Bonjour;
Ces dernières semaines, j'ai eu l'occasion de lire de nombreux témoignages (tous aussi poignants les uns que les autres!!) sur le harcèlement scolaire et cela m'a bouleversée; c'est pourquoi, j'aimerais vous soumettre à mon tour le mien.
D'avance, je vous prie de bien vouloir m'excuser (voilà que je m'excuse à nouveau!! Lol) pour la longueur de mon témoignage. Mais, ce que j'ai à dire me tient vraiment à cœur.
Voici mon témoignage:
J'ai 36 ans bientôt et toute mon enfance et mon adolescence j'ai été le "Caliméro".
Comme j'étais une enfant assez nerveuse, et souvent dans mes rêveries; petite déjà j'étais considérée comme "spéciale", et du coup étais souvent mise à l'écart par mes camarades de classe à l'école primaire. J'étais rarement invitée aux anniversaire, et lorsqu'il fallait faire des travaux en groupe j'étais souvent la dernière choisie.
Mes camarades de classe se moquaient souvent de moi, riaient sous cape. Bref, j'étais souvent seule, ce sans copine!! Les seules fois où j'avais des copines, c'était seulement par intérêt (ex: lorsque notre cerisier regorgeait de cerises; ben là mes "copines" de classe étaient bien contentes d'en profiter). Mais une fois qu'elles avaient obtenu ce qu'elles voulaient, elles me jetaient ensuite sans préavis!!
Déjà à l'époque j'avais cette fâcheuse habitude d'être en quête affective et de m'attacher (trop) facilement aux gens. Du coup, cela me faisait souffrir à chaque fois!!
Durant ces années d'écoles primaire, je n'eus aucun soutien de la part de mes instituteurs; car j'étais également leur bouc-émissaire; de même que mes frères. En effet, comme nous étions une fratrie de 5 enfants (+ un cousin qui suivait après moi) et que nos parents étaient des "babas cools", nous étions différents des autres familles du voisinage. Du coup, nous fûmes durant toutes ces années pris en grippe mes frères et moi!!
Nos instituteurs étaient odieux avec nous. C'étaient les punitions injustifiées, les phrases assassines (ex: un jour, à 8 ans, en pleine leçon de calcul je me trompai. Du coup, la maitresse me rétorqua devant toute la classe: "ça ne m'étonne pas; car tu t'appelles ***** et vous êtes tous barjos dans votre famille!!". Ce, juste pour une erreur lors d'une leçon de calcul mental!! 28 ans plus tard, je me souviens de cette phrase comme si c'était hier!!!), les claques et tirages de cheveux gratuits; etc. Le jeu favoris du directeur (enseignant en classe de CM2) était de nous frapper sur la tête avec son trousseau de clefs, ce pendant que nous passions devant lui pour nous rendre en récréation.
Nos parents n'intervinrent jamais; ce malgré ce que nous leur rapportions mes frères et moi. En fait, je pense que mes parents voulaient surtout éviter de se "faire remarquer", et faisaient ainsi l'autruche!!
- Les années collège:
Au collège; et bien là ce fut pire!! 4 ans de calvaire; même à mon pire ennemi je ne le souhaiterai pour rien au monde!!
Je sais bien que la comparaison n'est pas pareille, mais lorsque je repense à mes 4 années de collège, je ne puis m'empêcher de penser aux rescapés des camps de concentration; ce surtout par le traumatisme que ces 4 années m'ont causé!!
Encore aujourd'hui, soit 20 ans plus tard, je garde des séquelles. Manque de confiance en moi!! Toujours en train de me justifier et de m'excuser!! Sans cesse avec des doutes (comment les gens me perçoivent-ils?? Suis-je une personne bien aux yeux des autres, appréciée?? Etc.)!! Gros moments de spleen où le passé me claque à la gueule et où je me sens la plus nulle et la plus moche de la Terre!! Parfois, je me sens tellement nulle que j'ai envie de disparaitre!! Complexes!! Cette peur de ne pas plaire aux gens et d'être rejetée!! Etc.
Certains ayant vécu de telles choses ont su tirer une force de caractère, ce qui fait qu'aujourd'hui ils arrivent à s'insurger et à dire "NIET!!! On m'a assez maltraité quand j'étais jeune!! Maintenant j'ouvre ma gueule et quand il le faut je tape du poing sur la table!!!". A ces gens-là, je leur tire mon chapeau!!!
Quant à moi, certes quelque part j'ai également acquis une force de caractère (sinon, je ne serais pas là où je suis aujourd'hui; je serais soit à l'asile, soit au cimetière!!) car inconsciemment je voulais m'en sortir et montrer à ceux qui m'ont harcelée (c'est un bien faible mot!!) que j'ai bien réussi ma vie. La "golmon, la mocheté, le monstre, le Zombie (etc.)" a un métier aujourd'hui, un amoureux et une maison!!!
Cependant, je reste une personne fragile émotionnellement, une personne hyper sensible. Et surtout, je continue à m'écraser lorsque les gens me marchent sur les pieds; bref je veux éviter à tout prix les conflits et du coup je continue à me comporter en "victime" que je fus autrefois à l'école!!
Lorsque je vis une situation injuste (le monde du travail, surtout dans les milieux essentiellement féminins, n'est pas dépourvu de méchanceté; croyez-moi!!!), je me revois aussitôt dans la peau de la petite fille humiliée, brimée. Du coup, je n'ose pas m'insurger!!
