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26 avril 2011 2 26 /04 /avril /2011 15:04

Très franchement, je ne sais pas du tout comment je réagirais si j’avais un enfant et si j’apprenais que mon enfant harcèle ses camarades.

 

A défaut de conseils plus personnels, je vous traduis cette page du site anglophone Bullying UK, que je recommande.

 

 

Votre première réaction peut être l’incrédulité. Vous pouvez avoir du mal à croire que votre fils ou fille au comportement correct est accusé(e) de harcèlement.

 

Vous pouvez vous attendre à ce qu’ils le nient.

Mais avant de rejeter cette pensée, écoutez ce que l’école a à vous dire. Les parents se plaignent rarement auprès de l’école dès que le harcèlement commence. Le malheur s’est généralement installé depuis pas mal de temps. Parfois, la cible a dû s’éloigner de l’école à cause de la peur et peut se sentir tellement désemparé(e) qu’il/elle a eu besoin d’une aide médicale.

 

Vous devez prendre au sérieux ce que dit l’école et travailler avec son personnel pour trouver une solution. Il arrive parfois que des gens soient injustement accusés de harcèlement mais une enquête minutieuse devrait le révéler.

 

Sanctions

Les sanctions contre votre enfant peuvent inclure un avertissement, une punition, une exclusion temporaire ou permanence (expulsion). Un incident unique et violent qui met en danger un autre élève peut entrainer une expulsion.

 

Vous pouvez trouver utile de demander une copie de la politique anti-harcèlement de l’école (s’il y en a une) afin de la lire avec votre enfant.

 

 

Conseils personnels : vous pouvez vous promener sur les liens à droite. Ils conduisent vers d’autres sites sur le harcèlement scolaire, que je recommande. Cet article aussi est très intéressant.

 

Prenez le problème au sérieux. Contrairement à ce qu’on croit parfois, le harcèlement entre élèves est un problème grave. Ça n’a rien à voir avec de petites chamailleries.

 

Emmenez votre enfant voir un psy, il n’y a absolument aucun mal à cela, au contraire. Un suivi psychologique peut prendre pas mal de temps mais il s'agit à la fois du bien-être de votre enfant et de ceux des autres.

 

Bon courage !

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9 avril 2011 6 09 /04 /avril /2011 17:45

Bonjour,



J’ai été souffre-douleur de la sixième jusqu’au lycée. C'est-à-dire que rares furent les jours sans craindre, sans avoir peur, sans avoir mal au ventre. Une véritable guerre !

A mon avis, tout commence avec les règles de bonne conduite que l’on nous impose de respecter dès le plus jeune âge : « Ne réponds pas aux profs car ils te grondent pour ton bien», « ne fait pas de mal à tes copains » bref, on nous apprend et nous impose le respect. Le souffre-douleur est le plus souvent honnête avec ces mignons principes que lui imposent ses parents et les autres adultes.
C’est bien là le problème ! Les grands connaissent-ils ce que subissent leurs petits à l’école de leurs camarades de classe, voir de leurs profs ? La réponse est non ! J’en sais quelque chose et donc je signe et je persiste : Non, peu de grands savent ce que subissent les petits.

Quand, je suis arrivé en classe de CE2, ma maitresse me martyrisais quotidiennement quand je faisais quelque chose quelque soit cette chose. Lorsque je faisais un devoir, que je lui rendais la copie et que je ne comprenais pas ce qu’elle tentait de m’expliquer, j’avais le droit à des baffes et elles étaient fortes. Ou bien, elle me traitait de cinglé, moi un môme de huit ans. Comme si l’on est obligé d’être clair d’esprit à cet âge ! Il y avait donc violence physique et verbale agressive sur mineur. Cela suffisait largement pour la suspendre de ses fonctions et je n’en ai pas parlé pendant des années. Pourquoi ? Tout simplement parce que l’on me disait que je méritais ces punitions, qu’elle faisait cela pour mon bien ou que je raconte des conneries et, on me rappelait sans cesse d’obéir scrupuleusement aux règles du respect. On est bel est bien comme à l’armée. Lorsque l’on est un enfant on ne peut que croire ces âneries et on subit en pensant qu’on l’a cherché.

Mes années suivantes en primaires ne se sont pas mal passées mais le souvenir de ce que j’ai subit en CE2 est resté bien présent dans mon esprit jusqu’à aujourd’hui.

De mon entrée au collège jusqu’en classe de troisième, un problème supplémentaire s’est ajouté aux profs : c’était mes collègues de classe.

