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28 novembre 2019 4 28 /11 /novembre /2019 18:07

Aujourd'hui je souhaite témoigner pour ma soeur.


Elle n'est pas au courant de ma démarche car de son côté elle a refait sa vie et mis derrière elle ce passé affligeant mais moi non et je m'en encore coupable aujourd'hui.
Ma soeur a été harcelée toute la période du collège c’était il y a 6 ans. Durant cette longue période de 4 ans des élèves l'on prise comme bouc émissaire et ne l'ont pas lâcher un seule fois. Elle été une fille extrêmement intelligente et cela ne leur plaisaient pas qu'elle ne s'en cache pas, de plus elle se fichait pas mal de sa façon de s'habiller et de se coiffer, elle ne faisait pas vraiment attention a elle. Alors les moqueries ont commencer doucement avec d'abord des " t'es moche" "t'es grosse" "tu pue" ou quand elle s'approchait d'eux il s'éloignaient et grimaçaient " beurk elle a la galle ou beurk elle a le sida" cela peut paraître anodin au début mais quand tout les jours tu entend ça ça peut vite devenir troublant au point de finir par y croire et c'est ce qu'il s'est passé. ma soeur était à l’époque très sensible et pleurait souvent pour rien vous aller me dire que du coup c'est drôle de l'embêter certe ça l'était peut être au départ et puis c'est devenu de la pure méchanceté le jour ou les mots sont devenu des coup: notamment coup de compas dans la cuisse en classe ou alors des bonnets jeter à la poubelle dans la cours et des filles qui l'empêchait de rentrer dans les toilettes parce que soit disant elle puait trop. tout cet ensemble de petite chose réunis les moquerie verbale les geste de dégoût les coup tout ça à l’échelle d'un collège entier plus de 300 personnes ça devient du harcèlement et c'est ce qu'elle a vécu.

Et moi dans l'histoire vous me demanderez pourquoi j'écris tout ça pourquoi je me sens coupable.
parce que j'y était dans se collège je voyais se qu'il se passait mais j'était jeune et je ne connaissait pas encore vraiment le harcèlement je ne savais que cela pouvait être si grave et puis je suis quelqu'un de très même trop timide je suis faible et je ne voulais surtout pas m'interposer devant qui que se soit je ne voulait pas de conflit rien alors j'ai tout laissé faire. je n'en parlait pas a ma mère, je pensait que si c'était grave et que si ça dérangeait ma soeur et lui parlerait elle même mais j'vais tord

aujourd'hui j'ai 23 ans et mon projet de vie est de militer contre le harcèlement et je commence donc par se témoignage en m'excusant au profond envers ma soeur

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2 mars 2017 4 02 /03 /mars /2017 07:43
Emilie Monk s'est suicidée après plus de trois ans de harcèlement. Elle avait dix-sept ans. Très bonne élève, passionnée de lecture, elle aimait écrire et tenait un journal. C'était une adolescente très sensible qui militait contre la maltraitance animale.

Ses parents et ses sœurs ont décidé de publier son journal ainsi que leurs témoignages pour lui rendre hommage dans un livre intitulé "Rester fort". Tous les droits d'auteur seront reversés à l'association "Les parents" (qui milite contre les violences scolaires) et à la L214 (contre les maltraitances envers les animaux). Le livre parait aujourd'hui.

Repose en paix, Emilie.
 
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10 octobre 2015 6 10 /10 /octobre /2015 13:11

Voilà. Je m’appelle Séverine et j’ai été harcelée au collège dans les années 90.

A l’époque, personne ne parlait encore de harcèlement. Il se trouve que j’avais une sœur aînée que j’ai toujours admirée pour sa détermination, son sérieux et son côté bosseur. Elle était un peu ‘Hermione Granger’ tandis que j’étais une timide maladive. J’ai été harcelée dans la cour de l’école : insultes, coups de poings, affaires volées, attouchements…

Les fenêtres du lycée donnaient directement sur la cour du collège et à CHAQUE récréation, ma sœur se mettait à la fenêtre et regardait. Le soir, elle me reprochait durement d’avoir été harcelée. Selon elle, si je m’étais trouvée une bonne copine, on n’aurait pas osé s’en prendre à moi.

Le problème était que j’étais paralysée par la peur, trop secouée pour aller vers les autres. Je culpabilisais énormément d’être une ‘sans-amie’ et ma sœur ne faisait que rajouter à ma culpabilité. Elle n’a jamais eu un mot de consolation pour moi, ne m’a jamais dit « ce n’est pas de ta faute » ou « tu mérites mieux que ça ». Le pire, c’était que dans ma petite tête de 11-12 ans, je continuais à la mettre sur un piédestal. Je ne savais pas ce qu’était le harcèlement et je m’imaginais que si on me harcelait, c’était de ma faute.

A la maison, j’étais devenue une ado insupportable (comme tous les ados). Mes parents ne s’inquiétaient que quand ils me voyaient descendre plusieurs barres de chocolat à la suite quand je rentrais à la maison. Ils avaient peur que je devienne grosse. Je ne leur ai jamais dit ce qui se passait dans la cour de récré, et ma sœur non plus ne leur disait rien. Avec le recul, je crois que c’était son côté perfectionniste qui parlait. Elle voulait que je sois capable de tout faire correctement, y compris me débarrasser de ces petits crétins (je suis polie). Ou alors elle avait juste un problème émotionnel.

Les années ont passé, ma sœur est allée étudier ailleurs et mes parents ont appris par hasard pour le harcèlement. Des années plus tard, je ne leur ai toujours pas dit quel rôle ma sœur a joué en détruisant encore plus ma confiance en soi. Je ne dirai pas que c’est la pire sœur au monde : elle m’a aidée plusieurs fois à faire mes devoirs, par exemple. Disons qu’elle a été catastrophique dans ce domaine en particulier, alors qu’à la base, elle avait de bonnes intentions.

Aujourd’hui, je suis une adulte avec un boulot, un appart, une vie à peu près normale… J’ai un suivi psychologique depuis des années mais je vais mieux, et j’ai démoli le piédestal sur lequel j’avais mis ma sœur. Récemment, je lui ai demandé si elle se souvient de son comportement pendant mon harcèlement. Elle m’a reproché de la culpabiliser, ce qui m’a fait me demander si je n’étais pas en train de rêver. Si on m’avait donné une pièce à chaque fois qu’elle m’a culpabilisée, je serais riche ! On se voir rarement, c’est l’entente polie entre elle et moi. Je me demande comment elle réagirait si l’un de ses enfants se trouvait harcelé ou harceleur.

Tout ça pour dire que je ne comprends pas pourquoi les campagnes contre le harcèlement ne montrent jamais les frères et sœurs. Je ne suis sûrement pas la seule personne dont le harcèlement a été aggravé par une sœur ou un frère. Ce serait bien d’éduquer les enfants dans ce domaine.

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31 décembre 2014 3 31 /12 /décembre /2014 14:56

Si vous voulez m’envoyer votre témoignage, je le publierai avec plaisir, qui que vous soyez. Seulement, pour que votre témoignage soit publiable, il doit respecter les règles suivantes :


- Votre témoignage doit avoir trait au harcèlement scolaire et/ou au cyber-harcèlement. Si vous voulez parler d’un autre problème comme le harcèlement au travail ou la violence conjugale, c’est très bien mais il faut s’adresser ailleurs.


- L’orthographe doit être correcte. Je veux bien corriger un ou deux détails mais je n’ai pas le temps de rectifier un texte bourré d’erreurs.


- Si le témoignage est long, il faut le découper en paragraphes. Le lecteur n’aura pas envie de lire un gros pavé.


- On ne pratique pas la délation, même si c’est tentant. Ne citez pas de noms. Les initiales sont autorisées.


- Ce blog respecte la loi. Les liens vers des sites ou pages de téléchargement illégal, de streaming illégal ou de pornographie sont strictement interdits.


- Aucun propos raciste, sexiste, homophobe, discriminatoire ou assimilé n’est accepté.


La responsable se réserve le droit de supprimer tout texte ne respectant pas ces règles.

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1 mai 2014 4 01 /05 /mai /2014 13:12

Bonjour,

Je suis un homme de 40 ans. Durant mon adolescence, j'ai été victime de harcèlement durant à peu près 3 ans au collège.

Le problème est que je suis de grande taille (je mesure 2m13). Le harcèlement a eu lieu principalement au collège, où j'étais régulièrement pris à partie par une bande d'élèves du collège.

Le schéma est classique, j'étais tout seul et personne ne m'aidait. J’étais tout seul, ils étaient dix, je prenais régulièrement des baffes et je me faisais bousculer sans répondre. Cela a eu des conséquences car j'ai été une personne très renfermée durant très longtemps.