Bref, je reste le "Caliméro". Comme je fais beaucoup d'autodérision, parfois j'en plaisante. Mais au fond de moi, j'en souffre énormément; et j'ai conscience qu'avoir constamment sa "coquille de Caliméro" sur le dos (afficher un visage fermé, voire triste; ressasser le passé; se plaindre; être en quête de reconnaissance et d'amour de la part des autres) agace et fait fuir la plupart des gens. Sauf ceux qui ont vécu la même chose que nous!!
- 1ier jour d'école:
Dès le premier jour au collège (rentrée des classes en 6ième), j'eus des soucis avec un camarade de classe, car je l'avais soi-disant regardé de travers; il voulut m'attendre à la sortie afin de me casser la gueule.
Bref, joyeuse rentrée des classes!! ça commençait bien!!!
Les premières semaines, mes camarades de classe et des autres classes se contentèrent "simplement" de m'insulter et de me traiter de moche.
Mais les choses se gâtèrent sérieusement lors d'un voyage scolaire qui se déroula au mois d'octobre (soit un peu plus d'un mois après la rentrée de septembre); là ce fut le début de ma descente aux enfers!!
Mes pairs me trouvèrent aussitôt le quolibet suivant: Zombie. Quolibet qui me colla à la peau durant les 4 années de collège, ce même quelques années plus tard lorsque je croisais mes anciens persécuteurs dans la rue.
Pourquoi un tel surnom?? Certainement parce que j'avais (et ai toujours) le teint très pâle et les cheveux blonds, un physique atypique (visage de l'Est pas toujours courant chez nous). De plus, j'étais assez effacée voire même un peu dans la Lune (rêveuse en somme), j'étais très sensible et n'osais pas me défendre. Bref, mes camarades virent de suite en moi une proie facile!!
Lorsque j'entrai au lycée, ça allait nettement mieux. Heureusement, car je ne pense pas que j'aurais supporté encore quelques années d'humiliations et de brimades!!
Au lycée, je fus mieux traitée, mieux acceptée; je pus ainsi me reconstruire un peu. Ce, même si 20 ans après j'ai encore de grosses séquelles psychologiques!!
Au collège plus qu'ailleurs (car période d'adolescence; période loin d'être facile), nous avons ce besoin d'être entouré, d'appartenir à un groupe; bref, d'être intégré. Si vous n'approuvez pas telle pratique, ou telle opinion; et bien vous êtes aussitôt mis sur la touche, et mis dans la case des "mongols" (pour reprendre les termes de l'époque. Notez que je n'ai absolument rien contre les habitants de la Mongolie; lol) et de "ceux avec qui il ne faut absolument pas traîner".
- 4 ans de calvaire !!
Tous les jours pendant ces 4 années de collège (ce durant les jours de classe, en dehors lorsque je croisais mes persécuteurs dans la rue), on me traitait de Zombie, de mocheté, de conne, de golmon (verlan du terme "mongol" qui, employé hautement à tort, désigne une personne handicapée mentale). Bref, j'étais une moins que rien!! On me cassait chaque jour un peu plus davantage!!
Tous les jours je subissais les brimades, les insultes, ce quolibet Zombie et même les coups!!
On me traitait également comme une pestiférée; dès que quelqu'un me touchait, les gens autour ricanaient de dégoût: "bah, tu l'as touchée! Tu as touché ce monstre, tu as touché Zombie!!! Maintenant, tu vas devenir un monstre comme elle!!!".
Parfois, en croisant mes persécuteurs ceux-ci faisaient une croix ("vade retro satanas") avec leurs deux indexs; croix censée dans la mythologie (et les croyances du Moyen-âge) repousser les vampires et les démons!!!
Pourtant; je n'étais pas spécialement grosse, ni trop maigre et pas moche non plus. Bref, aucun trait physique "justifiant" de telles insultes, ni une telle hostilité de la part de mes pairs. Si ce n'est, comme je le disais un peu plus haut, que j'étais très pâle et avais les cheveux blonds.
De toute façon, à partir du moment où physiquement vous êtes "hors norme" (soit trop gros, soit trop maigre, soit trop roux, soit trop blond, soit trop pâle; etc. Bref, trop ceci ou trop cela quoi!!), vous êtes aussitôt pris en grippe puis rejeté!!! Ce, que ce soit à l'école, ou même en milieu professionnel une fois adulte!!
En effet, aujourd'hui dans le monde du travail (ce avec des adultes; et surtout en travaillant exclusivement avec les femmes!!), toute différence (quelle soit physique ou philosophique) est et sera toujours prétexte à la discrimination!!
Les garçons des classes supérieures me disaient sur un ton moqueur (comme si j'étais une demeurée): "t'es belle!! Tu veux sortir avec moi??". Puis, poussaient un rire gras et étaient ensuite encouragés par leurs potes.
Bien sûr, il est bien plus facile de se moquer à plusieurs!!!
Quant aux filles, ces dernières n'étaient pas dépourvues de méchanceté; au contraire, elles étaient même plus vicieuses que leurs homologues masculins!!
Je n'ai pas d'exemples précis illustrant ce que je vivais au quotidien. De toute manière, les insultes, les brimades, les humiliations, les moqueries, les bousculades, les croche-pieds, les boulettes, les crachats, la colle dans les cheveux, les coups même parfois, les intimidations (ex: "si tu dis quoi que ce soit, tu vas voir à la sortie!!!"), les rumeurs; etc. Tout ça était mon lot de tous les jours!!!