C’est en effet là que j’ai appris à connaitre les durs à cuire, les caïds, ceux qui dominaient. En général, ce sont eux qui mènent les brimades (garçon d’abord mais les filles s’y joignent). Et peu importe pour les profs que cela se déroule sous leurs yeux car ils se contentent de donner leurs cours et rien d’autre. On se croirait à la Mafia avec les parrains qui dominent parce qu’ils ont plus d’hommes, les autres qui laissent faire car ils sont plus faibles et donc plus influencés et, les autorités corrompues : Là au lieu des flics et des juges, c’étaient les profs. Bref, une véritable Mafia ! Et cela n’a rien à voir avec le romantisme de certains films !

Quelle perte de temps pour le personnel éducatif ! En effet à quoi bon tenter d’enseigner si l’on ne repère pas ce que subissent certains élèves ? Tout ce qu’on tente d’apprendre aux victimes ne leur sert à rien ! Dans la plupart des cas, l’élève souffre-douleur ne réussit pas à obtenir de bons résultats car il manque de confiance en lui-même et il sera donc d’autant plus victime de brimades compte tenu de ses résultats car pour les autres, ses mauvais résultats ne viennent que de lui-même. Il passera pour le con de la classe et subira insultes, moqueries, y compris de certains professeurs, comme si l’on n’avait pas assez à subir des bourreaux ! Tout cela ne fera qu’aggraver son cas (ce que j’ai subit) : Pas d’amélioration des résultats, décrochage scolaire et absentéisme car enfin, entre subir des humiliations à l’école ou rester au chaud à la maison, le choix est vite fait ! Moi, j’ai choisit la maison.

Quel est le quotidien de nombreux souffre-douleurs ?

Lorsque l’on se lève, on a déjà mal au ventre car avant d’être allé se coucher, on n’a pas cessé d’avoir peur de ce qui allait nous arriver le lendemain. Et l’on est traité de peureux ou de fainéant.

Lorsque l’on arrive à proximité de l’établissement, on y entre le plus tard possible pour retarder les premières railleries.

En classe, il y a toujours quelqu’un qui se trouve devant ou derrière ou sur les cotés ou de partout pour vous embêter discrètement sans que le prof intervienne et les autres, voyant ce qui se passe en rigolent. Pire, ils participent à la raillerie.

Pourquoi ne pas demander de l’aide au prof ? Il y a plusieurs réponses :

-On a peur des représailles. On peut toujours recevoir plus d’humiliations durant l’intercours. Moi, ca m’est souvent arrivé et, lorsque le prof du cours suivant arrivait, je me faisais engueuler parce que je bougeais pour me défendre alors que j’étais la victime. Le prof étant plus du coté des bourreaux, l’humiliation était pire et les rires moqueurs étaient plus nombreux et plus intenses.
A ce moment là on est vraiment seul face aux autres puisque même le prof fait partie des bourreaux.

-On a peur d’être insulté de « balance ». En effet, la loi du silence s’impose.

-On sait que si le prof intervient, il ne se contentera que d’un sage rappel au calme, de faire moins de bruit. Est ce vraiment suffisant ?

-On peut être traité de peureux, et être peureux est aux yeux des autres un défaut, un aveu de faiblesse, là ou la loi du plus fort l’emporte.

-On a peur de perdre les rares copains que l’on a. Ils peuvent en effet être influencés par les bourreaux et avoir honte d’être du coté de la victime.

-On ne veut tout simplement pas subir davantage d’humiliations. On en a déjà assez comme ça.

Mais le plus souvent tous ces facteurs se combinent et c’est largement plus efficace que de mettre un sparadrap sur la bouche.



A midi, on évite de manger au self. Mieux vaut être externe ou se planquer à midi pour souffler un peu avant de retourner dans cet enfer car si l’on mange au self, on a le droit aux entartrages, aux insultes : « tiens regardes l’autre con en train de manger. », « Qu’est ce que tu fous à coté de moi, vas y casses toi, tu ne manges pas à coté de moi ! ». Les autres font de même et rigolent haut et fort. L’effet de contagion est là !

Lorsqu’il y a récré il vaut mieux se planquer à un endroit isolé ou l’on ne sera pas repéré, car si l’on s’expose pendant la récré, on sait ce que l’on risque (moqueries, humiliation devant tout le monde…).On le sait car on a est habitué a cela.

La fin de la journée est le meilleur moment car le calvaire prend officiellement fin. Il s’agit de sortir de l’établissement en vitesse si l’on ne veut pas être bousculé ou moqué dans la rue.