J'ai quand même mené ma vie tant bien que mal et j'ai maintenant une maison. C'est là que le destin est intervenu car j'ai acheté cette maison et aussitôt j'ai ressenti une certaine hostilité de la part d'un voisin (insulte à travers la haie, regard en coin...). Je l'ai reconnu assez rapidement car il s'agissait du chef de la bande qui m'avait harcelé au lycée. 30 ans plus tard il reproduit le même schéma, sauf qu'il me fait pitié, car quand ses enfants balancent leurs ballons chez moi, il leur interdit de venir le réclamer, quand je lui dit bonjour il baisse la tête sans rien répondre. En fait je m'aperçois qu'il n'a pas changé et que c'est un malade mental car il se croit toujours au collège.

 

Comme quoi méfiez-vous messieurs les harceleurs, le destin peut réserver des surprises.

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2 décembre 2013 1 02 /12 /décembre /2013 10:34

Bonjour,

 

J'ai été victime d'harcèlement scolaire lorsque j'avais 15 ans (j'en ai 22 aujourd'hui) et je souhaiterais témoigner. Non pas pour faire partager ce  "calvaire" mais pour vous dire comment je m'en suis sortie.

 

J'avais 15 ans. A cette époque, je vivais mal mon adolescence. J'étais mal dans ma peau, je voyais la vie en noir. C'était la grande époque des blogs et je mettais souvent des articles sombres sur ma perception de la vie, si dure parfois.

 

J'ai été prise en grippe par un groupe de filles qui ont utilisé mon nom (à l'époque, les commentaires sur les blogs pouvaient être signés par n'importe qui) pour insulter les filles "populaires" de mon école.

 

Je suis vite devenue la risée de l'école. Un article m'insultant avait même été écrit sur moi. Lorsque j'ai appris cela, j'ai été bouleversée. Le regard des élèves avaient changés, on m'envoyait gratuitement des insultes à la tronche. Les premiers jours ont été terribles...j'avais mal au ventre à l'idée d'aller en classe.

 

Heureusement, j'ai eu la chance d'avoir deux amies qui sont restées près de moi malgré l'opinion général des autres. Après avoir subi en silence et souffert de cette situation, j'ai décidé de changer les choses. J'ai fini par comprendre que, que je fasse les choses dans un sens ou dans l'autre, ils trouveront toujours quelque chose à redire. Alors à quoi bon? Ce jour-là a été mon déclic! Je pouvais faire ce que je voulais, tout ce que je voulais, les autres critiqueraient de toute façon...alors mieux vaut en profiter.

 

A la place de me morfondre sur mon sort, j'ai su prendre avec dérision leurs insultes et critiques. J'ai même été dans la provocation. A cette époque, on me surnommait gothika à cause de mes vêtements et mon maquillage sombre. Un jour je suis venue habillée tout en blanc. J'ai, avec mon amie, alimenter de faux ragots sur moi. Pourquoi? Car ce qu'il disait tenait du faux, de ce que j'avais bien voulu leur faire croire et je me suis beaucoup amusée de cette situation. Au final, lorsqu'on sait se détacher du regard des autres, on touche une liberté de faire qui embellit la vie. Cette période de ma vie, qui aurait dû être un calvaire, et qui l'a été jusqu'à ce déclic, est finalement une des meilleures de mon existence.

 

Aujourd'hui j'aimerais dire à mes "agresseurs" 4 choses:

1) Malgré que je n'ai aucun ressentiment contre eux, j'espère qu'ils comprennent et comprendront que leurs actes peuvent détruire. Que j'ai eu la chance d'être forte mais que ce n'est pas donné à tout le monde.

2) J'aimerais les remercier, car au final ils m'ont libéré d'une vie dictée par les autres. Les remercier car c'est grâce à eux que je suis la fille invincible que je suis aujourd'hui.

3) J'aimerais également dire aux suiveurs que, c'est pas parce que Mme X ou M. Y, populaire du collège, a décidé qu'il faut suivre. Ne soyez pas des moutons car vous risquez d'être leur prochaine cible.

4) J'aimerais aussi leur faire comprendre que, ils ont cru être supérieur à moi et tenir les ficelles. Mais détrompez-vous, c'est toujours moi qui les ais tenues.

 

Voici mes conseils pour les victimes d'harcèlement:

1) Je ne pense pas que nous pouvons (en discutant, en faisant appel au directeur du collège, etc..) changer le comportement de ces personnes. Le changement, il doit venir de vous, il doit se faire dans votre tête. Tant que vous vous poserez en victime, vous en serez une. Ayez le courage de relever la tête. AU final, est-ce si important d'être aimé de personnes si cruelles?

2) Je ne vous conseille ni l'affrontement direct, ni la fuite. L'indifférence est la meilleures des armes. Vivez votre vie comme vous le souhaitez sans prendre garde à leurs critiques et remarques. Faites ce que vous voulez et laissez les frustrées s'acharner si ça leur fait plaisir

3) Ne vous considérez pas comme faible car ce sont eux les faibles. Ceux qui ont besoin d'être entouré pour agir, qui ont besoin de rabaisser les plus faibles pour se sentir supérieur. Vous n'êtes pas inférieur, ils le sont. Puisqu'ils ont besoin de se mettre à plusieurs pour vous faire face. Leurs actes sont ridicules, votre intelligence vous honore.

4) La vie ne s'arrête pas au collège. Il y a des personnes à l'extérieur, des amis qui ne sont pas pollués par des mentalités comme vos agresseurs. Montrez à vos agresseurs qu'ils ne vous atteignent pas et que vous êtes appréciés par d'autres.

 

Le harcèlement scolaire est très douloureux mais ce n'est pas de vous qu'on doit avoir pitié, mais d'eux. Moi aujourd'hui, je sais que je suis supérieure à ces personnes et que, malgré leurs tentatives, ils n'auront jamais le dessus sur moi.

 

J'espère que ce témoignage pourra aider certains d'entre vous, ou faire comprendre aux agresseurs que, malgré leur impression de supériorité, vous êtes faibles. Essayez donc de vous en prendre à égal à vous sans votre horde d'acolytes derrière. Vous ne valez plus rien et j'en ris.

 

Salutations

 

Malorie

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14 avril 2013 7 14 /04 /avril /2013 13:51

A chaque fois que je vous parle d'un enfant qui est mort après avoir été harcelé, j'ai le coeur serré. Cependant, l'histoire de Rehtaeh Parsons est peut-être la pire dont j'ai jamais entendu parler.

 

rehtaeh-parsons.jpg

 

Il y a deux ans, Rehtaeh, alors âgée de quinze ans, se trouvait à une soirée qui a particulièrement mal tourné. En état d'ébriété, à moitié consciente, elle dût subir des actes sexuels de la part de quatre garçons. L'un de ses agresseurs présumés n'a eu aucun scrupule à prendre une photo de la scène et à la publier sur les réseaux sociaux.

 

Pendant des mois, l'adolescente a été la cible d'injures, de quolibets et d'intimidations. Certains camarades de son lycée l'ont traitée de "pute". Sur Internet, les insinuations et les insultes étaient presque quotidiennes. "On ne la laissait jamais tranquille" a expliqué la mère de Rehtaeh Parsons sur la chaîne canadienne CBC. "Ses amis étaient contre elle, des garçons inconnus lui envoyaient des textos et des messages sur Facebook pour lui demander de coucher avec eux puisqu'elle l'avait fait avec leurs copains. Cela ne s'arrêtait jamais".

 

Après un an d’enquête, l’affaire avait été non-classée : pas de charges légales contre les agresseurs de la jeune fille, faute de preuves. Sa mère s’était déclarée « dévastée » et les insultes n’avaient pas cessé. Rehtaeh, qui n'en pouvait plus, s'est pendue. Elle est décédée trois jours après, ce dimanche 7 avril 2013. Son père crie son chagrin.

 

"Je veux que la justice poursuive les garçons qui ont posté les photos", a déclaré la maman de Rehtaeh. "Je ne veux pas que quelqu’un d’autre les poursuive." Nous espérons tous qu'elle obtiendra gain de cause.

 

Repose en paix, Rehtaeh.

 

 

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16 février 2013 6 16 /02 /février /2013 10:56

matteo.jpgCe vendredi 8 février 2013, Mattéo a mis fin à ses jours. Il avait treize ans.

 

Les parents de l'adolescent, qui était en classe de 4e au collège Saint Exupéry à Bourg-Saint-Maurice, avaient déjà porté plainte en 2011 contre deux jeunes de l'établissement qui avaient agressé leur fils dans la cour de récréation, alors qu'il était en 6e.

 

Amateur de rap, Matteo,  retrouvé vendredi après-midi pendu dans sa chambre, avait posté une vidéo sur internet dans laquelle cet adolescent aux cheveux roux exprimait son mal-être. "Il y a aussi la discrimination, oui je le crie fort, j'en ai beaucoup souffert, mais il n'y a pas que moi. La vie est une lutte, il faut résister", peut-on entendre.

Le collégien, dont "on avait repéré les difficultés relationnelles avec ses camarades dès son arrivée au collège, avait fait l'objet d'un accompagnement par l'intermédiaire du conseiller principal d'éducation avec qui il avait noué une relation de confiance", a raconté le directeur de cabinet du rectorat, François Charlon.