Et puis, elles étaient expertes dans la vulgarité; me posant par exemple des questions obscènes qui me retournaient le cœur presque à chaque fois (ex: "dis, t'as déjà niqué? Allez, réponds-nous; t'as déjà niqué?? Et les fellations, t'en as déjà faites??").
Un jour (en 3ième), un garçon (plus âgé que moi et venant d'un autre établissement) m'attendit à la sortie du collège, ce avec un coteau avec lequel il me menaça!!
En fait, c'était une fille de ma classe (faisant partie des pires bourreaux) qui avait raconté des saloperies à mon sujet. Et du coup, ils voulurent tous deux (+ quelques autres personnes dans la bande ce jour-là) se défouler sur moi!!
Après cette agression, je pétai littéralement les plombs (ce en pleurant et en criant). Heureusement qu'une copine (une des rares copines que j'avais) était avec moi ce jour-là; sans quoi je pense que je me serais jetée sous les roues d'un bus!!
On faisait courir des rumeurs dégradantes à mon sujet. Comme, par exemple, que je me lavais pas et que je sentais mauvais. Que je me masturbais en plein cours. Ou alors que les mercredis mon occupation favorite était de chaparder dans les magasins. Bien sûr, tout cela sortait tout bonnement de leur imagination!!
J'avais quelques soi-disant "copines" qui ne me voyaient que par intérêt, ou bien qui attendaient le moment opportun pour m'humilier et se lier ainsi à mes bourreaux. Ces rumeurs leur était donc des prétextes pour me faire la gueule, et passer ensuite dans le camp de mes persécuteurs!!
A chaque fois, je vivais leur trahison comme un énorme coup de poignard en plein cœur.
Un jour (j'étais en 6ième) alors que j'étais en récréation et que des garçons d'une classe supérieure se moquaient de moi.
Ils jouaient avec une balle de tennis qu'ils faisaient (à tour de rôle) rebondir sur un muret.
A un moment donné, un des garçons me balança à toute volée la balle de tennis dans l'œil droit. Sur le coup, je vis 36 chandelles, puis plus rien pendant 2-3 minutes; minutes qui me parurent une éternité!! J'eus vraiment peur (+ la douleur physique) d'être tout d'un coup devenue aveugle!! Face à ce spectacle, les garçons se mirent à rire à gorge déployée. C'était très drôle; en effet!!
Sous mes pleurs (et la peur surtout), une copine d'un de mes frères me porta secours, et m'emmena à l'infirmerie.
Ces garçons furent simplement sermonnés. Ils ne subirent aucune sanction; alors que j'aurais pu perdre mon œil!!
Le lendemain de cette affaire, un des garçons (je crois même que c'était celui qui avait jeté la balle) vint vers moi, l'air faussement penaud (il ne semblait pas plus ennuyé que cela!!) et me demanda de lui pardonner son geste de la veille. Ce que je fis aussitôt.
N'étant pas rancunière de nature, j'ai toujours eu cette fâcheuse habitude d'accepter trop facilement de passer l'éponge!!
Lors du dernier trimestre de 3ième, j'eus un petit ami. Ce dernier n'étudiait pas dans le même établissement que moi.
Comme tout amoureux attentionné, il venait parfois m'attendre à la sortie de l'école.
Et bien, là aussi je me faisais chahuter; parce que j'avais un amoureux!! Mais, n'avais-je pas droit comme les autres d'avoir un chéri??
Là aussi, diverses questions obscènes fusèrent (ex: "tu lui as déjà fait une fellation??"), ainsi que des moqueries!!
De ce fait, je dus demander à mon amoureux de m'attendre ailleurs que devant les grilles du collège. Non, ce n'était absolument pas contre lui (peur qu'il me fasse honte); mais au contraire je voulais le préserver de la méchanceté de mes camarades!!
- En cours d'EPS et de technologie:
Comme beaucoup de victimes, curieusement les cours que j'appréhendais le plus étaient les cours d'EPS et les cours de technologie. J'aimais relativement bien les cours de techno; mais comme le prof nous laissait très libres en classe, cela donnait l'occasion à mes camarades de m'insulter, de se moquer de moi et même de me frapper davantage. Lors des autres cours (français, histoire-géo, maths, sciences, langues; etc.), nous devions nous tenir tranquilles sans quoi les profs sévissaient aussitôt.
J'ai un souvenir particulièrement pénible où, en classe de 4ième et pendant les 2h de cours de techno, une bande de filles s'était acharnée sur moi en me traitant plus bas que terre (insultes, brimades, surnoms humiliants), et en m'assenant par derrière d'énormes claques dans la tête. Et ce sans que le prof s'en aperçoive!! Je me rappelle avoir fini le cours en larmes!!
2 jours après (nous étions alors un jeudi; le mercredi était notre jours de repos), ces filles vinrent vers moi et m'engueulèrent; tout simplement parce qu'en les croisant en ville la veille je ne les avais pas saluées!! J'aurais dû les saluer, après ce qu'elles m'avaient fait vivre 2 jours avant??
En sport j'avais des résultats très médiocres, et pourtant je me démenais comme une dératée à chaque fois. Tous ces efforts acharnés pour ne récolter au mieux qu'à peine la moyenne!! Voilà pourquoi aujourd'hui je suis si allergique au sport, et ne trouve pas la motivation pour m'y mettre enfin.