Il y a également autre chose de pénible : C’est de voir les autres et surtout les bourreaux réussir à être heureux, à se faire respecter alors qu’ils ne respectent pas les plus fragiles, réussir à draguer alors que les victimes sont tellement fragilisées et tellement dévalorisées qu’elles ne peuvent pas. C’est ainsi une partie importante de la jeunesse sinon essentielle qui est gâchée et ca, les victimes ne l’oublient pas.



Pourquoi ne pas en parler aux parents ?

Lorsque l’on est humilié on a honte de soi même et on se sent dévalorisé. On pense que si l’on en parle aux parents, cela les attristera car ils sont attachés à nous. Pire, on se sentira honteux d’être humilié.



Cela n’est bien sur pas sans conséquences sur la vie adulte car lorsque l’on a été humilié, dévalorisé on n’a plus confiance aux gens, on ne sait pas comment leur parler, on a toujours peur d’être rejeté, et ca arrive assez souvent. L’ancien bouc émissaire risque de le rester encore longtemps et de rester solitaire.



Tout cela marque à vie et l’on aurait tort de ne prendre en compte que les jeunes qui sont souffre-douleurs sur le moment. Il faut également s’occuper de ceux qui ont été souffre-douleur pour faire
en sorte à ce que ce genre de drame ne soit plus qu’une parenthèse dans leur vie.

QUEL IMMENSE GACHIS!



Ces années décrites vont de 1996 à 1999.
Cela a bien sûr des conséquences sur la vie adulte de bien des souffre-douleurs car quand on grandit, notre construction et notre façon d’agir se font sur les rapports que l’on a avec autrui.
Evidemment, il y a les souvenirs qui marquent et l’on se dit que notre vie de jeunesse aurait pu être meilleure et que l’on a perdu des années durant lesquelles on aurait du être heureux. Mais plus encore, hormis ces regrets, on a toujours peur que lorsque l’on commence une relation avec une personne (professionnelle ou amicale ou autre chose), ça recommence. Et bien souvent, ca recommence parce que l’on appréhende nos rapports avec autrui et, pour ne pas prendre ce risque, au lieu de se défendre on reste replié et non offensif. Les autres deviennent ainsi dominants et sans gène.
Bref, ça continue, rien ne change par rapport à la période école. Et puis, sachez qu’il n’y a pas d’âge pour être souffre-douleur.

Actuellement, ce n’est plus le cas pour moi car je suis devenu plus offensif lorsque l’on m’attaque (qu'on vienne me chercher maintenant !) et puis, je maitrise bien le domaine dans lequel je travaille, ce qui fait que je suis �

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29 mars 2011 2 29 /03 /mars /2011 16:43

Je suis une mamie à la retraite. Les mercredis, je garde mes deux petits enfants ainsi que deux petites voisines.
Mercredi dernier, ma petite fille et l'une de mes petites voisines, qui sont toutes les deux en CM2 dans la même école, m'ont raconté ce que l'ensemble des élèves de leur classe, surtout les filles, faisaient subir à l’une de leur camarade et j'ai été scandalisée, catastrophée, épouvantée. C'est inimaginable ! Je ne croyais pas que cela pouvait exister au XXIème siècle !
J'ai élevé mes 4 enfants, j'ai moi-même fait des études assez longues pour une personne de mon âge et je n'ai jamais connu une telle situation ni pour moi-même ni pour mes enfants. Notre monde va de plus en plus mal !

Cette petite élève est apparemment timide, sensible, fragile et introvertie. Aussi deux meneuses ont décidé d'en faire leur bouc-émissaire et l'ensemble de la classe les suit, garçons et filles.
Elle subit humiliations en tous genres, moqueries, insultes… elle est bousculée, tapée dans le dos et dans les jambes... on lui tire les cheveux, on lui vole ses affaires, on les détruit... et surtout elle est complètement isolée, personne ne lui parle, personne ne veut jouer avec elle et elle reste toute seule dans un coin à toutes les récréations. Des filles de la classe inventent des histoires abracadabrantes pour lui faire du tort (du style qu'elle fait pipi dans sa culotte ou qu'elle mange ses crottes de nez...) font courir de fausses rumeurs sur elle (du style qu'elle a déchiré la veste de l'un ou volé la gomme de l'autre...) afin de plaire aux deux meneuses. C'est un enchaînement de violences physiques et verbales.

