ne changent pas la direction qu’on doit prendre. Elles peuvent vouloir dire qu’en tant que parent, on peut devoir faire pression  et faire parler des directeurs qui ne font rien contre le harcèlement.

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4 mars 2011 5 04 /03 /mars /2011 10:02

J’ai remarqué que dans tous les cas de harcèlement qui m’ont été soumis, la même chose se produit : les témoins estiment régulièrement que la cible est plus ou moins coupable lors de l’agression. On blâme l’enfant ou l’adolescent harcelé pour avoir été harcelé. D’ailleurs, j’en ai déjà parlé ici.

 

Le blâme peut prendre des formes diverses. On peut très bien reprocher à l’enfant agressé d’être timide, d’avoir peu d’amis pour le protéger, d’avoir une attitude provocante, de ne pas savoir se défendre, de ne pas ignorer l’agresseur pour qu’il se lasse, de faire des histoires pour peu de choses, etc. Parfois, le reproche est cousu de fil blanc, comme par exemple quand on reproche à un élève de se montrer bruyant alors que d’autres élèves sont nettement plus bruyants. Cependant, c’est une constante qui revient toujours.

 

Et cette attitude de blâme ne se retrouve pas que dans les cas de harcèlement : dans notre société, on a toujours tendance à blâmer les victimes. Notre voisin nous fait savoir qu’on lui a volé sa voiture ? On a peur que la même chose nous arrive et on se rassure en pensant « oh, c’est sa faute à lui, il n’avait qu’à la garer ailleurs, à moi ça ne m’arriverait jamais ». On lit dans les journaux qu’une femme s’est fait violer dans le quartier ? « Mais ça doit être une allumeuse, pourquoi prend-elle le risque de sortir de chez elle en jupe courte après huit heures du soir ? » Et ainsi de suite.

 

Et cette attitude de blâme a un effet pervers : en voyant qu’on la blâme, la victime a tendance à penser qu’effectivement, elle mérite plus ou moins d’être agressée. D’ailleurs, de nos jours, le mot victime est devenu plus ou moins péjoratif : on pense tout de suite à une personne faible, molle, passive, crédule et stupide. Le mot coupable est devenu presque moins insultant. C’est pour cela que sur mon blog, je parle toujours de cible.

 

Mais pourquoi un enfant est-il harcelé plutôt qu’un autre ? Bonne question. D’après ce site (en anglais, partiellement traduit en français ici), les harceleurs visent en priorité des enfants polis et respectueux, qui n’aiment pas la violence et préfèrent résoudre tous les problèmes en dialoguant. Ce sont des qualités que les adultes apprécient énormément chez les enfants et il est vraiment triste que l’on blâme les personnes pacifiques pour avoir des réactions de personnes pacifiques dès que quelqu'un se met à les harceler.

 

Je ne le dirai jamais assez, il n’y a que les gens faibles et stupides qui ressentent le besoin d'agresser. Il est temps qu’on arrête de blâmer les enfants harcelés pour des crimes qu’ils n’ont pas commis.

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17 décembre 2010 5 17 /12 /décembre /2010 11:12

Voici un texte dont m’a fait cadeau un bon ami à moi, qui est passé par la case ‘harcèlement’. Il décrit très bien ce qui se passe dans les collèges. Merci, Tim.

 



On est dans une classe de 3ème, on arrive à un cours de technologie, comme toute les semaines c'est la pagaille, le professeur n'a aucune autorité sur cette classe où les élèves ont une sale mentalité.


Deux élèves, L et C, ont un an de retard et sont en quelque sorte les maîtres de la classe, L est le plus fort physiquement et C est son bras-droit, pendant le cours ils bavardent beaucoup et le professeur leur demande de se calmer, alors C, le plus insolent des deux, lui dit que tout le monde parle pendant le cours et qu'il est en classe pour foutre le bordel, L lui emboîte le pas et ils narguent ouvertement le professeur, allant même jusqu'à l'insulter, et les autres élèves, ceux qui travaillent bien notamment rigolent de la situation, car L et C sont des exemples à suivre puisqu'ils s'affranchissent de l'autorité du professeur.


Le professeur, se sentant rejeté par le comportement nocif de la classe décide de ne pas pousser plus loin la conversation.


Puis le chahut reprend dans la classe, les élèves se contrefichent du cours, mâchent des chewing-gum en sachant que c'est interdit, voilà donc pour l'ambiance qui règne. Cependant un élève ne s'amuse pas de la situation, il s'appelle S, et il craint les cours de technologie par dessus tout, car c'est l'anarchie la plus complète et qu'il est le souffre-douleur de la classe.