Là aussi j'étais la cible facile aux injures et aux coups; car là aussi les profs ne nous surveillaient pas beaucoup. De plus, lors des cours d'EPS plusieurs classes étaient réunies; ce qui me faisait plus "d'ennemis" pour me chahuter!!
Lors du choix des équipes, j'étais toujours choisie la dernière. Bien souvent, je me retrouvais dans un groupe; faute de place ailleurs. A ce moment-là, c'était souvent: "oh non, pas elle!! On va encore perdre des points à cause de Zombie, en plus elle est nulle!!!".
Lors des jeux d'équipe (comme au basket ou volley), j'étais souvent assise sur le banc de touche et il m'arrivait même de ne pas jouer de tout le cours d'EPS. Mais cela m'arrangeait plutôt; car déjà je n'aimais pas trop le sport. Mais aussi, cela m'évitait de me faire engueuler sur le terrain ou bien que l'on se moque de moi sur ma façon de courir, de dribler, de jeter la balle; etc. Bref, quoique je fasse je me faisais engueuler ou chahuter!!
En classe de 5ième, nous eûmes tout le second trimestre des cours de tennis; discipline où là aussi je brillai par ma médiocrité.
Ce cours ne m'épargna pas les brimades habituelles, et plusieurs fois je fus en pleurs. Ce qui fait qu'un jour je me mis en tête de me casser le bras, ce afin d'être dispensée d'EPS!!
Quelques jours plus tard, j'étais dans le jardin et tentai de me mettre mon projet à exécution. Ma mère entendant certains bruits, vint à plusieurs reprises et me demanda d'un ai agacé ce que je fabriquais. Bien sûr, comme il n'est pas si facile de se faire mal volontaire (mon but étant ce jour-là de me casser le bras!!), j'abandonnai cette idée et poursuivis les cours de tennis.
Les professeurs m'aimaient bien, mais voyaient en moi une jeune-fille trop sérieuse et triste. Rien d'étonnant, étant donné ce que je subissais tous les jours pendant 4 années de calvaire, voire même après lorsque je croisais mes anciens "bourreaux" dans la rue!!
Il y eut pourtant une prof qui me prit en grippe; une prof d'EPS que j'eus en 6ième; Mme L!! Celle-ci d'emblée ne m'aima pas et me ne défendit jamais contre mes persécuteurs; au contraire elle leur donnait même crédit et c'est moi qui me faisais réprimander!! Heureusement que je ne l'eus qu'une seule année; cette garce!!
A force, moi non plus je ne l'aimais pas et à cause de ses cheveux bouclés et coiffés courts, je la surnommais "caniche". C'était là ma petite vengeance personnelle.
- Soutien de mes parents?
Mes parents; quant à ces derniers ne me soutenaient nullement; au contraire ils me culpabilisaient, me disant que si j'étais traitée ainsi c'était que je le méritais!!! :'o(
De plus, à la maison l'ambiance n'était guère mieux; entre un père ayant des problèmes avec l'alcool qui m'avait également prise en grippe. Un frère aîné qui lui aussi me harcelait (toujours sur mon dos à m'insulter, me donnant des ordres; pendant que lui passait ses journées devant la TV à ne ni bosser, ni faire des études). Une mère souvent absente par son boulot; parfois, je ne la voyais pas pendant plusieurs jours d'affilés.
Bref, au collège je vivais le calvaire, mais à la maison il n'y avait aucun havre de paix!!
Je me rappelle d'ailleurs que l'année de mes 16 ans (année 1992/93) fut la pire de toutes!!!
D'ailleurs, le leitmotiv de mes parents était: "tu te débrouilles!!!". Ils ne se souciaient nullement de notre vie scolaire, n'assistaient jamais aux réunions destinées aux rencontres parents-professeurs, ne supervisaient pas beaucoup nos devoirs que nous devions rédiger à la maison. Les seules fois où ils se manifestaient, c'était pour nous houspiller si nous ramenions une mauvaise note ou un mauvais bulletin trimestriel à la maison!!
Avant d'entrer en 4ième, changer d'établissement n'était pas trop gênant; car les classes de 6ième puis de 5ième suivaient les mêmes programmes (dans la continuité je veux dire), de même que pour les classes de la 4ième et de la 3ième.
De ce fait, je suppliai à plusieurs reprises mes parents de me changer d'établissement avant mon entrée en 4ième; j'étais même prête à aller en pension!!
Mais mes parents refusèrent catégoriquement; me disant que comme j'étais chiante et avais un sale caractère, j'aurais beau changer 100 fois de collège ce serait partout pareil!!
Bref, je signai pour 2 années supplémentaires de calvaire!!!
- La pire année !!
Comme je le disais un peu plus haut, l'année scolaire 92/93 (soit mon année de 3ième) fut la pire de toutes mes années collège.
En 4ième, j'avais une copine dans la classe. Copine à côté de laquelle j'étais toujours assise, avec qui je marchais sur le chemin de l'école, qui me soutenait comme elle pouvait; etc. Bref, elle était pour moi une petite lueur dans ce monde bien gris.
Mais sa sœur aînée (avec qui j'avais été en classe de CM2) aussi me détestait et elle faisait même partie de ces quelques "bourreaux prenant un vil plaisir à me maltraiter". Et pourtant, elle aussi était bouc-émissaire. Mais il faut que vous sachiez que j'étais le bouc-émissaire des autres têtes de turcs!!