Les parents de cette jeune fille sont allés trouver l'enseignante ainsi que la directrice de l'école. Ces deux dernières se sont contentées de convoquer les élèves incriminées pendant une récréation pour leur faire une toute petite leçon de morale qui n'a eu strictement aucun effet. A la sortie du bureau de la directrice, les meneuses ont dit aux autres que, non seulement elles n’allaient pas arrêter, mais qu’elles allaient même intensifier leurs actions contre leur victime. En effet, c'est ce qui se passe et ça devient de plus en plus dramatique.

Ma petite fille et ma petite voisine qui n'ont pas voulu entrer dans ce "jeu" pervers et cruel commencent elles aussi à en subir les conséquences néfastes. Lorsqu'elles se rapprochent de leur petite camarade, elles se font à leur tour exclure, insulter, bousculer et dernièrement elles ont reçu quelques coups. La majorité des élèves de CM2 font bloc autour des deux meneuses et les soutiennent en toutes circonstances. Ils vont même jusqu’à mentir effrontément pour les servir si bien que leurs parents se sont rangés à leur tour du côté des harceleuses et de leur famille.

Mon fils qui siège au conseil d’école m'a dit que le harcèlement entre élèves est un phénomène récurrent dans l'école de ma petite fille. Tous les ans cela se reproduit en CM2 (uniquement) avec une nouvelle classe. Chaque fois, c’est une véritable cabale qui est montée contre un élève et sa famille. Mon fils m’a affirmé que, bien sûr, il ne prenait pas part à cette folie mais qu’il se sentait impuissant face à ce problème parce que la directrice elle-même refusait d’en parler et d’en entendre parler.
Cette dernière est proche de la retraite. Elle semble vouloir terminer sa carrière en beauté sans faire de vagues alors elle se montre laxiste et fait un véritable déni de cette situation grave dans son école mais aussi du phénomène en lui-même. Elle prétend que, de tout temps, il y a toujours eu des querelles entre les enfants mais que le harcèlement entre élèves n’existe pas, que c’est une pure invention des médias en quête de sensationnel et de gens en souffrance cherchant à attirer l’attention sur eux.
De plus, elle aurait même une fâcheuse tendance à se ranger du côté du plus fort c’est-à-dire du côté des harceleurs et à faire porter tous les torts sur les victimes. Elle aurait même été vue en train de secouer une élève harcelée et de la disputer en hurlant devant la fenêtre ouverte de son bureau pendant une récréation pour que tous les autres élèves dans la cour l’entendent bien. Elle aurait fait cela sans doute dans le but de dissuader tout autre élève d’aller se plaindre si un jour il devient victime à son tour. Ces faits ont été rapportés par des enfants et malheureusement n'ont jamais pu être prouvés...

Je ne connais rien à ce problème de harcèlement entre élèves et jusqu'à mercredi dernier je ne me sentais même pas concernée. Depuis, j'ai passé la semaine à chercher sur internet des forums, des blogs, des sites traitant ce problème. J'ai l'impression que c'est encore un sujet tabou qui n'est même pas reconnu par le milieu enseignant. De plus, je n'ai trouvé dans ce domaine aucune association de défense et d'aide aux victimes et je pense que ce serait la première chose à faire car les familles de ces élèves harcelés ont bien du mal à se faire entendre et se sentent bien seules face au front qui se forme contre elles.

Mon témoignage ne servira sans doute à rien pourtant j'aimerais qu'il contribue à réveiller les consciences des parents des harceleurs et à faire que ceux-ci recadrent leur progéniture.

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28 mars 2011 1 28 /03 /mars /2011 15:21
  • Bonjour,
    Journaliste au Parisien-Aujourd'hui en France, je prépare une double-page sur le harcèlement à l'école publié demain dans nos colonnes à l'occasion de la sortie d'une étude de l'Unicef sur cette question.
  • Je suis à la recherche de témoins (parents et/ou enfants), idéalement en primaire ou au collège, qui pourraient nous raconter cet après-midi ou ce soir par téléphone les brimades vécues au quotidien.
  • Evidemment, l'anonymat peut être totalement respecté. Je suis joignable au XXXXX. (numéro effacé, appel à témoin terminé) 
  • Merci d'avance.
  • Cordialement.
  • Vincent Mongaillard

 

 

L'article peut être lu dès aujourd'hui, mardi 29 mars 2011 dans Le Parisien, en pages 2 et 3. Merci, Monsieur Mongaillard.

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24 mars 2011 4 24 /03 /mars /2011 17:27

Une émission sur le harcèlement entre élèves à l'école primaire à été diffusée par la radio Europe 1. L'appel à témoins est terminé.

