Anti-bullying, tous ensemble contre le harcèlement entre élèves

<br /> Bonjour<br /> <br /> Je me permets de vous contacter, suite à votre témoignage.<br /> Je me présente, je m'appelle Jessica je suis journaliste et je travaille pour la chaine Gulli (chaine pour enfants).<br /> Nous réalisons actuellement un documentaire de 75 minutes sur le thème le droit à la différence chez les enfants.<br /> L'un des portraits que nous aimerions faire concerne un enfant ou adolescent (entre 8 et 14 ans) qui est victime de harcèlement à l'école.<br /> Aussi je suis à la recherche de témoignages d'enfants et de parents qui subissent ce harcèlement.<br /> Si jamais vous connaissez des petites filles ou petits garçons qui souhaitent m'apporter leurs témoignages.<br /> Il est possible de témoigner à visage caché, et de modifier la voix et le prénom.<br /> Je reste à votre disposition pour de plus amples informations.<br /> <br /> Merci d'avance.<br /> <br /> Jessica<br /> 01 78 94 89 07<br /> <br /> <br />

<br /> Bonjour,<br /> <br /> <br /> <br /> J’ai été souffre douleur de la sixième jusqu’au lycée. C'est-à-dire que rares furent les jours sans craindre, sans avoir peur, sans avoir mal au ventre. Une véritable guerre !<br /> <br /> A mon avis, tout commence avec les règles de bonne conduite que l’on nous impose de respecter dés le plus jeune âge : « Ne réponds pas aux profs car ils te grondent pour ton bien», « ne fait pas de<br /> mal à tes copains » bref, on nous apprend et nous impose le respect. Le souffre douleur est le plus souvent honnête avec ces mignons principes que lui imposent ses parents et les autres adultes.<br /> C’est bien là le problème ! Les grands connaissent ils ce que subissent leurs petits à l’école de leurs camarades de classe, voir de leurs profs ? La réponse est non ! J’en sais quelque chose et<br /> donc je signe et je persiste : Non, peu de grands savent ce que subissent les petits.<br /> <br /> Quand, je suis arrivé en classe de CE2, ma maitresse me martyrisais quotidiennement quand je faisais quelque chose quelque soit cette chose. Lorsque je faisais un devoir, que je lui rendais la<br /> copie et que je ne comprenais pas ce qu’elle tentait de m’expliquer, j’avais le droit à des baffes et elles étaient fortes. Ou bien, elle me traitait de cinglé, moi un môme de huit ans. Comme si<br /> l’on est obligé d’être clair d’esprit à cet âge ! Il y avait donc violence physique et verbale agressive sur mineur. Cela suffisait largement pour la suspendre de ses fonctions et je n’en ai pas<br /> parlé pendant des années. Pourquoi ? Tout simplement parce que l’on me disait que je méritais ces punitions, qu’elle faisait cela pour mon bien ou que je raconte des conneries et, on me rappelait<br /> sans cesse d’obéir scrupuleusement aux règles du respect. On est bel est bien comme à l’armée. Lorsque l’on est un enfant on ne peut que croire ces âneries et on subit en pensant qu’on l’a<br /> cherché.<br /> <br /> Mes années suivantes en primaires ne se sont pas mal passée mais le souvenir de ce que j’ai subit en CE2 est resté bien présent dans mon esprit jusqu’à aujourd’hui.<br /> <br /> De mon entrée au collège jusqu’en classe de troisième, un problème supplémentaire s’est ajouté aux profs : c’était mes collègues de classe.<br /> <br /> C’est en effet là que j’ai appris à connaitre les durs à cuire, les caïds, ceux qui dominaient. En général, ce sont eux qui mènent les brimades (garçon d’abord mais les filles s’y joignent). Et peu<br /> importe pour les profs que cela se déroule sous leurs yeux car ils se contentent de donner leurs cours et rien d’autre. On se croirait à la Mafia avec les parrains qui dominent parce qu’ils ont<br /> plus d’hommes, les autres qui laissent faire car ils sont plus faibles et donc plus influencés et, les autorités corrompues : Là au lieu des flics et des juges, c’étaient les profs. Bref, une<br /> véritable Mafia ! Et cela n’a rien à voir avec le romantisme de certains films !