Bref, la sœur de ma camarade avec qui je m'entendais bien mettait une grande pression à sa sœur. Ce qui fait qu'au début de la 3ième (soit au mois d'octobre; nous revenions d'un petit voyage scolaire de 2 jours passé à Verdun dans le cadre de notre programme d'histoire), ma copine me fit définitivement la tête, entrant ainsi dans le clan de sa sœur.
Bref, à partir de ce moment elle aussi se mit à se moquer de moi et à me lancer des brimades!!
Je me rappelle que je fus très affectée par cet évènement!!
De ce fait, je passai le reste de l'année scolaire toute seule, désormais sans aucune copine dans la classe, ni aucun soutien. Il y avait bien 2-3 filles sympas qui ne me maltraitaient pas et prenaient parfois ma défense; mais elles ne cherchaient pas spécialement ma compagnie et pour elles je n'étais qu'une simple camarade de classe.
A l'école j'étais toute seule et brimée, mais à la maison l'ambiance n'était pas forcément mieux. Entre mon père qui (souvent sous l'effet de l'alcool) s'en prenait régulièrement à moi, de même que mon frère aîné, et ma mère qui était souvent absente à cause de son travail!!
Ainsi, dès que je rentrais du collège, je m'enfermais dans ma chambre, vissais mon casque de walkman sur les oreilles et écoutais les Chœurs de l'Armée Rouge à plein volume, ou bien d'autres chants russes. C'est cet amour pour la Russie (amour que, curieusement, je développai cette année-là; soit en 92) qui me sauva la vie. De même que la lecture, l'écriture et le dessin!!
En effet, je passais des heures entières à écouter de la musique, à écrire (à cette époque-là dans mon journal intime), à dessiner. Je dévorais les livres que j'empruntais au CDI du collège; même la documentaliste n'en revenait pas.
C'était là mon havre de paix!!
Cependant, parallèlement je m'automutilais et confiais à mon journal intime mon envie de mourir, mais que c'était l'amour que je vouais à la Russie qui m'empêchait de faire des bêtises.
- Solitude récurrente:
Durant ces 4 ans de collège (sauf en 4ième où j'eus cette copine), je fus seule, sans l'aide et le soutien de qui que ce soit, pas même celui de ma famille.
Mes frères certes me défendaient, mais lorsque j'entrai en 4ième ils quittèrent le collège pour aller au lycée, donc par la suite je n'eus plus aucun frère pour me défendre.
Je ne pouvais m'appuyer sur l'aide de personne, ni des adultes (profs, proviseur, CPE; etc.) car si je caftais j'avais ensuite de lourds problèmes par mes pairs (ce pour avoir cafté justement). Ni des camarades, car les 3/4 étaient ligués contre moi.
Plus de la moitié étaient contre moi alors qu'ils ne me connaissaient même pas et ne m'avaient jamais adressé la paroles, mais il fallait faire comme les copains et les copines, sans quoi ils étaient eux-mêmes mis sur la touche!!
A force, je devins totalement soumise, presque résignée; ce ne m'insurgeant nullement contre mes bourreaux. D'ailleurs, je ne pouvais m'insurger car les 3/4 de l'établissement m'avaient prise en grippe, et si je tentais quoi que ce soit, je m'attirais aussitôt des problèmes.
De même que je ne pus me plaindre à aucun adulte (que ce soit un prof, mon professeur principal, le proviseur, la CPE); sinon j'avais aussitôt les représailles, ce pour avoir cafté; et là c'était pire!!
J'adoptais même parfois des attitudes maladroites, "tendant ainsi le bâton pour me faire battre" et incitant ainsi mes camarades à me chahuter. Mais, je ne le faisais pas du tout exprès. C'était ma façon de me protéger!!
Ex: un jour sur le retour de l'école, j'étais avec mon frère jumeau et nous étions en train de parler de tout et de rien.
Tout d'un coup, je croisai J un ancien camarade avec qui j'avais été au CM2 à l'école primaire. J était un garçon très gentil, pas du tout le genre à chercher des embrouilles.
Comme je ne voulais pas qu'il se moque de moi (il ne faisait pas partie de mes persécuteurs, mais sous l'effet de groupe il rigolait parfois sur moi avec ses copains), je me mis à courir de toutes mes forces dans un champ qui se trouvait à ce moment-là, de sorte à ce que ce J ne me voie pas. Personne (ni mon frère, ni J, ni ses copains) ne comprirent quoi que ce soit à mon geste. Quant à mon frère, ce dernier fut encore plus étonné que les autres. Sur le reste du chemin de retour, il me fit la morale en me disant qu'en agissant ainsi, ça ne l'étonnait pas que tout le collège fut après moi.
Il rapporta les l'évènements à ma mère, qui me priva de sortie. Ce, sans nullement à chercher à comprendre mon geste!!
Heureusement qu'il y avait Madame W, l'Assistante Sociale (qui venait dans l'établissement une fois par semaine, soit le vendredi si mes souvenirs sont bons); qui m'écoutait, me conseillait; bref à qui je pouvais me confier comme à une psy. Bref, je pense que si elle n'avait pas été là, j'aurais fait une bêtise!!
De même que c'est l'amour que je vouais à la Russie qui me sauva la vie, et me permit de garder espoir!!