 

Voici le lien. 

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16 mars 2011 3 16 /03 /mars /2011 15:28

Cette pétition, rédigée par le collectif contre le harcèlement scolaire, a pour but de lutter contre ce phénomène. Plus d'informations en cliquant sur le lien ci-dessous.

 

 

 

petition

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4 mars 2011 5 04 /03 /mars /2011 10:02

J’ai remarqué que dans tous les cas de harcèlement qui m’ont été soumis, la même chose se produit : les témoins estiment régulièrement que la cible est plus ou moins coupable lors de l’agression. On blâme l’enfant ou l’adolescent harcelé pour avoir été harcelé. D’ailleurs, j’en ai déjà parlé ici.

 

Le blâme peut prendre des formes diverses. On peut très bien reprocher à l’enfant agressé d’être timide, d’avoir peu d’amis pour le protéger, d’avoir une attitude provocante, de ne pas savoir se défendre, de ne pas ignorer l’agresseur pour qu’il se lasse, de faire des histoires pour peu de choses, etc. Parfois, le reproche est cousu de fil blanc, comme par exemple quand on reproche à un élève de se montrer bruyant alors que d’autres élèves sont nettement plus bruyants. Cependant, c’est une constante qui revient toujours.

 

Et cette attitude de blâme ne se retrouve pas que dans les cas de harcèlement : dans notre société, on a toujours tendance à blâmer les victimes. Notre voisin nous fait savoir qu’on lui a volé sa voiture ? On a peur que la même chose nous arrive et on se rassure en pensant « oh, c’est sa faute à lui, il n’avait qu’à la garer ailleurs, à moi ça ne m’arriverait jamais ». On lit dans les journaux qu’une femme s’est fait violer dans le quartier ? « Mais ça doit être une allumeuse, pourquoi prend-elle le risque de sortir de chez elle en jupe courte après huit heures du soir ? » Et ainsi de suite.

 

Et cette attitude de blâme a un effet pervers : en voyant qu’on la blâme, la victime a tendance à penser qu’effectivement, elle mérite plus ou moins d’être agressée. D’ailleurs, de nos jours, le mot victime est devenu plus ou moins péjoratif : on pense tout de suite à une personne faible, molle, passive, crédule et stupide. Le mot coupable est devenu presque moins insultant. C’est pour cela que sur mon blog, je parle toujours de cible.

 

Mais pourquoi un enfant est-il harcelé plutôt qu’un autre ? Bonne question. D’après ce site (en anglais, partiellement traduit en français ici), les harceleurs visent en priorité des enfants polis et respectueux, qui n’aiment pas la violence et préfèrent résoudre tous les problèmes en dialoguant. Ce sont des qualités que les adultes apprécient énormément chez les enfants et il est vraiment triste que l’on blâme les personnes pacifiques pour avoir des réactions de personnes pacifiques dès que quelqu'un se met à les harceler.

 

Je ne le dirai jamais assez, il n’y a que les gens faibles et stupides qui ressentent le besoin d'agresser. Il est temps qu’on arrête de blâmer les enfants harcelés pour des crimes qu’ils n’ont pas commis.

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20 février 2011 7 20 /02 /février /2011 17:34

couvertureCe livre a été publié par Jean-Pierre Bellon et Bertrand Gardette aux Editions Fabert en 2010. C’est l’un des rares ouvrages traitant du harcèlement scolaire en langue française (ou le seul ?). Moi qui ai un diplôme de traductrice, je me demande si je ne vais pas proposer mes services aux maisons d’édition pour que les Français aient accès aux ouvrages anglophones.

 

Mais je m’égare. Je recommande cet ouvrage, qui est très bien fait (selon moi). Ses auteurs travaillent réellement dans un lycée et ont réellement rencontré de nombreuses personnes concernées par le harcèlement, qu’ils soient cibles, harceleurs ou parents. On y décrit (entre autres) le comportement des acteurs du harcèlement, les conséquences, et des solutions sont proposées. Ce qui est dommage, c’est que pour le moment, rien ne se fait à grande échelle. D’ailleurs, je n’ai même pas trouvé ce bouquin à la Fnac et j’ai dû le commander par internet, comme c’est dommage…

 

Un lien utile, celui du site internet de messieurs Bellon et Gardette :

http://harcelement-entre-eleves.com

 

Allez, bonne lecture...