La 5e et le début de 4e s'étaient "bien passés", selon le rectorat, jusqu'à ce qu'il y a une quinzaine de jours le jeune garçon reçoive un coup de poing. "Cet événement serait passé inaperçu dans d'autres circonstances", a dit le rectorat.

"Le père avait pris rendez-vous avec le directeur du collège et une sanction avait été infligée à l'auteur du coup", a poursuivi M. Charlon.

Une cellule de soutien psychologique a été mise en place au collège en début de semaine.

 

 

Repose en paix, Matteo

 

 

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18 septembre 2012 2 18 /09 /septembre /2012 11:01

Pour des raisons de sécurité j’ai modifié les nom de personnes et de lieux, car ici seules 2 personnes connaissent mon histoire ce sont celles qui ont tenté de me protéger de leur mieux et je les remercierais jamais assez pour ça sans elles je pense que je ne serais peut être pas là pour raconter mon histoire … D’avance merci à tous ceux qui prendront le temps de lire mon histoire en entier.

 


A l’école primaire tout était normal et calme, il n’y a rien à raconter avant mon entrée au collège de la ville de R.

 

Le cadre général

 

Je rentre au collège de R à 10 ans (j’ai sauté une classe du fait de mes facilités scolaires). Moi, J, 10 ans, 1m 45 pour 28 kg, blanche, blonde, les yeux bleus et surtout 135 de QI je rentre en septembre 1998 au collège ZEP de R petite ville de banlieue comme il existe tant, quartier défavorisé : misère sociale, culturelle et intellectuelle.

 

Mon année de 6e : année la « moins pire ».

 


J’entre donc en 6e dans une classe « normale ». Très vite, mes camarades remarquent mon niveau économique sensiblement supérieur au leur ( je viens de centre bourg et mes parents travaillent tout les 2 et possèdent 1 maison particulière) alors je deviens la cible de demandes incessantes et qui deviennent très vite journalières. Au début, ravie que mes camarades s’intéressent un minimum à moi et me parlent j’accède à leurs demandes sans me rendre compte que je mets le doigt dans un engrenage qui ne transforme vite en racket organisé par des 3e. Dès le 2e trimestre, je suis rackettée journalièrement par une dizaine de 3e. Je me tais car j’ai honte de ne pas de rebeller et puis je me dis l’an prochain ça sera fini ils partent au lycée. L’année se passe ainsi sans grande difficulté. Mes parents croient juste que je perds tout le temps mes affaires, les profs ne voient rien car je veux rien leur montrer et en plus ils s’en moquent.

 


La 5e : une année infernale qui me paraitra bien calme…

 


Pour info générale : En 5e j'ai commencé le latin puis j'ai servi de cobaye pour le grec ancien.

 

Comme dit dans l'intro, j'ai choisi de faire latin pour 2 raisons : 1ère : j'adoooooooore les langues anciennes / 2e je pensais naïvement me retrouver avec les autres latinistes dans la même classe (donc une classe d'intellos moins pénible...). J'aborde donc cette 5e sereinement pensant que les 3e de l'an dernier étaient au lycée et donc que tout redeviendrait normal… J'étais bien naïve… La rumeur de ma « gentillesse » s'est propagée à tout l'établissement si bien que dès les 1ers jours je suis assaillie de « demandes » à réaliser sous peine de passage à tabac... De plus malgré mes espérances les 10 latinistes que nous sommes, sommes éparpillés dans toutes les classes pour « tirer les autres vers le haut » sans voir que c'est eux qui vont nous tirer vers le bas. Le 1er trimestre passe entre racket et peur et je m'attache inconsciemment à ce prof de latin si gentil, si calme... il deviendra l'un de mes plus fervents défenseurs avec sa femme que je ne connais pas encore... Donc je passe de plus en plus de temps avec ce professeur qui ne me traite pas comme une moins que rien. Il me propose de faire une expérience avec le grec ancien dont il est prof également et qu'il souhaiterait enseigner via une section. J'accepte avec enthousiaste. Je l'ai déjà dit mais j'aime les langues anciennes et en plus ça se passe en plus des cours donc moins de temps à passer dehors avec « les autres ». Sans le savoir je viens de donner corps à une nouvelle torture de la part de mes « camarades ».

 

Maintenant en plus de devoir faire face au racket, je dois faire face aux rumeurs (je suis une trainée, je sors avec le prof et j'en passe et des meilleures). En fin de 2e trimestre je décide de me rebeller suite à une sortie au parc Astérix (eh oui) qui s'était très bien passée (nous étions 5 élèves triés sur le volet).


 
C'est là que va débuter mon véritable enfer car tout ceci n'était rien à côté de ce qui m'attend. Au retour des vacances de Pâques, je refuse toute « demande » et donne l'alerte auprès de mes parents. Mes parents réagissent en prenant rendez-vous avec le principal qui ne fait STRICTEMENT RIEN a part dire il faut qu'elle se défende ou c'est des gamineries. Je n'en parle pas à mon prof car je n'ose pas (j'apprendrai plus tard qu'il se doutait de quelque chose).

 

Maintenant je me renferme dans mon silence et ne parlerai de cette histoire qu'à une seule personne bien plus tard. Cependant, mes refus et ma dénonciation entraînent des conséquences : passage régulier à tabac (je suis devenue experte pour cacher les bleus), intensification des rumeurs, vol d'affaires, surnom débile et autres « gamineries ». L'année se termine ainsi et je pars en séjour linguistique loin de la France pour 2 mois. Je ne rentre qu'en Septembre pour l'année de 4e.

 

Mon année de 4e : pas grand chose à signaler sinon que ca va de mal en pis.

 


J'entre en 4e en sachant ce qui m'attend. Je ne suis pas déçue on me remet la même classe avec des profs différents. Heureusement je conserve Mr F. le prof de latin / grec. Les 2 nouveautés sont : 1ère la puberté est passée par là et j'ai maintenant un corps de femme (ça va pas arranger mes affaires) et je commence l'espagnol. Cette 2e chose va me permettre de rencontrer Mme F. la femme de M. F. cette femme va me « redonner la vie » aussi fort que ca puisse paraître si je suis en vie aujourd'hui je lui dois... Mes nouvelles formes de femme vont ajouter la dimension de harcèlement sexuel à mon calvaire... donc ma situation empire... et ça sera comme ca jusqu’à la fin de l'année... Je rentre pas les détails vous les aurez en 3e

 

La 3e : l'enfer tout simplement

 


Je rentre en 3e en sachant que ça va recommencer mais c'est ma dernière année. Je m'accroche mes notes restent à 18. J'espère avoir Mme ou M. F dans plusieurs matières... Je suis exaucée j'ai M. F en français/ latin / grec/ histoire / geo / et prof principal et Mme F en espagnol et anglais. Donc je passe le plus clair de mon temps avec eux... Dès le début de l'année, mes « camarades » démarrent fort. Dans les 15 1ers jours j'ai une fracture de la cheville « pas faite exprès » en sport. 1 mois plus tard c'est au tour de ma clavicule d'avoir un « accident » … Mme F et M. F se doutent de quelque chose, mes parents ne voient rien car je suis douée pour cacher les marques et inventer des histoires. Mme F tente une approche, elle est comme moi (une ancienne harcelée, ancienne danseuse) d'une gentillesse folle, j'ai de bonnes relations avec elle mais ce jour là je lui dirai rien car j'ai honte... 2 mois plus tard, le 18 janvier, je me souviendrai toute ma vie de ce jour là, le pire jour de ma vie... je vais en sport, une fois n'est pas coutume, je suis pas la 1ère partie … je vais vous raconter le pire épisode de ma vie, j'aurais voulu mourir, je pleure en décrivant cette journée maudite...

 

Mes « camarades » m'attrapent et veulent me doucher « pour me laver », ils me déshabillent violemment, je suis nue dans la douche sous le rire et les moqueries de mes tortionnaires. Je vous passe les détails (je suis incapable de les écrire). Après ce calvaire , je suis rouée de coups, puis ils me laissent là. Je me rhabille et file en cours d'espagnol. La prof remarque de suite que quelque chose n'est pas normal. Elle renvoie les élèves, me dit de rester et lui raconter ce qu'il se passe. Elle s'assoit à coté de moi, me passe une couverture autour des épaules, verrouille les portes et éteint la lumière (je saurais plus tard qu'ayant connu le harcèlement scolaire elle a gardé ses réflexes au cas où…) je suis le cas où … Là dans le noir total, je déballe tout : le racket, les coups, les rumeurs et l'épisode précédent.