- Automutilation et incompréhension de mes parents:
Je ne commis aucun acte désespéré (tentative de suicide), mais je me scarifiais. Cela passait par les morsures et les coupures sur les bras (à l'aide de cutter, de compas, d'économe de cuisine; etc.) et les cuisses, les griffures au visage et je me donnais des claques et des coups de poing en plein visage.
Bien sûr, je ne faisais rien à la vue des autres (ils auraient été trop contents; et puis ça aurait été une occasion supplémentaire de me traiter de folle!!), mais m'automutilais chez moi en cachette.
Mes parents voyaient bien mes marques (griffures au visage, morsures et coupures aux bras ainsi que sur les cuisses); mais ne disaient jamais rien. C'était comme s'ils ne voyaient rien; ils faisaient l'autruche en quelque sorte!!
Si: parfois ils m'engueulaient!!
Tous les jours, je rentrais en pleurs du collège. Mais au lieu de me demander la raison de mes larmes puis de me réconforter, mes parents m'engueulaient et me culpabilisaient; si on me traitait ainsi c'était que je le méritais!!
Bref; mes larmes et ma tristesse agaçaient fortement mes parents!!
Je ne suis pas encore mère, mais je ne sais pas: si j'avais un enfant qui subirait de telles choses, cela me ferait vraiment mal de le voir ainsi souffrir et de le voir se faire du mal (automutilation). Au lieu de l'engueuler et de le culpabiliser, je le réconforterais du mieux que je pourrais et ferais tout pour le sortir de ce calvaire!!
Or, ce n'était pas du tout le cas avec mes parents; c'est pourquoi au fond de mon âme j'ai encore beaucoup de colère aujourd'hui; qu'ils n'aient rien fait pour me sortir de là!! J'aime mes parents, mais je ne puis m'empêcher de leur en vouloir par rapport à cela!!
Un jour (en 3ième), je me rappelle: j'étais tellement à bout (une fois de plus je venais de me faire insulter et humilier) que sur le chemin du retour je serrai de toutes mes forces mon foulard autour du cou. Il était si serré que je respirais avec difficulté; risquant la syncope à tout moment.
En arrivant à la maison, j'avais le visage tout rouge et tout enflé; j'étais prête à tomber dans les pommes. Mais au lieu de s'inquiéter et surtout de connaître la raison de mon geste, ma mère m'engueula comme du poisson pourri. Ce, comme si j'avais voulu faire mon intéressante, me faire remarquer!!!
2km séparaient le domicile du collège. J'empruntais le chemin 4 fois par jour; soit 8km au total.
Pour s'y rendre, mes frères (puis ma sœur plus tard) prenaient le vélo.
Quant à moi, j'avais également une bicyclette; mais mes camarades crevaient systématiquement les pneus de mon vélo. Ben oui, c'était plus drôle de crever les pneus, plutôt que de simplement les dégonfler!!
Je ne sais pas pourquoi, mais cela arrivait à chaque fois pile un mois après que je reprenne le vélo.
Bien sûr, cela enquiquinait plus qu'autre chose mon père de réparer les crevaisons. Ce qui fait qu'il laissait traîner durant plusieurs mois, et moi pendant ce temps je devais me rendre à pied à l'école. Ce qu'il pleuve, qu'il vente, qu'il gèle ou qu'il fasse froid!!
Il n'était pas question que je prenne le bus!! Quand il faisait trop mauvais, parfois (rarement en fait, car vu que j'avais sans cesse la poisse j'avais trop peur de me faire prendre par les contrôleurs) je fraudais le bus. Mes parents le savaient plus ou moins; d'ailleurs mon père me disait sans cesse que le jour où je me ferais attraper par les contrôleurs, je paierais l'amende moi-même!!
Quand enfin au bout de X mois mon père daignait réparer mon vélo, je n'avais alors qu'un mois de répit, puis PAF je retrouvais ma bicyclette avec les pneus crevés!!
Un jour (là aussi j'étais en 3ième), alors que j'étais chez une copine (j'avais tout de même 2-3 copines; heureusement sinon je n'aurais pas tenu!!), cela avait fortement déplu à un garçon qui était avec nous au collège que je gare mon vélo dans le hall de l'immeuble (lui et ma copine vivaient dans le même immeuble).
Ce qui fait qu'en sortant de l'immeuble, je le croisai et le gars devint tout-à-tout comme hystérique et s'excita sur mon vélo. Ce en donnant d'énormes coups de pied dans le cadre et les roues du vélo. Il était comme possédé!!!
Bien évidemment, après cela mon vélo fut fortement esquinté, et les roues voilées. Bien évidemment, je n'eus aucun réconfort de la part de mes parents en rentrant!!
Je tentai donc de me défendre seule (comme à l'accoutumée d'ailleurs), ce en allant sonner chez les parents de ce garçon. C'est son père (bedonnant et en marcel jauni; c'est à peine s'il n'avait pas la canette de bière à la main) qui m'accueillit sur le pas de la porte. Après mon récit, il se mit tout bonnement à rire puis me rétorqua: "et alors; qu'est-ce que ça peut bien me foutre???".
Bref, je rentrai chez moi déconfite!! Voilà le bel exemple qu'il inculquait à son fils!!!
J'étais le vilain petit canard au collège, et à côté de ça il y avait les filles et les gars hyper populaires, adulés, n'ayant qu'à claquer des doigts pour avoir les garçons/filles à leurs pieds, toujours invité/es aux boums; etc.