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1 février 2011 2 01 /02 /février /2011 10:26

Un message qui vient de m'être transmis et que je reproduis ici dans son intégralité:

 

 

 

Bonjour,

Notre collectif tient à vous transmettre la lettre ouverte que nous adressons aux pouvoirs publics sur la question du harcèlement entre élèves (souffre-douleur et bouc émissaire à l’école) Ce sujet est peu traité alors que des campagnes de prévention et même des lois “anti Bullying” existent dans d’autres pays, le “School - bullying», étant l’équivalent de “harcèlement à l’école”.

En France, 1 jeune sur 5 est concerné, c’est pourquoi, nous avons saisi le Ministre de l’Education Nationale, le Ministre de la Santé, la Ministre de la Cohésion sociale, le Président de la HALDE, la Défenseure des Enfants, de façon à ce que des préconisations soient adoptées qui puissent déboucher sur des actions de prévention et de formation de portée nationale dès la rentrée 2011- 2012.

C’est aussi un appel à signatures.

Restant à votre disposition ainsi que les autres membres du collectif pour répondre à toutes vos questions.


Bien cordialement.

Au nom du Collectif contre le harcèlement à l’école

Gabriel GONNET
Réalisateur
g.gonnet@lacathode.org

À Saint Denis, le 26 Janvier 2011

À : Mr le Ministre de l’Education Nationale, Mr le Ministre de la Santé, Mme la Ministre de la Cohésion sociale,
Mr le Président de la HALDE, Mme la Défenseure des Enfants

Nous souhaitons par la présente attirer votre attention sur la question des enfants harcelés à l’école, maltraitance à l’origine des phénomènes de « souffre-douleur » ou de « bouc-émissaire ». Nous saisissons donc vos instances afin de trouver des solutions précises et concrètes pour protéger ces jeunes et l’ensemble de la communauté éducative.

Notre intention est également de sensibiliser l’opinion publique, les médias, les acteurs de la communauté éducative (parents comme enseignants), les politiques et les institutions.

Le phénomène du harcèlement entre pairs dans l’espace scolaire est devenu tellement fréquent qu’on ne peut plus faire mine de l’ignorer… Quelle que soit la sociologie de l’établissement, 15 % des élèves environ (9% en tant que victimes, et 6% en tant qu’auteurs) sont concernés régulièrement par ces phénomènes entre pairs d’humiliations par violences verbales, ou physiques, répétées, insistantes, qui entament la confiance des victimes en l’école, et en eux – mêmes.

Les conséquences sur les souffre-douleur sont désormais bien connues : perte d’estime de soi, repli social, baisse de l’efficience scolaire, refus scolaire (un quart des élèves absents chroniques ne peuvent entrer à l’école parce qu’ils ont peur), phobie sociale, dépression, violence contre soi (conduites à risque et conduites addictives, prises de risques sexuels, tentatives de suicide), violence contre l’autre (les victimes de violence ont près de 5 fois plus de risques de devenir auteur de violences envers les autres).

La « loi du silence » contraint à la fois les victimes et les témoins de ces brimades : on ne fait que peu appel aux adultes, par peur de ne pas être pris au sérieux, et par peur des représailles, mais aussi par un consensus latent qui désigne la victime comme coupable de la situation, ce qui nourrit chez cette dernière un fort sentiment de honte (le sentiment d’être « nul ») qui alimente la marginalisation et réamorce les brimades.

Prévenir ces situations si désastreuses pour les victimes comme pour tout le public scolaire, consiste avant tout à mieux les repérer, à améliorer la qualité des interventions, à valoriser les ressources, mais aussi à mettre en place des dispositifs aptes à briser les enchaînements avant que ces violences ne s’installent, comme inéluctables.

Notre collectif, réunissant des acteurs du champ éducatif mais aussi du soin psychologique et psychiatrique, invite à l’ouverture d’une réflexion nationale sur cette question, afin que la communauté des adultes ne passe plus « à côté » d’un phénomène devenu à la fois banal et grave, pour les souffre – douleur comme pour l’ambiance générale de l’école française.