 

J'ai beaucoup pleuré ce jour-là ce qui ne m'était jamais arrivé devant quelqu'un en dehors de ma famille... j'ai tellement pleuré que je ne pouvais plus m’arrêter. Soudainement elle me prend dans ses bras et me serre en me disant qu'elle est là et je pleure de plus belle. J'ignore combien de temps cela a duré mais elle est restée avec moi jusqu'à ce que je me calme. Entre temps elle avait rallumé la lumière. En reprenant mes esprits je me suis aperçue que je n'étais pas la seule à pleurer... Elle me raccompagne chez moi, veut que j'aille porter plainte, que j'en parle à mes parents : je refuse. Elle garde le secret et invente une histoire pour justifier mon état et mon retour prématuré de l'école accompagnée par une prof. Le lendemain je retourne à l'école et je commence par espagnol. Je sais pas trop comment me comporter au vu de la veille. Le cours se passe sans accroches et Mme F demande à me parler. La elle m'explique 3 choses : elle me raconte son histoire (guère mieux que la mienne) / me dit qu'elle sera toujours là et qu'elle me protégera / me demande de revenir la voir à midi. La matinée se passe. A midi, j'ai un plan d'actions, Mme F va être ma tutrice (dans mon collège il y avait ce système pour les élèves qui le souhaitaient) et à ce titre me garder pendant les récrés et pauses (gros soulagement), je suis désormais dispensée de sport, de musique et de dessin (elle a pris ça sous sa responsabilité) pour « cause de cours de rattrapages » (pour une élève ayant 18 ^^) . 3 semaines plus tard on part en voyage scolaire en Espagne, à la base celui-ci était prévu en hôtel mais finalement j'irai en famille d'accueil (elle et son mari ont une maison en banlieue de S..) ça m'évite de voir mes camarades. Elle m'a protégée au péril de sa carrière durant toute cette année. Elle même a été agressée pour ça mais jamais elle n'a renoncé. Je lui dirais jamais assez MERCI POUR TOUT …

 


Aujourd’hui

 

Aujourd'hui je suis juriste spécialiste en droit pénal en double cursus franco espagnol. Mes cicatrices sont toujours visibles et mes blessures mentales ne se refermeront sans doute jamais. J'ai fait 2 tentatives de suicide ratées de peu grâce à la vigilance de Mme et M. F. Mme F enseigne toujours à R. et continue de me protéger de loin et tient sa promesse d’être toujours là. Je suis la marraine de son fils et je tente de me reconstruire avec son aide, je la protège aussi à ma façon même si elle aime pas ça… Elle est ma meilleure amie, celle qui connaît tout de moi... Aujourd'hui je leur dit MERCI, merci d’être toujours là, merci d'avoir cru en moi, merci d'avoir protégé ma fin d'adolescence et le peu d’innocence qu'il me reste, merci de m'avoir sauvé la vie tout simplement.

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4 mai 2012 5 04 /05 /mai /2012 09:21

Bonjour;

Ces dernières semaines, j'ai eu l'occasion de lire de nombreux témoignages (tous aussi poignants les uns que les autres!!) sur le harcèlement scolaire et cela m'a bouleversée; c'est pourquoi, j'aimerais vous soumettre à mon tour le mien.
D'avance, je vous prie de bien vouloir m'excuser (voilà que je m'excuse à nouveau!! Lol) pour la longueur de mon témoignage. Mais, ce que j'ai à dire me tient vraiment à cœur.

Voici mon témoignage:

J'ai 36 ans bientôt et toute mon enfance et mon adolescence j'ai été le "Caliméro".
Comme j'étais une enfant assez nerveuse, et souvent dans mes rêveries; petite déjà j'étais considérée comme "spéciale", et du coup étais souvent mise à l'écart par mes camarades de classe à l'école primaire. J'étais rarement invitée aux anniversaire, et lorsqu'il fallait faire des travaux en groupe j'étais souvent la dernière choisie.
Mes camarades de classe se moquaient souvent de moi, riaient sous cape. Bref, j'étais souvent seule, ce sans copine!! Les seules fois où j'avais des copines, c'était seulement par intérêt (ex: lorsque notre cerisier regorgeait de cerises; ben là mes "copines" de classe étaient bien contentes d'en profiter). Mais une fois qu'elles avaient obtenu ce qu'elles voulaient, elles me jetaient ensuite sans préavis!!
Déjà à l'époque j'avais cette fâcheuse habitude d'être en quête affective et de m'attacher (trop) facilement aux gens. Du coup, cela me faisait souffrir à chaque fois!!

Durant ces années d'écoles primaire, je n'eus aucun soutien de la part de mes instituteurs; car j'étais également leur bouc-émissaire; de même que mes frères. En effet, comme nous étions une fratrie de 5 enfants (+ un cousin qui suivait après moi) et que nos parents étaient des "babas cools", nous étions différents des autres familles du voisinage. Du coup, nous fûmes durant toutes ces années pris en grippe mes frères et moi!!

Nos instituteurs étaient odieux avec nous. C'étaient les punitions injustifiées, les phrases assassines (ex: un jour, à 8 ans, en pleine leçon de calcul je me trompai. Du coup, la maitresse me rétorqua devant toute la classe: "ça ne m'étonne pas; car tu t'appelles ***** et vous êtes tous barjos dans votre famille!!". Ce, juste pour une erreur lors d'une leçon de calcul mental!! 28 ans plus tard, je me souviens de cette phrase comme si c'était hier!!!), les claques et tirages de cheveux gratuits; etc. Le jeu favoris du directeur (enseignant en classe de CM2) était de nous frapper sur la tête avec son trousseau de clefs, ce pendant que nous passions devant lui pour nous rendre en récréation.

Nos parents n'intervinrent jamais; ce malgré ce que nous leur rapportions mes frères et moi. En fait, je pense que mes parents voulaient surtout éviter de se "faire remarquer", et faisaient ainsi l'autruche!!

- Les années collège:

Au collège; et bien là ce fut pire!! 4 ans de calvaire; même à mon pire ennemi je ne le souhaiterai pour rien au monde!!
Je sais bien que la comparaison n'est pas pareille, mais lorsque je repense à mes 4 années de collège, je ne puis m'empêcher de penser aux rescapés des camps de concentration; ce surtout par le traumatisme que ces 4 années m'ont causé!!

Encore aujourd'hui, soit 20 ans plus tard, je garde des séquelles. Manque de confiance en moi!! Toujours en train de me justifier et de m'excuser!! Sans cesse avec des doutes (comment les gens me perçoivent-ils?? Suis-je une personne bien aux yeux des autres, appréciée?? Etc.)!! Gros moments de spleen où le passé me claque à la gueule et où je me sens la plus nulle et la plus moche de la Terre!! Parfois, je me sens tellement nulle que j'ai envie de disparaitre!! Complexes!! Cette peur de ne pas plaire aux gens et d'être rejetée!! Etc.

Certains ayant vécu de telles choses ont su tirer une force de caractère, ce qui fait qu'aujourd'hui ils arrivent à s'insurger et à dire "NIET!!! On m'a assez maltraité quand j'étais jeune!! Maintenant j'ouvre ma gueule et quand il le faut je tape du poing sur la table!!!". A ces gens-là, je leur tire mon chapeau!!!
Quant à moi, certes quelque part j'ai également acquis une force de caractère (sinon, je ne serais pas là où je suis aujourd'hui; je serais soit à l'asile, soit au cimetière!!) car inconsciemment je voulais m'en sortir et montrer à ceux qui m'ont harcelée (c'est un bien faible mot!!) que j'ai bien réussi ma vie. La "golmon, la mocheté, le monstre, le Zombie (etc.)" a un métier aujourd'hui, un amoureux et une maison!!!
Cependant, je reste une personne fragile émotionnellement, une personne hyper sensible. Et surtout, je continue à m'écraser lorsque les gens me marchent sur les pieds; bref je veux éviter à tout prix les conflits et du coup je continue à me comporter en "victime" que je fus autrefois à l'école!!
Lorsque je vis une situation injuste (le monde du travail, surtout dans les milieux essentiellement féminins, n'est pas dépourvu de méchanceté; croyez-moi!!!), je me revois aussitôt dans la peau de la petite fille humiliée, brimée. Du coup, je n'ose pas m'insurger!!

Bref, je reste le "Caliméro". Comme je fais beaucoup d'autodérision, parfois j'en plaisante. Mais au fond de moi, j'en souffre énormément; et j'ai conscience qu'avoir constamment sa "coquille de Caliméro" sur le dos (afficher un visage fermé, voire triste; ressasser le passé; se plaindre; être en quête de reconnaissance et d'amour de la part des autres) agace et fait fuir la plupart des gens. Sauf ceux qui ont vécu la même chose que nous!!

- 1ier jour d'école:

Dès le premier jour au collège (rentrée des classes en 6ième), j'eus des soucis avec un camarade de classe, car je l'avais soi-disant regardé de travers; il voulut m'attendre à la sortie afin de me casser la gueule.
Bref, joyeuse rentrée des classes!! ça commençait bien!!!

Les premières semaines, mes camarades de classe et des autres classes se contentèrent "simplement" de m'insulter et de me traiter de moche.
Mais les choses se gâtèrent sérieusement lors d'un voyage scolaire qui se déroula au mois d'octobre (soit un peu plus d'un mois après la rentrée de septembre); là ce fut le début de ma descente aux enfers!!