Il est vrai que ces personnes populaires et adulées, je les enviais beaucoup et aurais voulu avoir ne serait-ce qu'un 10ième de ce qu'ils avaient!! Et pourtant, c'étaient souvent les pires avec moi.
- Effet de groupe et "vrais tortionnaires":
J'avais les 3/4 du collège à dos; mais la plupart me chahutaient simplement pour faire comme leurs copains ou leurs copines. Il y en avait qui me détestaient, se moquaient de moi; alors que je ne leur avais jamais adressé la parole!!
En fait, si ils ou elles ne faisaient pas comme les autres, ils et elles étaient à leur tour mis sur le banc de touche.
Aujourd'hui, je ne leur tiens aucunement rancune, car je mets leur attitude sur le compte de l'adolescence, de l'âge bête comme on dit. En effet, lorsqu'on est jeune on a ce besoin d'appartenir à un groupe, d'avoir des amis. Je pense que la hantise de tout adolescent est d'être bouc émissaire!!
La plupart au fond n'étaient pas méchants, mais étaient surtout dans l'âge bête et devaient faire comme leurs ami(e)s. Ce afin d'éviter d'être à leur tour rejetés!!
Par contre, il y avait quelques personnes (certaines d'entre elles étaient également des têtes de turcs) qui prenaient un malin plaisir à m'humilier, à m'insulter, à me frapper même. Ces personnes s'acharnaient sur moi, se mettant exprès assises à côté de moi juste pour m'emmerder!!
Parmi ces personnes, il y avait la sœur de C, la copine avec qui j'avais été amie en 4ième et qui me tourna le dos par la suite à cause de sa sœur!! Celle-ci aussi était très virulente vis-à-vis de moi.
Il y eut quelques personnes comme ça, qui me pourrirent littéralement mes années collège!! La nuit, je faisais des cauchemars sur ces personnes, sur mes "tortionnaires" et lorsque je me réveillais j'avais envie de les frapper à mon tour. J'avais des envies de vengeance; vengeance que je ne mis pourtant jamais à exécution!!
Heureusement que j'avais la plupart des profs comme alliés. Ces derniers n'hésitaient pas à réprimander ceux qui m'ennuyaient.
Mais mes profs se sentaient impuissants; ils ne pouvaient pas m'aider davantage car avaient peur que je subisse en retour des représailles.
- Au fil des années et aujourd'hui:
Même si j'ai encore beaucoup de séquelles par rapport à tout ce que j'ai vécu durant ces années collège, je me dis que nous avons tous un retour de bâton à un moment donné ou un autre.
Après avoir quitté le collège et jusqu'en septembre 99, je me faisais encore chahuter lorsque je croisais mes anciens persécuteurs dans la rue. ça allait par quelques moqueries (sur mon physique par exemple, et encourageant leur compagne ou compagnon // qui ne me connaissait pas// de faire pareil), et on continuait à m'appeler Zombie.
Certes, c'était moins terrible qu'au collège, car là ça n'arrivait que quelques fois; alors qu'au collège c'était tous les jours. Mais ça me faisait toujours aussi mal, car cela me rappelait ces 4 années de calvaire passées au collège!!
Au fil des années ces moqueries s'estompèrent, puis je ne subis plus rien fin 99. Ouf !!
Je ne sais pas ce qui mit fin à tout cela; l'éloignement de mes persécuteurs je pense (changement de ville ou de région). Et puis, je pense aussi que c'était la maturité qu'ils avaient gagnée au fil des années!!
Lorsque j'étais au collège, j'enviais beaucoup les personnes (les filles comme les garçons) populaires, les personnes les plus adulées qui avaient tous les mecs ou les filles à leurs pieds.
Quelques années plus tard (lorsque j'avais une 20aine d'années), je croisais parfois quelques unes de ces personnes dans la rue. Certaines détournaient leur tête en me voyant, d'autres me disaient combien j'avais changé, ce avec des yeux envieux.
En effet, ces personnes n'avaient pas forcément bien tourné dans la vie; c'étaient même parfois devenus des cas sociaux (divorcées avec je ne sais combien de gosses, mariées à un beauf violent, au chômage, dans la drogue, ayant fait de la prison, voire la mort pour certains; etc.) et leur beauté s'était estompée au fil des années.
Voilà un juste retour des choses me diriez-vous; mais malgré tout ce que ces personnes m'avaient fait subir au collège cela me faisaient tout de même de la peine.
Il y a 6 ans, alors que je travaillais dans un service de gynécologie, nous rencontrâmes un souci technique. Comme il était déjà tard (l'équipe de nuit n'allait pas tarder à embaucher), nous dûmes faire appel au technicien de l'établissement.
Moins d'une 1/2h plus tard, un jeune homme de moins de 30 ans arriva dans le service, et me fixa immédiatement. Au bout de quelques secondes, il me dit qu'il avait l'impression de m'avoir déjà vue quelque part; comme au collège par exemple.
Moi-même je reconnus aussitôt C, un garçon avec qui j'étais effectivement en 4ième, puis en 3ième. Sur le coup, j'eus un petit mouvement de recul, car il faisait partie jadis de ceux qui me chahutaient.
C me demanda ce que j'étais devenue depuis toutes ces années, et si j'avais gardé des contacts avec des personnes qui avaient été au collège avec nous.
