L’un des conseils quand on est confronté.e au harcèlement scolaire consiste à aller voir un psychologue, psychothérapeute ou psychanalyste. Ce simple conseil engendre parfois un refus total. Selon certaines personnes, faire une thérapie serait quelque chose d’inutile ou même un aveu de faiblesse.
Que peut-on répondre à quelqu’un qui vous dit que les psychothérapies ne servent à rien ? Voici quelques pistes :
- Les psys, c’est pour les gens qui sont dangereux et/ou profondément malades.
Non, ça c’est un cliché d’Hollywood. Dans le monde réel, n’importe qui peut profiter d’une thérapie à un moment de sa vie. Et tant que j’y suis, j’aimerais casser un autre cliché d’Hollywood : la plupart des personnes qui ont des maladies mentales ne font de mal à personne et risquent même davantage d’être agressées au cours de leur vie que de mettre autrui en danger.
- J’ai déjà vu un psy et iel a eu des propos déplacés/ je me suis senti.e très mal à l’aise.
C’est vrai que ça peut arriver et dans ce cas, il vaut mieux ne pas y retourner. Vous pouvez très bien aller voir quelqu’un d’autre, un.e spécialiste avec qui vous vous entendriez mieux.
- Je suis LGBT et j’ai peur de tomber sur un psy LGBT-phobe, qui me dirait des trucs culpabilisants.
Oui, et ça se comprend. Pour éviter ce genre de situation, vous pouvez toujours tâter le terrain dès la première séance et ne plus revenir si le contact est mauvais, ou vous renseigner d’abord auprès d’associations LGBT pour obtenir des recommandations.
- C’est la faute de l’autre enfant, je ne vois pas pourquoi ce serait le mien qui irait en thérapie.
Pour son bien-être, tout simplement. Si votre enfant est harcelé.e, iel se confiera peut-être plus facilement à une personne spécialisée. Si on vous a dit que votre enfant harcèle, c’est justement un bon moyen de savoir ce qu’il en est réellement et, s’il y a un problème, de l’aider.
- S’allonger sur un divan, c’est trop chelou.
La plupart des thérapeutes d’aujourd’hui vous demandent de vous asseoir sur une chaise, pas sur un divan. En outre, les thérapeutes pour enfants utilisent des approches ludiques (jouets, dessin…), pas des méthodes intimidantes.
- Je n’ai pas besoin de psychothérapie, j’ai déjà le sport/ la musique/ ma religion/ mon conjoint / mon chien.
L’un n’empêche pas l’autre. Vous pouvez à la fois trouver un exutoire en jouant d’un instrument (par exemple) et faire une thérapie. En outre, demander à votre conjoint.e de vous « guérir » de vos démons n’est pas vraiment une bonne idée : une relation romantique, ça peut être très bien mais ce n’est pas un moyen magique d’effacer un traumatisme.
- Après avoir fait une séance, je ne me suis pas senti.e particulièrement mieux. Je ne vois pas l’intérêt de continuer.
Une thérapie peut prendre des mois, parfois des années. On ne se sent pas forcément mieux au bout d’une séance. À vous de savoir si vous avez envie d’aller mieux sur le long terme.
Les thérapies, ça coûte cher.
Certaines thérapies coûtent cher, c'est vrai, mais d'autres peuvent être remboursées par la sécurité sociale ou par une mutuelle.