Mes pairs me trouvèrent aussitôt le quolibet suivant: Zombie. Quolibet qui me colla à la peau durant les 4 années de collège, ce même quelques années plus tard lorsque je croisais mes anciens persécuteurs dans la rue.
Pourquoi un tel surnom?? Certainement parce que j'avais (et ai toujours) le teint très pâle et les cheveux blonds, un physique atypique (visage de l'Est pas toujours courant chez nous). De plus, j'étais assez effacée voire même un peu dans la Lune (rêveuse en somme), j'étais très sensible et n'osais pas me défendre. Bref, mes camarades virent de suite en moi une proie facile!!

Lorsque j'entrai au lycée, ça allait nettement mieux. Heureusement, car je ne pense pas que j'aurais supporté encore quelques années d'humiliations et de brimades!!
Au lycée, je fus mieux traitée, mieux acceptée; je pus ainsi me reconstruire un peu. Ce, même si 20 ans après j'ai encore de grosses séquelles psychologiques!!

Au collège plus qu'ailleurs (car période d'adolescence; période loin d'être facile), nous avons ce besoin d'être entouré, d'appartenir à un groupe; bref, d'être intégré. Si vous n'approuvez pas telle pratique, ou telle opinion; et bien vous êtes aussitôt mis sur la touche, et mis dans la case des "mongols" (pour reprendre les termes de l'époque. Notez que je n'ai absolument rien contre les habitants de la Mongolie; lol) et de "ceux avec qui il ne faut absolument pas traîner".

- 4 ans de calvaire !!

Tous les jours pendant ces 4 années de collège (ce durant les jours de classe, en dehors lorsque je croisais mes persécuteurs dans la rue), on me traitait de Zombie, de mocheté, de conne, de golmon (verlan du terme "mongol" qui, employé hautement à tort, désigne une personne handicapée mentale). Bref, j'étais une moins que rien!! On me cassait chaque jour un peu plus davantage!!
Tous les jours je subissais les brimades, les insultes, ce quolibet Zombie et même les coups!!

On me traitait également comme une pestiférée; dès que quelqu'un me touchait, les gens autour ricanaient de dégoût: "bah, tu l'as touchée! Tu as touché ce monstre, tu as touché Zombie!!! Maintenant, tu vas devenir un monstre comme elle!!!".
Parfois, en croisant mes persécuteurs ceux-ci faisaient une croix ("vade retro satanas") avec leurs deux indexs; croix censée dans la mythologie (et les croyances du Moyen-âge) repousser les vampires et les démons!!!

Pourtant; je n'étais pas spécialement grosse, ni trop maigre et pas moche non plus. Bref, aucun trait physique "justifiant" de telles insultes, ni une telle hostilité de la part de mes pairs. Si ce n'est, comme je le disais un peu plus haut, que j'étais très pâle et avais les cheveux blonds.
De toute façon, à partir du moment où physiquement vous êtes "hors norme" (soit trop gros, soit trop maigre, soit trop roux, soit trop blond, soit trop pâle; etc. Bref, trop ceci ou trop cela quoi!!), vous êtes aussitôt pris en grippe puis rejeté!!! Ce, que ce soit à l'école, ou même en milieu professionnel une fois adulte!!
En effet, aujourd'hui dans le monde du travail (ce avec des adultes; et surtout en travaillant exclusivement avec les femmes!!), toute différence (quelle soit physique ou philosophique) est et sera toujours prétexte à la discrimination!!

Les garçons des classes supérieures me disaient sur un ton moqueur (comme si j'étais une demeurée): "t'es belle!! Tu veux sortir avec moi??". Puis, poussaient un rire gras et étaient ensuite encouragés par leurs potes.
Bien sûr, il est bien plus facile de se moquer à plusieurs!!!

Quant aux filles, ces dernières n'étaient pas dépourvues de méchanceté; au contraire, elles étaient même plus vicieuses que leurs homologues masculins!!
Je n'ai pas d'exemples précis illustrant ce que je vivais au quotidien. De toute manière, les insultes, les brimades, les humiliations, les moqueries, les bousculades, les croche-pieds, les boulettes, les crachats, la colle dans les cheveux, les coups même parfois, les intimidations (ex: "si tu dis quoi que ce soit, tu vas voir à la sortie!!!"), les rumeurs; etc. Tout ça était mon lot de tous les jours!!!
Et puis, elles étaient expertes dans la vulgarité; me posant par exemple des questions obscènes qui me retournaient le cœur presque à chaque fois (ex: "dis, t'as déjà niqué? Allez, réponds-nous; t'as déjà niqué?? Et les fellations, t'en as déjà faites??").

Un jour (en 3ième), un garçon (plus âgé que moi et venant d'un autre établissement) m'attendit à la sortie du collège, ce avec un coteau avec lequel il me menaça!!
En fait, c'était une fille de ma classe (faisant partie des pires bourreaux) qui avait raconté des saloperies à mon sujet. Et du coup, ils voulurent tous deux (+ quelques autres personnes dans la bande ce jour-là) se défouler sur moi!!
Après cette agression, je pétai littéralement les plombs (ce en pleurant et en criant). Heureusement qu'une copine (une des rares copines que j'avais) était avec moi ce jour-là; sans quoi je pense que je me serais jetée sous les roues d'un bus!!

On faisait courir des rumeurs dégradantes à mon sujet. Comme, par exemple, que je me lavais pas et que je sentais mauvais. Que je me masturbais en plein cours. Ou alors que les mercredis mon occupation favorite était de chaparder dans les magasins. Bien sûr, tout cela sortait tout bonnement de leur imagination!!
J'avais quelques soi-disant "copines" qui ne me voyaient que par intérêt, ou bien qui attendaient le moment opportun pour m'humilier et se lier ainsi à mes bourreaux. Ces rumeurs leur était donc des prétextes pour me faire la gueule, et passer ensuite dans le camp de mes persécuteurs!!
A chaque fois, je vivais leur trahison comme un énorme coup de poignard en plein cœur.

Un jour (j'étais en 6ième) alors que j'étais en récréation et que des garçons d'une classe supérieure se moquaient de moi.
Ils jouaient avec une balle de tennis qu'ils faisaient (à tour de rôle) rebondir sur un muret.
A un moment donné, un des garçons me balança à toute volée la balle de tennis dans l'œil droit. Sur le coup, je vis 36 chandelles, puis plus rien pendant 2-3 minutes; minutes qui me parurent une éternité!! J'eus vraiment peur (+ la douleur physique) d'être tout d'un coup devenue aveugle!! Face à ce spectacle, les garçons se mirent à rire à gorge déployée. C'était très drôle; en effet!!
Sous mes pleurs (et la peur surtout), une copine d'un de mes frères me porta secours, et m'emmena à l'infirmerie.
Ces garçons furent simplement sermonnés. Ils ne subirent aucune sanction; alors que j'aurais pu perdre mon œil!!
Le lendemain de cette affaire, un des garçons (je crois même que c'était celui qui avait jeté la balle) vint vers moi, l'air faussement penaud (il ne semblait pas plus ennuyé que cela!!) et me demanda de lui pardonner son geste de la veille. Ce que je fis aussitôt.
N'étant pas rancunière de nature, j'ai toujours eu cette fâcheuse habitude d'accepter trop facilement de passer l'éponge!!

Lors du dernier trimestre de 3ième, j'eus un petit ami. Ce dernier n'étudiait pas dans le même établissement que moi.
Comme tout amoureux attentionné, il venait parfois m'attendre à la sortie de l'école.
Et bien, là aussi je me faisais chahuter; parce que j'avais un amoureux!! Mais, n'avais-je pas droit comme les autres d'avoir un chéri??
Là aussi, diverses questions obscènes fusèrent (ex: "tu lui as déjà fait une fellation??"), ainsi que des moqueries!!
De ce fait, je dus demander à mon amoureux de m'attendre ailleurs que devant les grilles du collège. Non, ce n'était absolument pas contre lui (peur qu'il me fasse honte); mais au contraire je voulais le préserver de la méchanceté de mes camarades!!

- En cours d'EPS et de technologie:

Comme beaucoup de victimes, curieusement les cours que j'appréhendais le plus étaient les cours d'EPS et les cours de technologie. J'aimais relativement bien les cours de techno; mais comme le prof nous laissait très libres en classe, cela donnait l'occasion à mes camarades de m'insulter, de se moquer de moi et même de me frapper davantage. Lors des autres cours (français, histoire-géo, maths, sciences, langues; etc.), nous devions nous tenir tranquilles sans quoi les profs sévissaient aussitôt.
J'ai un souvenir particulièrement pénible où, en classe de 4ième et pendant les 2h de cours de techno, une bande de filles s'était acharnée sur moi en me traitant plus bas que terre (insultes, brimades, surnoms humiliants), et en m'assenant par derrière d'énormes claques dans la tête. Et ce sans que le prof s'en aperçoive!! Je me rappelle avoir fini le cours en larmes!!
2 jours après (nous étions alors un jeudi; le mercredi était notre jours de repos), ces filles vinrent vers moi et m'engueulèrent; tout simplement parce qu'en les croisant en ville la veille je ne les avais pas saluées!! J'aurais dû les saluer, après ce qu'elles m'avaient fait vivre 2 jours avant??