Après que je lui réponde que j'avais gardé des contacts avec 2 personnes, C me dit ceci: "ah, c'est bien ça!!". Puis, ajouta aussitôt: "Tu sais, je repense beaucoup aux années collège et je me rends compte aujourd'hui combien nous étions salauds avec toi et tout ce qu'on t'a fait subir. On est vraiment con quand on est jeune!!!".
Je fus très surprise qu'il me dise cela, mais lui répondis que quand on est jeune, on est surtout dans l'âge bête. Le tout étant de s'en rendre compte plus tard.
Puis, nous échangeâmes 2-3 mots C et moi; nous racontant rapidement nos vies respectives.
De l'ado attardé, C était devenu un beau jeune homme. Qui plus est, il n'avait pas l'air d'être quelqu'un de bête. Il n'avait plus rien à voir avec le C de la classe de 3ième!!
Cet entrevue me fit très plaisir, je ressentis même un certain soulagement. Voilà, je venais de croiser un de mes anciens persécuteurs (pas de ceux ou celles qui m'avaient pourri les années du collège, mais il me chahutait tout de même assez régulièrement ce avec ses autres copains de la classe), et voilà qu'il me demandait pardon!!
Il y a 2 ans environ, par le biais d'un réseau social très connu, O m'envoya une demande d'ajout dans mes contacts. O avait été dans ma classe 2 années de suite, soit en 4ième puis en 3ième. A l'époque du collège, O faisait partie de mes pire bourreaux, de ceux qui me pourrissaient vraiment l'existence.
Sur le coup, je me demandai ce que O voulait bien me vouloir; et je ne pus m'empêcher de penser tout haut: "mais qu'est-ce qu'elle me veut donc, cette connasse?? Ne m'a-t-elle pas assez emmerdée au collège, que maintenant elle veut que je l'ajoute dans mes contacts??".
Quelques jours plus tard, O m'envoya un message privé, ce toujours par le biais de ce réseau social.
Je n'ouvris le message qu'au bout de quelques jours.
Le message disait ceci: "j'aimerais m'excuser pour toutes les horreurs que je t'ai faites subir!!".
Je ne sais pas pourquoi, mais à ce moment-là la colère que je ressentais pour cette fille depuis toutes ces années s'envola; comme si tout d'un coup j'avais pardonné. Je me sentis aussitôt mieux avec moi-même!!
Néanmoins, j'attendis encore 2-3 jours avant de lui répondre. Ben oui, on efface pas des années de brimades et de souffrances comme ça!! Ni tant d'années de rancœur, où je pensais sans cesse à elle avec colère!!
Dans ma réponse, je la remerciai de me demander ainsi pardon et combien cela m'avait touchée.
Puis, nous eûmes plusieurs échanges virtuels O et moi. Dans ses messages, elle me disait combien elle était mal dans sa peau et paumée lorsqu'elle était au collège, et qu'elle aussi avait le bouc émissaire de plusieurs personnes.
Elle m'avoua qu'il y a une 10aine d'années, elle me voyait souvent de loin (à l'époque, lorsque j'avais mon studio je vivais non loin de chez ses parents) et avait même voulu à plusieurs reprises venir me parler, et surtout me demander pardon pour tout ce qu'elle m'avait fait au collège. Seulement, la peur que je ne l'envoie balader l'empêchait de venir à ma rencontre.
De mon côté, je lui répondis que l'adolescence était une période bien ingrate, dans laquelle chacun se cherche et a un besoin d'appartenance à un groupe, ce au risque d'être rejeté.
Les échanges entre O et moi furent très intéressants, et montrèrent surtout combien nous avions mûri toutes les deux!!
Je constatai également que, d'après ce que je pus voir depuis ce réseau social, O était aujourd'hui une femme équilibrée, et pas bête du tout. De plus, O devint par la suite maman.
Voilà 2 beaux exemples, montrant qu'heureusement nous acquérons de la maturité en vieillissant.
Voilà, pour mon témoignage!! Je vous remercie de m'avoir lue.
- En conclusion:
Le harcèlement scolaire (comme toute sorte de harcèlement) est une chose terrible à vivre, et qu'il ne faut surtout pas prendre à la légère. Cela peut laisser des traces indélébiles, cela peut même conduire à la mort!!
Pour ma part, je pense qu'il faudrait prévenir le harcèlement scolaire, ce dès le plus jeune âge. Que ce soit par l'éducation des parents (malheureusement, certains parents n'inculquent pas de bonnes valeurs à leurs enfants!!), mais aussi à l'école par le biais de leçons de morale ou de civisme.
Nous devrions apprendre aux enfants l'acceptation de la différence, à ne pas se moquer des autres!!
Du côtés des victimes, je pense qu'il ne faut pas minimiser les faits. Non, le harcèlement scolaire ce ne sont pas de simples querelles d'enfants ou d'ados. Le harcèlement scolaire peut aller très loin (surtout aujourd'hui avec Internet et les réseaux sociaux qui peuvent faire des dégâts!!) et surtout laisser des cicatrices indélébiles!!
Mais surtout, j'ai un message à dire aux parents: si vous voyez que votre enfant est en souffrance, écoutez-le et surtout ne le culpabilisez pas. Soyez près de lui et tentez de leur sortir de l'enfer qu'est le harcèlement scolaire.
S'il est replié sur lui-même, s'il a des attitudes bizarres parfois, s'il s'automutile, s'il parle de l'envie de mourir; et bien ne prenez surtout pas ses gestes ou ses paroles à la légère!!!
Voilà!!