Nos voisins européens ont déjà obtenu d’importantes avancées dans ce domaine :
- En Norvège, Dan OLWEUS a largement fait connaître le phénomène des brimades à l’école et le terme anglo-saxon de « School-bullying » (harcèlement à l’école) en prônant la formation des enseignants et des programmes de prévention précoce.
- Au Royaume Uni, une loi anti Bullying sanctionne les faits de harcèlement dans l’école, une semaine anti bullying (anti bullying week) a été créée.
- En Belgique et en Suisse, des « kits de prévention » sont mis à la disposition des écoles et des intervenants sociaux, et aux Pays Bas, des politiques de prévention pour un « comportement prosocial ».
- Le Canada a conçu de s programmes spécifiques pour traiter les questions d’« intimidation », et d’« enfants isolés », une journée anti bullying au Canada (anti bullying day) a été créée, appelée « the pink shirt day ».
- L’Australie et les États Unis ont mis en place des actions et des campagnes spécifiques
- L’UNESCO promeut des travaux très aboutis sur la « gestion non violente des conflits ».


La France dispose aussi de tous les éléments pour analyser ce phénomène et en tirer les conséquences, grâce aux travaux d’Eric DEBARBIEUX, de Nicole CATHELINE, de Jean-Pierre BELLON et Bertrand GARDETTE de l’APHEE, d’Eric VERDIER, de Brigitte LIATARD avec MédiActeurs Nouvelle Génération sur la médiation par les pairs, et aux Colloques organisés par l’Association des Psychiatres et des Médecins Scolaire (APSYMED) présidée par le Dr Michel FOUILLET et par Fil Santé Jeunes et Jeunes Violence Ecoute (EPE Ile de France)…

D’autre part, des actions innovantes ont été mises en place dans différentes régions de France : à Clermont Ferrand, Evreux et Louviers, en Seine-Saint-Denis, qui n’ont malheureusement pas été assez soutenues par nos institutions nationales.

Nous vous proposons donc d’organiser, sous votre haut patronage, une consultation nationale permettant que toutes les pistes de solutions soient explorées et débattues et débouchant sur des préconisations précises ; elle pourrait être structurée autour des quatre axes suivants :

1° Diagnostiquer, repérer, dépister le phénomène :
- Inscrire le harcèlement comme une priorité dans la lutte contre les violences par l’institution scolaire, et dans la formation (initiale et continue) des personnels ;
- Former et accompagner des pairs et des référents de proximité, fréquentant l’établissement ou plus âgés (comme les jeunes en service civique).
2° Prendre en compte la souffrance des victimes :
- Créer des lieux ressources, des espaces de parole à leur destination ainsi qu’à celle de leurs proches, et des accompagnements individualisés que les technologies multimédia viendraient renforcer (comme l’aide en ligne).
3° Intervenir auprès des auteurs(es) :
- Intégrer de manière prioritaire le harcèlement dans les violences à combattre dans les instances liées à la vie scolaire (règlement intérieur, CESC, CVL, Heures de Vie Classe, formation des délégués,…)
- Mentionner clairement et concrètement les sanctions sur le plan de la Loi.
4°Mobiliser les tiers :
- Développer les dispositifs de participation active des élèves à la gestion pédagogique et domestique des établissements : conseils au sens des pédagogies coopératives, formation aux exigences du droit, c'est-à-dire mise en œuvre effective des articles 12 à 15 de la Convention Internationale des Droits de l'Enfant.
- Compléter les dispositifs de formation et de régulation interne par des équipes d’intervention académiques, ou par des partenaires extérieurs, appuyées sur la diffusion d’outils pédagogiques sur le plan local et national.

Les résultats de ces consultations donneraient lieu à l’organisation d’un colloque développant les préconisations retenues et annonçant une campagne nationale de prévention à la rentrée scolaire 2011.

Nous tenant à votre disposition pour évoquer plus amplement avec vous ce projet d’envergure, nous vous prions d’accepter, madame, monsieur le Ministre, l’assurance de notre considération respectueuse.


Principe 2 de la déclaration des droits de l’enfant du 20 Novembre 1959:
« L'enfant doit bénéficier d'une protection spéciale et se voir accorder des possibilités et des facilités par l'effet de la loi et par d'autres moyens, afin d'être en mesure de se développer d'une façon saine et normale sur le plan physique, intellectuel, moral, spirituel et social, dans des conditions de liberté et de dignité. Dans l'adoption de lois à cette fin, l'intérêt supérieur de l'enfant doit être la considération déterminante. »













Premiers signataires :



Jean Pierre BELLON et Bertrand GARDETTE, APHEE- Auteurs du livre Harcèlement et brimades entre élèves,