En sport j'avais des résultats très médiocres, et pourtant je me démenais comme une dératée à chaque fois. Tous ces efforts acharnés pour ne récolter au mieux qu'à peine la moyenne!! Voilà pourquoi aujourd'hui je suis si allergique au sport, et ne trouve pas la motivation pour m'y mettre enfin.

Là aussi j'étais la cible facile aux injures et aux coups; car là aussi les profs ne nous surveillaient pas beaucoup. De plus, lors des cours d'EPS plusieurs classes étaient réunies; ce qui me faisait plus "d'ennemis" pour me chahuter!!

Lors du choix des équipes, j'étais toujours choisie la dernière. Bien souvent, je me retrouvais dans un groupe; faute de place ailleurs. A ce moment-là, c'était souvent: "oh non, pas elle!! On va encore perdre des points à cause de Zombie, en plus elle est nulle!!!".

Lors des jeux d'équipe (comme au basket ou volley), j'étais souvent assise sur le banc de touche et il m'arrivait même de ne pas jouer de tout le cours d'EPS. Mais cela m'arrangeait plutôt; car déjà je n'aimais pas trop le sport. Mais aussi, cela m'évitait de me faire engueuler sur le terrain ou bien que l'on se moque de moi sur ma façon de courir, de dribler, de jeter la balle; etc. Bref, quoique je fasse je me faisais engueuler ou chahuter!!

En classe de 5ième, nous eûmes tout le second trimestre des cours de tennis; discipline où là aussi je brillai par ma médiocrité.
Ce cours ne m'épargna pas les brimades habituelles, et plusieurs fois je fus en pleurs. Ce qui fait qu'un jour je me mis en tête de me casser le bras, ce afin d'être dispensée d'EPS!!
Quelques jours plus tard, j'étais dans le jardin et tentai de me mettre mon projet à exécution. Ma mère entendant certains bruits, vint à plusieurs reprises et me demanda d'un ai agacé ce que je fabriquais. Bien sûr, comme il n'est pas si facile de se faire mal volontaire (mon but étant ce jour-là de me casser le bras!!), j'abandonnai cette idée et poursuivis les cours de tennis.

Les professeurs m'aimaient bien, mais voyaient en moi une jeune-fille trop sérieuse et triste. Rien d'étonnant, étant donné ce que je subissais tous les jours pendant 4 années de calvaire, voire même après lorsque je croisais mes anciens "bourreaux" dans la rue!!
Il y eut pourtant une prof qui me prit en grippe; une prof d'EPS que j'eus en 6ième; Mme L!! Celle-ci d'emblée ne m'aima pas et me ne défendit jamais contre mes persécuteurs; au contraire elle leur donnait même crédit et c'est moi qui me faisais réprimander!! Heureusement que je ne l'eus qu'une seule année; cette garce!!
A force, moi non plus je ne l'aimais pas et à cause de ses cheveux bouclés et coiffés courts, je la surnommais "caniche". C'était là ma petite vengeance personnelle.

- Soutien de mes parents?

Mes parents; quant à ces derniers ne me soutenaient nullement; au contraire ils me culpabilisaient, me disant que si j'étais traitée ainsi c'était que je le méritais!!! :'o(
De plus, à la maison l'ambiance n'était guère mieux; entre un père ayant des problèmes avec l'alcool qui m'avait également prise en grippe. Un frère aîné qui lui aussi me harcelait (toujours sur mon dos à m'insulter, me donnant des ordres; pendant que lui passait ses journées devant la TV à ne ni bosser, ni faire des études). Une mère souvent absente par son boulot; parfois, je ne la voyais pas pendant plusieurs jours d'affilés.
Bref, au collège je vivais le calvaire, mais à la maison il n'y avait aucun havre de paix!!
Je me rappelle d'ailleurs que l'année de mes 16 ans (année 1992/93) fut la pire de toutes!!!

D'ailleurs, le leitmotiv de mes parents était: "tu te débrouilles!!!". Ils ne se souciaient nullement de notre vie scolaire, n'assistaient jamais aux réunions destinées aux rencontres parents-professeurs, ne supervisaient pas beaucoup nos devoirs que nous devions rédiger à la maison. Les seules fois où ils se manifestaient, c'était pour nous houspiller si nous ramenions une mauvaise note ou un mauvais bulletin trimestriel à la maison!!

Avant d'entrer en 4ième, changer d'établissement n'était pas trop gênant; car les classes de 6ième puis de 5ième suivaient les mêmes programmes (dans la continuité je veux dire), de même que pour les classes de la 4ième et de la 3ième.
De ce fait, je suppliai à plusieurs reprises mes parents de me changer d'établissement avant mon entrée en 4ième; j'étais même prête à aller en pension!!
Mais mes parents refusèrent catégoriquement; me disant que comme j'étais chiante et avais un sale caractère, j'aurais beau changer 100 fois de collège ce serait partout pareil!!

Bref, je signai pour 2 années supplémentaires de calvaire!!!

- La pire année !!

Comme je le disais un peu plus haut, l'année scolaire 92/93 (soit mon année de 3ième) fut la pire de toutes mes années collège.

En 4ième, j'avais une copine dans la classe. Copine à côté de laquelle j'étais toujours assise, avec qui je marchais sur le chemin de l'école, qui me soutenait comme elle pouvait; etc. Bref, elle était pour moi une petite lueur dans ce monde bien gris.
Mais sa sœur aînée (avec qui j'avais été en classe de CM2) aussi me détestait et elle faisait même partie de ces quelques "bourreaux prenant un vil plaisir à me maltraiter". Et pourtant, elle aussi était bouc-émissaire. Mais il faut que vous sachiez que j'étais le bouc-émissaire des autres têtes de turcs!!

Bref, la sœur de ma camarade avec qui je m'entendais bien mettait une grande pression à sa sœur. Ce qui fait qu'au début de la 3ième (soit au mois d'octobre; nous revenions d'un petit voyage scolaire de 2 jours passé à Verdun dans le cadre de notre programme d'histoire), ma copine me fit définitivement la tête, entrant ainsi dans le clan de sa sœur.
Bref, à partir de ce moment elle aussi se mit à se moquer de moi et à me lancer des brimades!!
Je me rappelle que je fus très affectée par cet évènement!!

De ce fait, je passai le reste de l'année scolaire toute seule, désormais sans aucune copine dans la classe, ni aucun soutien. Il y avait bien 2-3 filles sympas qui ne me maltraitaient pas et prenaient parfois ma défense; mais elles ne cherchaient pas spécialement ma compagnie et pour elles je n'étais qu'une simple camarade de classe.

A l'école j'étais toute seule et brimée, mais à la maison l'ambiance n'était pas forcément mieux. Entre mon père qui (souvent sous l'effet de l'alcool) s'en prenait régulièrement à moi, de même que mon frère aîné, et ma mère qui était souvent absente à cause de son travail!!

Ainsi, dès que je rentrais du collège, je m'enfermais dans ma chambre, vissais mon casque de walkman sur les oreilles et écoutais les Chœurs de l'Armée Rouge à plein volume, ou bien d'autres chants russes. C'est cet amour pour la Russie (amour que, curieusement, je développai cette année-là; soit en 92) qui me sauva la vie. De même que la lecture, l'écriture et le dessin!!
En effet, je passais des heures entières à écouter de la musique, à écrire (à cette époque-là dans mon journal intime), à dessiner. Je dévorais les livres que j'empruntais au CDI du collège; même la documentaliste n'en revenait pas.
C'était là mon havre de paix!!
Cependant, parallèlement je m'automutilais et confiais à mon journal intime mon envie de mourir, mais que c'était l'amour que je vouais à la Russie qui m'empêchait de faire des bêtises.

- Solitude récurrente:

Durant ces 4 ans de collège (sauf en 4ième où j'eus cette copine), je fus seule, sans l'aide et le soutien de qui que ce soit, pas même celui de ma famille.
Mes frères certes me défendaient, mais lorsque j'entrai en 4ième ils quittèrent le collège pour aller au lycée, donc par la suite je n'eus plus aucun frère pour me défendre.

Je ne pouvais m'appuyer sur l'aide de personne, ni des adultes (profs, proviseur, CPE; etc.) car si je caftais j'avais ensuite de lourds problèmes par mes pairs (ce pour avoir cafté justement). Ni des camarades, car les 3/4 étaient ligués contre moi.
Plus de la moitié étaient contre moi alors qu'ils ne me connaissaient même pas et ne m'avaient jamais adressé la paroles, mais il fallait faire comme les copains et les copines, sans quoi ils étaient eux-mêmes mis sur la touche!!

A force, je devins totalement soumise, presque résignée; ce ne m'insurgeant nullement contre mes bourreaux. D'ailleurs, je ne pouvais m'insurger car les 3/4 de l'établissement m'avaient prise en grippe, et si je tentais quoi que ce soit, je m'attirais aussitôt des problèmes.
De même que je ne pus me plaindre à aucun adulte (que ce soit un prof, mon professeur principal, le proviseur, la CPE); sinon j'avais aussitôt les représailles, ce pour avoir cafté; et là c'était pire!!