<br /> <br /> Quelle perte de temps pour le personnel éducatif ! En effet à quoi bon tenter d’enseigner si l’on ne repère pas ce que subissent certains élèves ? Tout ce qu’on tente d’apprendre aux victimes ne<br /> leur sert à rien ! Dans la plupart des cas, l’élève souffre douleur ne réussit pas à obtenir de bons résultats car il manque de confiance en lui-même et il sera donc d’autant plus victime de<br /> brimades compte tenu de ses résultats car pour les autres, ses mauvais résultats ne viennent que de lui-même. Il passera pour le con de la classe et subira insultes, moqueries, y compris de<br /> certains professeurs, comme si l’on n’avait pas assez à subir des bourreaux ! Tout cela ne fera qu’aggraver son cas (ce que j’ai subit) : Pas d’amélioration des résultats, décrochage scolaire et<br /> absentéisme car enfin, entre subir des humiliations à l’école ou rester au chaud à la maison, le choix est vite fait ! Moi, j’ai choisit la maison.<br /> <br /> Quel est le quotidien de nombreux souffre douleurs ?<br /> <br /> Lorsque l’on se lève, on a déjà mal au ventre car avant d’être allé se coucher, on n’a pas cessé d’avoir peur de ce qui allait nous arriver le lendemain. Et l’on est traité de peureux ou de<br /> fainéant.<br /> <br /> Lorsque l’on arrive à proximité de l’établissement, on y entre le plus tard possible pour retarder les premières railleries.<br /> <br /> En classe, il y a toujours quelqu’un qui se trouve devant ou derrière ou sur les cotés ou de partout pour vous embêter discrètement sans que le prof intervienne et les autres, voyant ce qui se<br /> passe en rigolent. Pire, ils participent à la raillerie.<br /> <br /> Pourquoi ne pas demander de l’aide au prof ? Il y a plusieurs réponses :<br /> <br /> -On a peur des représailles. On peut toujours recevoir plus d’humiliations durant l’intercours. Moi, ca m’est souvent arrivé et, lorsque le prof du cours suivant arrivait, je me faisais engueler<br /> parce que je bougeais pour me défendre alors que j’étais la victime. Le prof étant plus du coté des bourreaux, l’humiliation était pire et les rires moqueurs étaient plus nombreux et plus intenses.<br /> A ce moment là on est vraiment seul face aux autres puisque même le prof fait partie des bourreaux.<br /> <br /> -On a peur d’être insulté de « balance ». En effet, la loi du silence s’impose.<br /> <br /> -On sait que si le prof intervient, il ne se contentera que d’un sage rappel au calme, de faire moins de bruit. Est ce vraiment suffisant ?<br /> <br /> -On peut être traité de peureux, et être peureux est aux yeux des autres un défaut, un aveu de faiblesse, là ou la loi du plus fort l’emporte.<br /> <br /> -On a peur de perdre les rares copains que l’on a. Ils peuvent en effet être influencés par les bourreaux et avoir honte d’être du coté de la victime.<br /> <br /> -On ne veut tout simplement pas subir davantage d’humiliations. On en a déjà assez comme ça.<br /> <br /> Mais le plus souvent tous ces facteurs se combinent et c’est largement plus efficace que de mettre un sparadrap sur la bouche.<br /> <br /> <br /> <br /> A midi, on évite de manger au self. Mieux vaut être externe ou se planquer à midi pour souffler un peu avant de retourner dans cet enfer car si l’on mange au self, on a le droit aux entartrages,<br /> aux insultes : « tiens regardes l’autre con en train de manger. », « Qu’est ce que tu fous à coté de moi, vas y casses toi, tu ne manges pas à coté de moi ! ». Les autres font de même et rigolent<br /> haut et fort. L’effet de contagion est là !<br /> <br /> Lorsqu’il y a récré il vaut mieux se planquer à un endroit isolé ou l’on ne sera pas repéré, car si l’on s’expose pendant la récré, on sait ce que l’on risque (moqueries, humiliation devant tout le<br /> monde…).On le sait car on a est habitué a cela.