Marie-Françoise BONICEL, Maitre de conférence en Psychologie sociale, Membre du Laboratoire de Psychologie appliquée de Reims : Stress et société
Dr Alain BRACONNIER, Psychanalyste - Centre Albert Binet- Paris
Nicole CATHELINE, CHU Poitiers – auteur du livre le Harcèlement à l'école
Olivier CLERC Ecrivain, Co-auteur de l'ouvrage Ecole changer de cap
Dr Marie Josèphe CHARDRONNET, Médecin scolaire, Membre du bureau d'APSYMED : Association des Psychologues et des Médecins scolaires,
Dr Jean-Jacques CHAVAGNAT, Président du GEPS (Groupement d'Etudes et de Prévention du Suicide)
Henri CHARPENTIER, ancien Directeur de l'IUT de Villetaneuse, Ass. REVEIL,
Dr Roland COUTANCEAU - Ligue Française de Santé Mentale
Bernard DEFRANCE - Défense des Enfants International
Dr Michel FOUILLET - CHU Saint ANNE - Président d'APSYMED
Isabelle GAYRARD, Journaliste
Catherine GIRAUD Psychologue clinicienne à la Maison de Solenn et en grandes écoles d'ingénieurs, membre du bureau d'APSYMED
Gabriel GONNET - Réalisateur - La CATHODE,
Maridjo GRANER Psychologue, Ass. Couple et famille,
Claire HÉBER SUFFRIN, Docteur en Sciences de l'Éducation - Initiatrice des Réseaux d'échanges réciproques de savoir
Georges HERVÉ, Psychologue scolaire - association REVEIL
Jacques LECOMTE, Docteur en Psychologie - Université Paris 10 - Président de l'association Française de Psychologie Positive
Brigitte LIATARD, MediActeurs nouvelle génération
Hubert MONTAGNER, Directeur de recherche INSERM
Edgar MORIN, Sociologue, Philosophe, Ecrivain
Jean Marie MULLER, Philosophe et écrivain auteur de La non-violence en éducation édité par l'UNESCO Jacques NIMIER, Professeur Honoraire de Psychologie Clinique de l'Université de Reins
Laurent OTT, Docteur en philosophie, Chercheur en Travail Social
Marcel RUFO, Pédopsychiatre, Directeur médical de l'Espace Méditerranéen de l'adolescence, CHU Marseille Armen TARPINIAN, Directeur de la Revue Psychologie de la Motivation, coresponsable du site « Ecole changer de cap »
Edith TATAR GODDET – Psychologue, Formatrice, Ass. Temps d'écoute, temps de parole
Eric VERDIER, Psychologue, LFSM : Discriminations, violences et santé

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2 janvier 2011 7 02 /01 /janvier /2011 09:08

Un très bon ami à moi vous présente cette histoire fictive, un exemple de ce qui peut arriver quand il y a harcèlement. Merci beaucoup, Tim.



Il s'appelait Boris, il était intelligent ,épanoui, aimable, toujours prêt à rendre service.


Les deux premières années au collège, tout allait pour le mieux, mais en 4ème les choses se sont gâtées, dans sa classe il y avait des éléments perturbateurs qui ont fait de Boris leur cible numéro 1.

Ils montèrent la moitié de la classe contre lui et même ses copains d'avant se mirent à l'ignorer voir  à le railler. "Pédé, femmelette, va te coiffer aux P... Va te faire foutre" et autres insultes étaient devenues son quotidien. Pendant certains cours il se faisait agresser et certains élèves allaient jusqu'à prendre sa copie et se la faisaient passer pour l'empêcher de remplir son interro.

En 3ème la situation s'aggrava encore car il fut replacé avec ses ennemis malgré des plaintes émanant  de lui, et dès le jour de la rentrée le cauchemar reprit.

Peu de gens s'étonnèrent de la baisse de ses résultats en cours d'année. Arrivé au mois de Mai il n'en pouvait plus et on lui promettait un avenir difficile au lycée.

Un jour ses camarades lui en firent voir de toutes les couleurs, et après les cours ils se dépêchèrent de mener une expédition punitive contre lui car il avait été se plaindre au directeur.

Alors qu'il sortait et qu'il passait près d'un entrepôt, ils lui tendirent une embuscade et Boris se réfugia dans un vieux meuble et il s'y donna la mort. Il ne voulait pas finir une nouvelle fois sous les coups  de ses agresseurs, qu'il croyait décidés à le tuer. Ils trouvèrent son cadavre et s'enfuirent aussitôt, sans rien dire à personne.

Ils n'ont jamais été punis pour ce qu'ils ont fait.

Boris aurait eu 15 la semaine suivante.

Il laisse une famille meurtrie.

Des parents inconsolables.

Une sœur de 12 ans, il était tout pour elle.

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