J'adoptais même parfois des attitudes maladroites, "tendant ainsi le bâton pour me faire battre" et incitant ainsi mes camarades à me chahuter. Mais, je ne le faisais pas du tout exprès. C'était ma façon de me protéger!!
Ex: un jour sur le retour de l'école, j'étais avec mon frère jumeau et nous étions en train de parler de tout et de rien.
Tout d'un coup, je croisai J un ancien camarade avec qui j'avais été au CM2 à l'école primaire. J était un garçon très gentil, pas du tout le genre à chercher des embrouilles.
Comme je ne voulais pas qu'il se moque de moi (il ne faisait pas partie de mes persécuteurs, mais sous l'effet de groupe il rigolait parfois sur moi avec ses copains), je me mis à courir de toutes mes forces dans un champ qui se trouvait à ce moment-là, de sorte à ce que ce J ne me voie pas. Personne (ni mon frère, ni J, ni ses copains) ne comprirent quoi que ce soit à mon geste. Quant à mon frère, ce dernier fut encore plus étonné que les autres. Sur le reste du chemin de retour, il me fit la morale en me disant qu'en agissant ainsi, ça ne l'étonnait pas que tout le collège fut après moi.
Il rapporta les l'évènements à ma mère, qui me priva de sortie. Ce, sans nullement à chercher à comprendre mon geste!!

Heureusement qu'il y avait Madame W, l'Assistante Sociale (qui venait dans l'établissement une fois par semaine, soit le vendredi si mes souvenirs sont bons); qui m'écoutait, me conseillait; bref à qui je pouvais me confier comme à une psy. Bref, je pense que si elle n'avait pas été là, j'aurais fait une bêtise!!
De même que c'est l'amour que je vouais à la Russie qui me sauva la vie, et me permit de garder espoir!!

- Automutilation et incompréhension de mes parents:

Je ne commis aucun acte désespéré (tentative de suicide), mais je me scarifiais. Cela passait par les morsures et les coupures sur les bras (à l'aide de cutter, de compas, d'économe de cuisine; etc.) et les cuisses, les griffures au visage et je me donnais des claques et des coups de poing en plein visage.
Bien sûr, je ne faisais rien à la vue des autres (ils auraient été trop contents; et puis ça aurait été une occasion supplémentaire de me traiter de folle!!), mais m'automutilais chez moi en cachette.
Mes parents voyaient bien mes marques (griffures au visage, morsures et coupures aux bras ainsi que sur les cuisses); mais ne disaient jamais rien. C'était comme s'ils ne voyaient rien; ils faisaient l'autruche en quelque sorte!!
Si: parfois ils m'engueulaient!!

Tous les jours, je rentrais en pleurs du collège. Mais au lieu de me demander la raison de mes larmes puis de me réconforter, mes parents m'engueulaient et me culpabilisaient; si on me traitait ainsi c'était que je le méritais!!
Bref; mes larmes et ma tristesse agaçaient fortement mes parents!!
Je ne suis pas encore mère, mais je ne sais pas: si j'avais un enfant qui subirait de telles choses, cela me ferait vraiment mal de le voir ainsi souffrir et de le voir se faire du mal (automutilation). Au lieu de l'engueuler et de le culpabiliser, je le réconforterais du mieux que je pourrais et ferais tout pour le sortir de ce calvaire!!
Or, ce n'était pas du tout le cas avec mes parents; c'est pourquoi au fond de mon âme j'ai encore beaucoup de colère aujourd'hui; qu'ils n'aient rien fait pour me sortir de là!! J'aime mes parents, mais je ne puis m'empêcher de leur en vouloir par rapport à cela!!

Un jour (en 3ième), je me rappelle: j'étais tellement à bout (une fois de plus je venais de me faire insulter et humilier) que sur le chemin du retour je serrai de toutes mes forces mon foulard autour du cou. Il était si serré que je respirais avec difficulté; risquant la syncope à tout moment.
En arrivant à la maison, j'avais le visage tout rouge et tout enflé; j'étais prête à tomber dans les pommes. Mais au lieu de s'inquiéter et surtout de connaître la raison de mon geste, ma mère m'engueula comme du poisson pourri. Ce, comme si j'avais voulu faire mon intéressante, me faire remarquer!!!

2km séparaient le domicile du collège. J'empruntais le chemin 4 fois par jour; soit 8km au total.
Pour s'y rendre, mes frères (puis ma sœur plus tard) prenaient le vélo.
Quant à moi, j'avais également une bicyclette; mais mes camarades crevaient systématiquement les pneus de mon vélo. Ben oui, c'était plus drôle de crever les pneus, plutôt que de simplement les dégonfler!!
Je ne sais pas pourquoi, mais cela arrivait à chaque fois pile un mois après que je reprenne le vélo.

Bien sûr, cela enquiquinait plus qu'autre chose mon père de réparer les crevaisons. Ce qui fait qu'il laissait traîner durant plusieurs mois, et moi pendant ce temps je devais me rendre à pied à l'école. Ce qu'il pleuve, qu'il vente, qu'il gèle ou qu'il fasse froid!!
Il n'était pas question que je prenne le bus!! Quand il faisait trop mauvais, parfois (rarement en fait, car vu que j'avais sans cesse la poisse j'avais trop peur de me faire prendre par les contrôleurs) je fraudais le bus. Mes parents le savaient plus ou moins; d'ailleurs mon père me disait sans cesse que le jour où je me ferais attraper par les contrôleurs, je paierais l'amende moi-même!!
Quand enfin au bout de X mois mon père daignait réparer mon vélo, je n'avais alors qu'un mois de répit, puis PAF je retrouvais ma bicyclette avec les pneus crevés!!

Un jour (là aussi j'étais en 3ième), alors que j'étais chez une copine (j'avais tout de même 2-3 copines; heureusement sinon je n'aurais pas tenu!!), cela avait fortement déplu à un garçon qui était avec nous au collège que je gare mon vélo dans le hall de l'immeuble (lui et ma copine vivaient dans le même immeuble).
Ce qui fait qu'en sortant de l'immeuble, je le croisai et le gars devint tout-à-tout comme hystérique et s'excita sur mon vélo. Ce en donnant d'énormes coups de pied dans le cadre et les roues du vélo. Il était comme possédé!!!
Bien évidemment, après cela mon vélo fut fortement esquinté, et les roues voilées. Bien évidemment, je n'eus aucun réconfort de la part de mes parents en rentrant!!
Je tentai donc de me défendre seule (comme à l'accoutumée d'ailleurs), ce en allant sonner chez les parents de ce garçon. C'est son père (bedonnant et en marcel jauni; c'est à peine s'il n'avait pas la canette de bière à la main) qui m'accueillit sur le pas de la porte. Après mon récit, il se mit tout bonnement à rire puis me rétorqua: "et alors; qu'est-ce que ça peut bien me foutre???".
Bref, je rentrai chez moi déconfite!! Voilà le bel exemple qu'il inculquait à son fils!!!

J'étais le vilain petit canard au collège, et à côté de ça il y avait les filles et les gars hyper populaires, adulés, n'ayant qu'à claquer des doigts pour avoir les garçons/filles à leurs pieds, toujours invité/es aux boums; etc.
Il est vrai que ces personnes populaires et adulées, je les enviais beaucoup et aurais voulu avoir ne serait-ce qu'un 10ième de ce qu'ils avaient!! Et pourtant, c'étaient souvent les pires avec moi.

- Effet de groupe et "vrais tortionnaires":

J'avais les 3/4 du collège à dos; mais la plupart me chahutaient simplement pour faire comme leurs copains ou leurs copines. Il y en avait qui me détestaient, se moquaient de moi; alors que je ne leur avais jamais adressé la parole!!
En fait, si ils ou elles ne faisaient pas comme les autres, ils et elles étaient à leur tour mis sur le banc de touche.

Aujourd'hui, je ne leur tiens aucunement rancune, car je mets leur attitude sur le compte de l'adolescence, de l'âge bête comme on dit. En effet, lorsqu'on est jeune on a ce besoin d'appartenir à un groupe, d'avoir des amis. Je pense que la hantise de tout adolescent est d'être bouc émissaire!!

La plupart au fond n'étaient pas méchants, mais étaient surtout dans l'âge bête et devaient faire comme leurs ami(e)s. Ce afin d'éviter d'être à leur tour rejetés!!
Par contre, il y avait quelques personnes (certaines d'entre elles étaient également des têtes de turcs) qui prenaient un malin plaisir à m'humilier, à m'insulter, à me frapper même. Ces personnes s'acharnaient sur moi, se mettant exprès assises à côté de moi juste pour m'emmerder!!
Parmi ces personnes, il y avait la sœur de C, la copine avec qui j'avais été amie en 4ième et qui me tourna le dos par la suite à cause de sa sœur!! Celle-ci aussi était très virulente vis-à-vis de moi.
Il y eut quelques personnes comme ça, qui me pourrirent littéralement mes années collège!! La nuit, je faisais des cauchemars sur ces personnes, sur mes "tortionnaires" et lorsque je me réveillais j'avais envie de les frapper à mon tour. J'avais des envies de vengeance; vengeance que je ne mis pourtant jamais à exécution!!