C s'ennuie un peu alors il sort un élastique l'enfile entre les jambes d'un compas et commence à claquer différents projectiles en direction de S, et d'autres élèves rigolent en voyant ça. C'est au tour de L de se lever et de venir renverser les affaires de S qui décide de le dénoncer au professeur, sur ce, les autres élèves se mettent à traiter de menteur S tout en rigolant tant ils sont fier du mal qu'ils font à S. Ils considèrent que C et L ont tous les droits dans la classe, y compris d'avoir quelqu'un à écraser, à détruire.


Pendant les travaux pratiques qui suivent, S n'ose pas travailler à cause des outils dangereux et d'un éventuel accident dont il pourrait être la victime, car il le sait, ses agresseurs L et C ont tous les droits sur lui, même de le blesser irrémédiablement.


Résultat il se prend un zéro mais trouve que c'est mieux que d'essayer d'avoir une note correcte dans ces conditions.


A la sortie il se fait encore agresser et rentre ensuite chez lui, il a terminé la semaine, il va comme tout les week-ends regarder des séries télés pour oublier son horrible cours de technologie, dans sa classe épouvantable, que son professeur principal considère comme une classe exemplaire.


Il n'a qu'une envie c'est que l'année scolaire se termine pour tourner la page, mais ce sera dur.

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1 novembre 2010 1 01 /11 /novembre /2010 14:44

 Prenons une classe de cinquième pendant un cours de géographie (par exemple). Le professeur distribue les copies qu’il vient de corriger et beaucoup de notes sont mauvaises. Un élève appelé A (parce que j’ai la flemme de trouver des noms aujourd’hui) ramasse sa copie et fait la grimace. Il pense : « Aïe, ça fait mal, je ne m’y attendais pas ! Mon père va faire la gueule, c’est sûr. Voilà ma journée qui commence mal. Aïe, aïe, aïe ! Bon, courage, ce n’est pas la fin du monde. Je suis bon en gym et en biologie, après tout, je peux encore sauver ma moyenne. Et puis, B est fort en géographie, je vais lui demander de m’expliquer ce que je n’ai pas compris. S’il refuse, ce ne sera pas grave, je demanderai à C. Et puis, je bosserai un peu plus la prochaine fois. Comme ça, j’aurai une meilleure note. »

 

Un autre élève appelé D ramasse sa copie et constate qu’il a lui aussi une mauvaise note, ce qui crée chez lui les pensées suivantes : « Aïe, ça fait mal, je ne m’y attendais pas ! Mon père va faire la gueule, c’est sûr. Je suis sûr que le prof me haït, c’est un pourri ! Et c’est tellement injuste que B et C soient bien notés. Ces fayots, ils m’agressent avec leurs bonnes notes, c’est pas normal qu’ils soient mieux notés que moi ! Dès qu’on sort de cours, je vais aller tabasser B, ça va me défouler. Ou plutôt non : je vais tabasser E : c’est le plus petit et le plus inoffensif de la classe. Après tout, il n’y a pas de raisons pour que je sois le seul à avoir une matinée pourrie ! »

 

Vous l’avez sans doute compris, de ces deux élèves, D a un profil type de harceleur tandis qu’A est un élève agréable, équilibré et apprécié de ses camarades. A possède une bonne intelligence émotionnelle tandis que D est à la fois déconnecté de ses propres émotions et des émotions des autres. Il perçoit autrui comme une menace et ne sait pas communiquer autrement que par l’agression, et cela se manifeste en permanence, pas uniquement quand un professeur distribue des copies. En outre, son attitude brutale entraîne naturellement des réactions de crainte et de méfiance chez ses camarades, qui évitent naturellement d’interagir avec lui. Du coup, il traîne uniquement avec des ados qui ont le même profil psychologique que lui et ensemble, ils s’enfoncent dans leurs propres défauts. Si un élève tente de leur apprendre à communiquer de manière positive, ils prennent cela pour une agression et rejettent cette main tendue. Ils n’apprennent rien, et leur comportement ne fait que nuire à la classe.

 

Evidemment, il faut lutter contre le harcèlement scolaire dès qu’il se présente. Mais personnellement, je pense qu’il serait encore mieux d’apprendre dès le plus jeune âge aux enfants à développer leur intelligence émotionnelle afin de faire en sorte que le moins d’enfants possibles ne deviennent de petites brutes. Paraît-il que dans certains pays, cela se pratique déjà dans les salles de classe, parfois dès la maternelle. Je me demande ce que cela pourrait bien donner en France…

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