<br /> <br /> La fin de la journée est le meilleur moment car le calvaire prend officiellement fin. Il s’agit de sortir de l’établissement en vitesse si l’on ne veut pas être bousculé ou moqué dans la rue.<br /> <br /> Il y a également autre chose de pénible : C’est de voir les autres et surtout les bourreaux réussir à être heureux, à se faire respecter alors qu’ils ne respectent pas les plus fragiles, réussir à<br /> draguer alors que les victimes sont tellement fragilisées et tellement dévalorisées qu’elles ne peuvent pas. C’est ainsi une partie importante de la jeunesse sinon essentielle qui est gâchée et ca,<br /> les victimes ne l’oublient pas.<br /> <br /> <br /> <br /> Pourquoi ne pas en parler aux parents ?<br /> <br /> Lorsque l’on est humilié on a honte de soi même et on se sent dévalorisé. On pense que si l’on en parle aux parents, cela les attristera car ils sont attachés à nous. Pire, on se sentira honteux<br /> d’être humilié.<br /> <br /> <br /> <br /> Cela n’est bien sur pas sans conséquences sur la vie adulte car lorsque l’on a été humilié, dévalorisé on n’a plus confiance aux gens, on ne sait pas comment leur parler, on a toujours peur d’être<br /> rejeté, et ca arrive assez souvent. L’ancien bouc émissaire risque de le rester encore longtemps et de rester solitaire.<br /> <br /> <br /> <br /> Tout cela marque à vie et l’on aurait tort de ne prendre en compte que les jeunes qui sont souffre douleurs sur le moment. Il faut également s’occuper de ceux qui ont été souffre douleur pour faire<br /> en sorte à ce que ce genre de drame ne soit plus qu’une parenthèse dans leur vie.<br /> <br /> QUEL IMMENSE GACHIS!<br /> <br /> <br /> <br /> Ces années décrites vont de 1996 à 1999.<br /> Cela a bien sur des conséquences sur la vie adulte de bien des souffres douleurs car quand on grandit, notre construction et notre façon d’agir se font sur les rapports que l’on a avec autrui.<br /> Evidemment, il y a les souvenirs qui marquent et l’on se dit que notre vie de jeunesse aurait pu être meilleure et que l’on a perdu des années durant lesquelles on aurait du être heureux. Mais plus<br /> encore, hormis ces regrets, on a toujours peur que lorsque l’on commence une relation avec une personne (professionnelle ou amicale ou autre chose), ca recommence. Et bien souvent, ca recommence<br /> parce que l’on appréhende nos rapports avec autrui et, pour ne pas prendre ce risque, au lieu de se défendre on reste replié et non offensif. Les autres deviennent ainsi dominants et sans gène.<br /> Bref, ca continue, rien ne change par rapport à la période école. Et puis, sachez qu’il n’y a pas d’âge pour être souffre douleur.<br /> <br /> Actuellement, ce n’est plus le cas pour moi car je suis devenu plus offensif lorsque l’on m’attaque (qu'on vienne me chercher maintenant !) et puis, je maitrise bien le domaine dans lequel je<br /> travaille, ce qui fait que je suis �<br /> <br /> <br />

<br /> Bonjour.<br /> <br /> Je suis le fils de Genevieve et je connais très bien ce problème pour en voir moi même subit les conséquences. L'histoire ressemble presque mot à mot à ce que j'ai vécu. J'espère vraiment qu'une<br /> loi va être votée pour que ce problème qui prend des proportions inimaginables alors qu'il pourrait être réglé si les harceleurs étaient punis. Mais bon, certains professeurs, CPE n'ont pas le<br /> courage de punir ses élèves, mais préfèrent les défendre " car se sont des gens à problème, ils ont une vie difficile, vous comprenez, vous êtes favorisés par rapport à eux et niah niah niah et<br /> niah niah niah ... ! " baratin que nous sert l'Education Nationale. Il faut dire qu'ils ne veulent pas régler le problème, mais au contraire, ils l'empirent !<br /> C'est révoltant !<br /> <br /> <br />