Heureusement que j'avais la plupart des profs comme alliés. Ces derniers n'hésitaient pas à réprimander ceux qui m'ennuyaient.
Mais mes profs se sentaient impuissants; ils ne pouvaient pas m'aider davantage car avaient peur que je subisse en retour des représailles.

- Au fil des années et aujourd'hui:

Même si j'ai encore beaucoup de séquelles par rapport à tout ce que j'ai vécu durant ces années collège, je me dis que nous avons tous un retour de bâton à un moment donné ou un autre.

Après avoir quitté le collège et jusqu'en septembre 99, je me faisais encore chahuter lorsque je croisais mes anciens persécuteurs dans la rue. ça allait par quelques moqueries (sur mon physique par exemple, et encourageant leur compagne ou compagnon // qui ne me connaissait pas// de faire pareil), et on continuait à m'appeler Zombie.
Certes, c'était moins terrible qu'au collège, car là ça n'arrivait que quelques fois; alors qu'au collège c'était tous les jours. Mais ça me faisait toujours aussi mal, car cela me rappelait ces 4 années de calvaire passées au collège!!

Au fil des années ces moqueries s'estompèrent, puis je ne subis plus rien fin 99. Ouf !!
Je ne sais pas ce qui mit fin à tout cela; l'éloignement de mes persécuteurs je pense (changement de ville ou de région). Et puis, je pense aussi que c'était la maturité qu'ils avaient gagnée au fil des années!!

Lorsque j'étais au collège, j'enviais beaucoup les personnes (les filles comme les garçons) populaires, les personnes les plus adulées qui avaient tous les mecs ou les filles à leurs pieds.

Quelques années plus tard (lorsque j'avais une 20aine d'années), je croisais parfois quelques unes de ces personnes dans la rue. Certaines détournaient leur tête en me voyant, d'autres me disaient combien j'avais changé, ce avec des yeux envieux.
En effet, ces personnes n'avaient pas forcément bien tourné dans la vie; c'étaient même parfois devenus des cas sociaux (divorcées avec je ne sais combien de gosses, mariées à un beauf violent, au chômage, dans la drogue, ayant fait de la prison, voire la mort pour certains; etc.) et leur beauté s'était estompée au fil des années.
Voilà un juste retour des choses me diriez-vous; mais malgré tout ce que ces personnes m'avaient fait subir au collège cela me faisaient tout de même de la peine.

Il y a 6 ans, alors que je travaillais dans un service de gynécologie, nous rencontrâmes un souci technique. Comme il était déjà tard (l'équipe de nuit n'allait pas tarder à embaucher), nous dûmes faire appel au technicien de l'établissement.

Moins d'une 1/2h plus tard, un jeune homme de moins de 30 ans arriva dans le service, et me fixa immédiatement. Au bout de quelques secondes, il me dit qu'il avait l'impression de m'avoir déjà vue quelque part; comme au collège par exemple.
Moi-même je reconnus aussitôt C, un garçon avec qui j'étais effectivement en 4ième, puis en 3ième. Sur le coup, j'eus un petit mouvement de recul, car il faisait partie jadis de ceux qui me chahutaient.

C me demanda ce que j'étais devenue depuis toutes ces années, et si j'avais gardé des contacts avec des personnes qui avaient été au collège avec nous.
Après que je lui réponde que j'avais gardé des contacts avec 2 personnes, C me dit ceci: "ah, c'est bien ça!!". Puis, ajouta aussitôt: "Tu sais, je repense beaucoup aux années collège et je me rends compte aujourd'hui combien nous étions salauds avec toi et tout ce qu'on t'a fait subir. On est vraiment con quand on est jeune!!!".

Je fus très surprise qu'il me dise cela, mais lui répondis que quand on est jeune, on est surtout dans l'âge bête. Le tout étant de s'en rendre compte plus tard.

Puis, nous échangeâmes 2-3 mots C et moi; nous racontant rapidement nos vies respectives.
De l'ado attardé, C était devenu un beau jeune homme. Qui plus est, il n'avait pas l'air d'être quelqu'un de bête. Il n'avait plus rien à voir avec le C de la classe de 3ième!!
Cet entrevue me fit très plaisir, je ressentis même un certain soulagement. Voilà, je venais de croiser un de mes anciens persécuteurs (pas de ceux ou celles qui m'avaient pourri les années du collège, mais il me chahutait tout de même assez régulièrement ce avec ses autres copains de la classe), et voilà qu'il me demandait pardon!!

Il y a 2 ans environ, par le biais d'un réseau social très connu, O m'envoya une demande d'ajout dans mes contacts. O avait été dans ma classe 2 années de suite, soit en 4ième puis en 3ième. A l'époque du collège, O faisait partie de mes pire bourreaux, de ceux qui me pourrissaient vraiment l'existence.
Sur le coup, je me demandai ce que O voulait bien me vouloir; et je ne pus m'empêcher de penser tout haut: "mais qu'est-ce qu'elle me veut donc, cette connasse?? Ne m'a-t-elle pas assez emmerdée au collège, que maintenant elle veut que je l'ajoute dans mes contacts??".

Quelques jours plus tard, O m'envoya un message privé, ce toujours par le biais de ce réseau social.
Je n'ouvris le message qu'au bout de quelques jours.
Le message disait ceci: "j'aimerais m'excuser pour toutes les horreurs que je t'ai faites subir!!".
Je ne sais pas pourquoi, mais à ce moment-là la colère que je ressentais pour cette fille depuis toutes ces années s'envola; comme si tout d'un coup j'avais pardonné. Je me sentis aussitôt mieux avec moi-même!!

Néanmoins, j'attendis encore 2-3 jours avant de lui répondre. Ben oui, on efface pas des années de brimades et de souffrances comme ça!! Ni tant d'années de rancœur, où je pensais sans cesse à elle avec colère!!
Dans ma réponse, je la remerciai de me demander ainsi pardon et combien cela m'avait touchée.

Puis, nous eûmes plusieurs échanges virtuels O et moi. Dans ses messages, elle me disait combien elle était mal dans sa peau et paumée lorsqu'elle était au collège, et qu'elle aussi avait le bouc émissaire de plusieurs personnes.
Elle m'avoua qu'il y a une 10aine d'années, elle me voyait souvent de loin (à l'époque, lorsque j'avais mon studio je vivais non loin de chez ses parents) et avait même voulu à plusieurs reprises venir me parler, et surtout me demander pardon pour tout ce qu'elle m'avait fait au collège. Seulement, la peur que je ne l'envoie balader l'empêchait de venir à ma rencontre.
De mon côté, je lui répondis que l'adolescence était une période bien ingrate, dans laquelle chacun se cherche et a un besoin d'appartenance à un groupe, ce au risque d'être rejeté.
Les échanges entre O et moi furent très intéressants, et montrèrent surtout combien nous avions mûri toutes les deux!!
Je constatai également que, d'après ce que je pus voir depuis ce réseau social, O était aujourd'hui une femme équilibrée, et pas bête du tout. De plus, O devint par la suite maman.

Voilà 2 beaux exemples, montrant qu'heureusement nous acquérons de la maturité en vieillissant.

Voilà, pour mon témoignage!! Je vous remercie de m'avoir lue.

- En conclusion:

Le harcèlement scolaire (comme toute sorte de harcèlement) est une chose terrible à vivre, et qu'il ne faut surtout pas prendre à la légère. Cela peut laisser des traces indélébiles, cela peut même conduire à la mort!!

Pour ma part, je pense qu'il faudrait prévenir le harcèlement scolaire, ce dès le plus jeune âge. Que ce soit par l'éducation des parents (malheureusement, certains parents n'inculquent pas de bonnes valeurs à leurs enfants!!), mais aussi à l'école par le biais de leçons de morale ou de civisme.
Nous devrions apprendre aux enfants l'acceptation de la différence, à ne pas se moquer des autres!!

Du côtés des victimes, je pense qu'il ne faut pas minimiser les faits. Non, le harcèlement scolaire ce ne sont pas de simples querelles d'enfants ou d'ados. Le harcèlement scolaire peut aller très loin (surtout aujourd'hui avec Internet et les réseaux sociaux qui peuvent faire des dégâts!!) et surtout laisser des cicatrices indélébiles!!

Mais surtout, j'ai un message à dire aux parents: si vous voyez que votre enfant est en souffrance, écoutez-le et surtout ne le culpabilisez pas. Soyez près de lui et tentez de leur sortir de l'enfer qu'est le harcèlement scolaire.
S'il est replié sur lui-même, s'il a des attitudes bizarres parfois, s'il s'automutile, s'il parle de l'envie de mourir; et bien ne prenez surtout pas ses gestes ou ses paroles à la légère!!!

Voilà!!

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